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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0465

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Selini I Luire tteiziesine. ^
leur fera soufîrir pareille misere ) pour chastier ceux qui font quelque faute, 6c tien soui
tient ceux qui ne leur ont rien fait. Et que n'ont point fait les Sultans de Surie 6c du Caire
contre les Chrestiens, vraye mailon d'Israëhauecques quelle cruauté les ont-ils tyran-
nisez4 polluez leurs choses (ainctes-, 6c tenus en vn déplorable esclauagc ? mais encores
qu'ils ayent fait sentir leurs coups ^ 6c que la main pmitante du tres-iuste lugese soitap-
pesande sur leurs testesjtoutesroisc'estoitauecques vn baston derolèauqui sepouuoic
rompre , presage que cette domination ne deuoit pas durer fort long- temps. Oest ainfi
que tosr. ou tard Diev prend raison de ses ennemis, 6c comment il iette enfin les verbes
au feu, qui ont chastié ses enfans, plus par colère que par iustice t 6c à la vérité cette ef-
froyable punition a deu faire trembler toute la terre , si on s'est voulu re/Touuenir quelle
puiiîànce auoient ces Sultans 6c l'estenduë de leur Empire, terminée toutesfois en si peu
«de temps, 6c luy-mesme finir si miserablementses iours. Pobserue encores qu'il y auoit
désia piusieurs années que cet Empire demeuroit en vn estat,signe tout certain du déclin,
6c delà décadence, car le conquérant qui s'arreste, recule. Cela s'est remarqué en toutes
Jes Monarchies qui ayentiamaisesté, l'homme n'estant point icy d*vne condition qu*il
puissè demeurer en vn estat > encores moins les choies qui sont de son rcssort.
Reste maintenant la catastrophe de laTragedie^ie veux dire la fin de celuy dont nous
escriuons la vie : car quel bel exemple est-il premièrement à tous les Potentats de la ter*
re, dsauoir acquis vn Empire auecques tant de labeurs, auoir commis des parricides, des
fratricides ,6c comme vn Lyon furieux s'estre ietté indifféremment lur ses plus grands
amis 6c plus fidèles seruiteurs : 6C après auoir passé le temps de son Empire à trauerser des
deserts, tantost d'vn collé, tantost d*vnautre, soufFert mille mes-aiies , couru vneinfi-
nité de dangers, lors qu'il pensoit estre le plus asseuré en son Empire, 6c s'estre deffait de
ceux qui l'y pouuoient troubler, 6c qu'il alloitjouyr du fruicl: de les conquestesparmy les
siens,il demeure malade d'vn mal austi cruel qu'il s'en puisie souffrir: car qu'y a-.il de plus
sensible que de voir sa chair seconsommer de iouren iour ? Adioustez-y l'infection in-
supportable,tantà soy-mesme qu'à ceux quiapprochoientde luy: le nepense pas qu'il y
ait vne plus seuere punition, principalement à vn Grand , semblable à peu prés à la peine
..de ce cruel Antiochus ,quivenoitde faire la guerre aux Perses. Et lors que Selim reuinfi
en la Grèce , il venoit de ces quartiers-là, en intention de combatre le Sophy ^ s'il parois.
soit : mesmes qu'il auoit fait venir Py rrus Bassa pour cét effet : car comme on eust fait de
luy, 6c qu'il eust fait souffrir aux Mammelus ce qu'ilsauoient mérité, ce qui est fort à re-
marquer, luy qui tout enssé de superbe pensoit que tout deuoit fléchir deuant luy,on luy
apprit qu'il ne falloit pas mettre son esperance en des choses si friuoles 6c si corruptibles,
qu'il auoit tissu vn Empire qui ne luy pouuoit appartenir : Pourquoy auex^vous dépense
vojire argent, & employé voftre labeur pour des pains qui nepeuuent rajjajïer? disoit le Prophè-
te : Il auoit bien fait eftat d'auoirtrouué toutes ses seuretez pour régner paisible, maisi!
ne-s'estoit pas aduisé d'vne pensée qui luy estoit plus neceiïaire que tout le reste,à sçauoir
bien viure pour bien mourir : car on l'attrapa Jors qu'il y pensoit le moins, 6c luy fit- on
rendre l'espri tau lieu mesme où il auoit donné la bataille contre son propre pere,afin
que le mal 6c le lieu luy fuiTent vn double reiTentiment, 6c fist voir à luy 6c à tous les
mortels, que DiEvest tres-iuste, qui ne laisîe rien d'impuny , 6c fort exemplairement
encores quand le crime est d'importance. Cecy est encores bien digne de remarque,que
toutes les entreprises qu'il eut contre les Chrestiens, ne luy purent iamais reussir,mesme'--
ment cette dernière qu'il eut contre l'Isîede Rhodes, la pestese mettant de sorte en son
armée, qu'il fut contraint de la rompre, comme si on nel'eust appelle à l'Empire des
Othomans que pour chastier les Perles 6c pour ruiner les Egyptiens j car pour ce qui le
fît prés de Semendrie, les Turcs ne se firent quedeffendre 6c repousTer leurs ennemis,
lesquels eurent le moyen encores mal-gré eux de se retirer chez eux en seureté : lonuses
prit seulement quelques places j mais dautant qu'elles estoient de peu d'importance,
aussi ne méritent-elles pas d'en faire grand estat.Mais d'ailleurs les Hongrois qui estoient
sisedideuxd'vn costé, 6c si cruels de l'autre ,ne meritoient pas aussi de rentrer dans le
leur : voyla pourquoy quelqueaduantage qu'ilsayentdeuant Semendrie, ils prennent
l'espouuante mal à propos, êc sont contrains de leuer le sîege. Il reste encore piusieurs
autres obseruations qui sepourroient faire sur cettehistoire, mais ie me suis arreste a ces
trois que ic viens de dire, à sçauoir la guerre de Perse,la conqueste de l'Aladulie 6c celle
de l'Egypte , comme les plus principales 6c celles ou il s'est p'asse de plus notables
actions,
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