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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0308

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280 Hisloire des Turcs,
pha: &: à la vérité puis qu'il posF'doit le reste de la maison (i'entends la Grèce) ilfalloit
bien qu'ensin il joiiist du grenier, puis qu'on auoit nommé ainsi cette ville, laquelle com-
me vous voyez, se perdit lans estre secourue, lors que les Chrestiens sembloient faire feu
ôe ssammes, eux qui sçauoient quelle n'estoit défendu ë que par des marchands, qui ne
sc sbucioient pas à quel maistre ils fussent, pourueu qu'ils entretinrent leur trafic.
Chap il Voie y vne tragédie qui se jouë cependant en Perse, oùlalusticeDiuineparoistde
toutes parts, Iusticeen ce qu'Vsuncassan est troublé par les siens propres, luy qui auoit
vsurpé cette Monarchie sur les delcendans deThemir ou Tamerlan, son fils après qui s©
reuolte en est cruellement chastié.
Cliapn.i}, QyANT au siegedeScutary, en quellea&ion cst>ce que laProuidence Diuine, & sa
particulière alsistance ne reluit pas? ne deuoient-ilspas succombersous lefaixdvne telle
ic si effroyable puilsance? Pourquoyles Turcs qui n'auoient point craint de venir à vn si
furieux assaut, &qui mesmes estoient montez vi&orieux sur la bresche, prennent-ils Tes-
* pouuente, cstans desiaau milieu de la ville, Se perdent le cœur vo'yans quatre cens hom-
mes leur venir à Tencontre , eux qui estoient à milliers ? D'où pensez-vous que leur vinc
ce haut courage desousftirtantdemesaises, sinon qu'ils s'estoient du tout remis sous la
protection du Tout-puissant? Ne voyez-vous pas qu'il veut estre seul leur prote&eur, Se ne
veut pas permettre qu'il y vienne du secours ( où en passantil faut remarquer combien
il faut rrg .rder à toutes choses à la guerre, puis qu'vn si petit accident que la peschene
cmpescha lors vn si bon esfet) voulansfaire voir aux Turcs qu'ils ne pouuoient vaincre
qu'en leur lasehant la bride, &r aux Chrestiens qu'ils surmonteroient tant qu'ils l'auroient
pourappuy : Se qu'ainsi ne soit, ne voulans point se seruir d'autres que des asîiegez pour
faire teste à ses ennemis, Se voyant en quelle nect-suté ils estoient, il faitleuerle siege
aux Turcs, lors qu'infailliblement ilstenoient la ville entre leurs mains, sous vn seul
petit bruit de guerre.
chap.i4.tj. Mais celan'est-il pas remarquable dédire que les Turcs pensins prendre le boulc-
l6- uardde la Chrtstienté de ce costé-là en prenant Scutary, on prtnd le leur qu'ils auoienc
basty du costé de la Hongrie ? Diev benissant les armes, l'esprit & la main de celuy qu'il
nous auoit encores donné pour nostre defense, à sçauoir le Roy Matthias: mais au lieu de
nous seruir de son bon-heur, nousnous amusonsà luyfaire la guerre , employans toutes
nospuissanccspourle ruiner, comme il se verra cy-apres Mais quand ie parle du Roy
Matthias, ie n'entends pointparler simplement du Roy de Hongrie & du fils de Huniade,
mais d vn grand Ca pitaine que Diev auoit donné aux Chrestiens pour leur defense : car
poursapersonneila fait autant de fautes que les autres, tesmoinses nopees au plus fore
delà guerre , ayantmisànonchaloirla RepubliqueChrestienne, au temps qu'elle auoit
ii grandes affaires, Se vn si puissant ennemy, Diev l'ayant mise, s'il faut dire, entre lesbras
de luy seul, Se cependant il s'amusoità faire nopees, où il deuoit pensèr que sa Royauté
estoit vne publique calamité: car il y a grande apparence que son paysneluyeust point
éleué sans son extrême necessité, cependant ce traicl: fut si important, qu'il luy fit perdre
tout l'aduantage qu'ilauoitacquisauec tant de labeurs; car sans cela ils estoient en ter-
mes de prendre Senderouie, Se défaire beaucoup de mal aux Turcs , qui redoutoient sà
valeur &: son bon-heur, & principalement cette année où toutes choses prosperoient aux
Chrestiens de toutes parts, tant en Moldauie qu'à Lepanthe Se Coccine.
Chap.s7.1i. Mais ce bon-heur ne leur dura guère, Se le toutpar leur faute, car ils aimerentmieux
espouser leparty deFederic, quine combattoitquepourson interest particulier, que de
continuer ce petit appointement qu'ils donnoient à ce Prince : Petit à la vérité, veu l'ad-
uersaire auquel il auoit affaire, car ils pouuoient bien penser que ce n'estoit pas le moyen
de l'entretenir Se le faire exposer^ vne entreprise û perilleuse, de combattre la puisifance
du Turc, que de luy retrancher ses commoditez, mais ils en receurent tous les chastiment,
car Federic fut vaincu Se contraint de demander la paix, les Vénitiens y perdirent l'Al-
banie , & le reste de l'Italie, la ville d'Hostie : Car comme vous aucz pu voir par l'exemple
du siege de Scutary, le Turc n'eust pas fait de nouuelles entreprises, tant qu'il eust veu le
Hon gre les armes à la main contre luy ,1a bataille de Lizonce, Se les rauages que les Turcs
firent en la P ouille, sont des effets de cette separation.
ckap ï9. I a m a 1 s l'homme de guerre ne fit grand erTecl:, qui aspirc plus au butin qu'au profit,
n'est-cepasvn estrange aueuglement des'amuserà ramasferdes despoùilles, Se auoiren-
eores son ennemy sus-pied si sort &; si puissant, car cette seule chosefit rendre Croye, Se fit
astieger Scutary, dautant que si les Turcs eussent esté poursukiis,outre ce qu'ils ne fusTent
 
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