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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0360

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332

Histoire des Turcs ,

1511.

des affaires humaines : ne dois tu fa* doncques te hafier dauantage de venir à Consiantinopk^
afin qu auecques l'ayde de cette trouppe de gens de guerre qui t'efi fi affeïlionnêe , tu t'efia*
bUjJes dans la pojfefiîon de l* Empire durant la vie de ton pere, fans attendre qu il ait rendit
l'esi>rit>
Prudence Sel i M ayans bien consideré ces raisons, s'y laisïa persuader, iugeant que les Ianilîài-
de Sciim, res auoientfort sagement ordonné de Tes affaires, toutesfois qu'il ne falloit point vser.
pas posscs- à l'estourdy de cette belle occasion, ny lareietterau/Ti^maisplustost laprendteauee l*v-
sion à tut- ne Se l'autre main, c'est pourquoy afin de s'y acheminer en équipage de Prince > & ne se
&oiniY- rendre.point necessîteux à ses partisans: outre les gens de guerre qu'il menoit d'ordinaire
iTresTom °iuant & luy , il prit encores trois mille Tartares à sa solde qu'il ioignit à ses trouppes,
au deuant & commença ainsi son entreprise : quelques compagnie des IanisTaires luy vindrent aussî
dcSciim. à la renContre.
xxvii. O r cependant que Selim estoit^n chemin, & que tous les Ianiiïaires luy alloientau
Corchut deuant5Corchut l'autre fils de Bajazet & frère de Selim estoitarriué par mer à Constan-
eSam ^noP^e î Pres ^es Pe£ices maisonnettes des IanisTaires qu'ils appellent Zauias, comme si
îiopk. on disoit, maisons de solitude ,& estant entré dans vn Temple il s'y arresta, n'ayant auec
luy qu'vnieune homme qu'ilaymoit, & quiauoitesté nourry auecques luy des sa ieu-
Corchuc riesse , cen'est pas toutesfois qu'il fust venu de son gouuernement auecques si peu de
?cmécaniL- trouppes, commeil seiugeracy-apres,ayans pris parle chemin les thresors que son pere
me contre enuoyoità son frère Achmet, mais il se déguisoitainsi afin de mieux faire ses menées,car
Achmet. |j auolt eu jes picques particulières contre Achmet, àcause de quelques siens seruiteurs.
Les ianis- quiauoient csté troublez en leurs posTessions par ceux de son party, &.ainsi bien ayse en
lu" deuam t°utes &Ç°ns de luy pouuoir faire desplaisir : de laquelle arriuéeles IanisTaires ayans esté
de cor- aduertis, &: que mesmes ilestoit en vnTempleprochede leur retraicle, ils y coururent
chut' ausiî-tost pourluy baiserlamain. Mais quand ion pere Bajazet entendit qu'il estoit ar-
Son pere riué , il commanda aussî-tost qu'on s'enquist de luy quelle occasion l'incitoit de venir à
mLdcmde CQnstantinqple, & qu'on luy enioignist de se retirer sans aucun retardement en sà Pro-
se recirer, uince,
tes Tanis- Les Capitziîârs ou Portiers îuy annoncèrent ces chosesâuec plusieurs menaces en pre-
uenus (oû ^ence ^es fônîss&îres > lesquels émeus de pitié prirent la parole contre ces Capitzilars\
ueiams " leur demandans ce qu'ils vouîoientà vn Roytele^quis'estoit caché sous vne ronce, fai~
font de- sans illusion à ce petit oyseau qu'on appelle aussî Trochille, qui se trouuant le plus petit
corchut. des autres , veut quasi toutesfois s'égaler à l'Aigle en son vol, comme s'il aspiroit à estre
Intention le Roy des autres oyséaux, aussî c'estoit l'intention de Corchut, ainsi que vous entendrez
c^tC°r" cy-apres ,maisily venoiten Philosophe, que méprisoientcesIanisiaireS) & non pas en
xé eretê ^*uerr*er î cofflrtie ils desiroient. Le lendemain son pere Bajazet luy enuoya trente sacs
&5incon- d'aspres, & commanda qu'on eust à le loger par tout où il le retireroit : de sorte que les
B^àze^6 ^are^cnaux ^es logis luy marquèrent la maison du Casiascher ou grand Preuost , tant
qu'il seiourneroit à Constantinople s voila comment cet Empereur Bajazet se vouloit
auoir par la force , Se quiconque vouloit tirer quelque chose de luy , il falloit luy faire
peur, qui monstroit asiez sa nature lasche & volage > laquelle reconnue parles Ianissàires,
leur auoit donné l'audace d'entreprendre ce qu'ils firent contre luy : carcestoiticy vne
grande légèreté d'esprit, de precipitament faireiniure&offencersoudainementcesien
fils sanssujet, êc puis aussî-toltluy faire des presens hors desaison, êc le bien-vigner dans
sa ville, de laquelle il Tauoit voulu chasser, & là basselFe & abjection ^ en ce qu'il fléchit
à la moindre menace qu'on luy fait , il est vray qu'il falloit en cecy excuserla vieillelTe &
la longue maladie quil'auoient rendu foible en toutes choses.
çause de Or ce qui auôit fait venir Corchut à Constantinople, estoit qu'il esperoitd'estre pre-
Co^chu^à ^er^ ^tout autre en l'Empire par les Ianistaires : car il vous peut louuenir qu'incontinent
Constanti- après la mort de Mahomet sécond du nom, ayeul de Corchut, il auoit esté éleué à l'Em-
lloPic- pire sous le nom de son pere, qui disputoit lors du Sceptre auecques son frère Zizim, de
de crainte qu'eurent les Ianilïaires que Bajazet ne succombast, ils auoient tousiours éle~
Cequiles- uécettuy-cy (encores enfant) sur le thrône, de crainte d'obeïrà Zizim, lequel ayant
îanissairc" e^^^e^tSc contraint de se retirer vers les Chrestiens^ Corchut aussî remit l'Empire
1 aires' entre les mains de son pere. Or auoit-il premièrement esperé que son pere > sélon la pro-
messe qu'il îuy auoit faite , lors qu'il se demist de cette dignité pour l'en reuestir, le
prefereroit à tout autre: mais voyant qu'il vouloit auancer Ion frère Achmet àson pre-
iudice, cela l'àuoit fait venir à Constantinople, croyant que les IanisTaires seroient me-
} moranfs
 
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