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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0461
Selim I Liure treiziefeie.
hâtions dePVniuers, qui se sont courageusement defrenduësiusquesàla fin, & toutes- ^o.
fois il a fallu enfin qu'elles ayent fait joug i sous le pouuoir de son bras inuincible b n'ayant-
point remporté ses victoires par vn bon-heur simplement, mais aprèss'estre exposé à
toutes sortes de périls,réduit bien souuent à derfendre sa propre vie, ôctoutesfois il en
est tousiours sorty à son honneur, bien qu'il ait soufFert toutes sortes d'incommoditez,
soit en la Perse, soit en Egypte $ mais les deserts de l'vne & de l'autre Proumce ne le
purent empescher de paruenir d'vn collé iusquesàTauris, de la prendre, &. d'y faire tout
ce que bon luy sembk, ôc de l'autre de pénétrer iusquesau Caire, & iusques au fond de
l'Egypte qu'il subiugua, n'y ayant iamais d'obstacle assez puissant qui pûst arrester le
cours de son desir, aussi souloitxil dire, que l'hommesage executoit vne chose aulïï-tost
qu'il l'auoit resoluë. Car outre ce queledelayfaisoitiouuent perdre les occasions, s'il
suruenoit quelque empeschement, l'affaire succedoit tout autrement qu'on n'auoit
pour-pensé. Il estoit fort sobre,&: fort peu addonné aux femmes ,&encores moins aux
masses : de sorte quesâmodestie&,sa sobrietéle rendoientfortà Supporter routes sortes Ses mtuSa
de trauaux 3 aussi tient-on qu'il se maintint en telle samé durant sa vie , qu'il ne fut iamais
malade que de la maladie dont il mourut. Il aymoit fort la ledure des Histoires, tant de Aymoh u
ses ancestres que des autres grands Capitaines des siecles parlez, à quoy il employoït les Hilares?
meilleures heures du iour, quand il estoit hors d'affaires : il composoit aulïï des vers en sa
langue, 6c s'estoit rendu si. expert en la peinture, que luy-mesme voulut peindre la ba-
taille qu'il auoit liurée auSophy de Perse, laquelle il enuoya depuis aux Vénitiens 3 & sçauantcn
sevoidencores auiourd'huy enlasalledugrandConseilàVenise. Ayant encores cela delaPeuitlîr^
bon, que contre la coustume desOthomans,il ne permettoitàpersonne qui l'abordoir,
de se ietter contre terre, ou de luy faire la reuerence à genoux: mais toutes ces belles
vertus estoient noyées dans le sàng, tant de ses parens que de ses subjets ; si que son règne
îîefutqu'vne sanglante boucherie»
F/N" <DV ÏREIZIESME LIVRE.
hâtions dePVniuers, qui se sont courageusement defrenduësiusquesàla fin, & toutes- ^o.
fois il a fallu enfin qu'elles ayent fait joug i sous le pouuoir de son bras inuincible b n'ayant-
point remporté ses victoires par vn bon-heur simplement, mais aprèss'estre exposé à
toutes sortes de périls,réduit bien souuent à derfendre sa propre vie, ôctoutesfois il en
est tousiours sorty à son honneur, bien qu'il ait soufFert toutes sortes d'incommoditez,
soit en la Perse, soit en Egypte $ mais les deserts de l'vne & de l'autre Proumce ne le
purent empescher de paruenir d'vn collé iusquesàTauris, de la prendre, &. d'y faire tout
ce que bon luy sembk, ôc de l'autre de pénétrer iusquesau Caire, & iusques au fond de
l'Egypte qu'il subiugua, n'y ayant iamais d'obstacle assez puissant qui pûst arrester le
cours de son desir, aussi souloitxil dire, que l'hommesage executoit vne chose aulïï-tost
qu'il l'auoit resoluë. Car outre ce queledelayfaisoitiouuent perdre les occasions, s'il
suruenoit quelque empeschement, l'affaire succedoit tout autrement qu'on n'auoit
pour-pensé. Il estoit fort sobre,&: fort peu addonné aux femmes ,&encores moins aux
masses : de sorte quesâmodestie&,sa sobrietéle rendoientfortà Supporter routes sortes Ses mtuSa
de trauaux 3 aussi tient-on qu'il se maintint en telle samé durant sa vie , qu'il ne fut iamais
malade que de la maladie dont il mourut. Il aymoit fort la ledure des Histoires, tant de Aymoh u
ses ancestres que des autres grands Capitaines des siecles parlez, à quoy il employoït les Hilares?
meilleures heures du iour, quand il estoit hors d'affaires : il composoit aulïï des vers en sa
langue, 6c s'estoit rendu si. expert en la peinture, que luy-mesme voulut peindre la ba-
taille qu'il auoit liurée auSophy de Perse, laquelle il enuoya depuis aux Vénitiens 3 & sçauantcn
sevoidencores auiourd'huy enlasalledugrandConseilàVenise. Ayant encores cela delaPeuitlîr^
bon, que contre la coustume desOthomans,il ne permettoitàpersonne qui l'abordoir,
de se ietter contre terre, ou de luy faire la reuerence à genoux: mais toutes ces belles
vertus estoient noyées dans le sàng, tant de ses parens que de ses subjets ; si que son règne
îîefutqu'vne sanglante boucherie»
F/N" <DV ÏREIZIESME LIVRE.