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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0621

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Solyman II. Liure qu;korziesme. jpj
s'accorda presque à toutes les considerations qu'on voulut. Cepëdant ceux qu'elle auoit 154$.
mandez,aduançoienttous les iours chemin , de sorte que craignant la ruine de son pays, 8>c suiiK
elle leur manda qu'elle estoit d'accord auecques le Moine Georges,& que toutes choses--—?
estoient plaisibles en la Transïîluaniejes remerciant touresfois de leur prompte & secou-
rableassistance , qu'elle feroit entendre au grand Seigneur,& luy en rendroit à luy-mes-
me tres-humbles a&ions de grâces jtnais eux qui ne se payoient point de paroles, auoienc
resolu d'entrer dans la Transsiluanie , U d'y faire bien leurs affaires, auant que de re-
tourner au logis, si qu'ils nelaisserentpas de palier outre. Ce que voyant Georges , amas- Georges
sa le plus promptement qu'il luy futpossible, toutes les sorces du pays, donnant vne |S£^J
partie d'icelles à Chendy , qu'il enuoya contre le Moldaue & le Transalpin , ÔC marcha
luy-mesme contre le Bassa de Bude, faisans si bien l'vn & l'autre, & conduisans Ci
prudemment & si valeureusement leurs affaires, qu'ils forcèrent leurs aduersaires de sé
retirer, non sans grande perte , le Ballade Bude estant party tout des premiers. Il est
vray que cela n'empescha pas Turchy qui estoit auecques Georges, de de ses princi-
paux Capitaines, d écorner vne bonne partie de son arnere-garde, encore que le Bas-
sa se retirast à si grande haste, qu'il fit autant de chemin en vn iour, qu'il en auoit fait en
six.
Or comme ce deuoir de Georges luy auoit acquis la bien- veillance d'vn chacun pour
auoir siheureusement deliuré le pays, cela confirma &c fit encore renouer dauantage cet
accord qu'il auoit faitauecques la Reyne:mais son esprit turbulent &: malin toutensem-
ble, ne luy permit pas de demeurer long temps en repos: car il commença déplus bes-
lesà tourmenter cette pauure Dame, sibien qu'elle ne pouuant supporter d'estre ainsi ç**recyue
gourmandée par soii inférieur , elle prit le temps qu'il s'estoit allé raffraichir à son Eues- tourmentée
ché de Varadin, pour prattiquer les principaux des Transsiluains contre luy , leur repre- P*r
sentant la tyrannie du Moyne, à laquelle ils estoient tousaiïuiettis, & leur remontrant dé faire
qu'il estoit hors de tout propos d'obeïr àvn estranger,&voir cependant leur Roy legiti- qi!e^euse!5
me & leur Reyne,cerfs Se esclaues sous les volontez de ce perfide, qui n'auoitny fdf ny "ctuy.
Religion,penchant tantost d'vn costé,&: tantost d'vn autre,qu'il nefalloit seulement que
le mettre horslaProuince:car en ce faisanttout estoit asseuré pour eux. Cela les émeut
<ie sortequ'ils se resoiurent de prendre les armes contre le Moyne, Se le chasser hors du
Royaume.
Georges qui auoit des espies de toutes parts,fut aussî-tost aduerti de cette rtsolution, Georges
& se voyant foible Se sans aslistance, comme il auoit le cœur grand, ne sseschitpas pour
lors à cét accident înesperé, mais ramassant tous ses esprits,Ô£ ruminât sur tous les moyens jerdiàan^
qu'il pouuoitauoir pour seconseruer son authorité,iln'en vidpoint déplus prompt ny de
plus expédient que le secours du Roy Ferdinand:il luy enuoye doneques secrettement Vn
sien Gentil-homme , pour luy faire entendre les mesmes propositions qu'il auoit faites
autresfois au Comte de Salm, l'aiseurant que s'il enuoy oit secours sunisant pour resister à
la puissangedela Reyne, &; vn bon Chef quiie secondast en ses entreprises ,&: se seruist
à propos des moyens qu'il luy donneroit, qu'il le rendroit paisible dans peu de temps, de
toutes les places fortes, non seulement de celles qu'il ten oit lors en sa puissance,mais de
toutesies autres du Royaume, &forceroit la Reyne de luy remettre la Couronne entre
les mains,pourueu qu'il voulust donner au Roy son fi!s ce qu'il auoit promis par l'accord
faitaueclepere.
Ferdinand encore qu'il connust la légèreté de Georges, toutesfois reconnois- Fen3;nanj
sant de quelle importance luy estoit cette Prouince, Se qu'il auroittousiours les Turcs à enuoye dii
ses portes, s'ils se rendoient vne fois les maistres d'icelle, ne rcfusa point le party,&: y en- Georges*
uoyaquelques gens decheual, puis incontinent après vne armée ,à laquelle commandoit éonwcla
Iean BaptisteCastaldo , Comte de Piadene Se Marquis de Cassan , qui auoit esté enuoyé ^cJne:
au Roy Ferdinand de la part de l'Empereur Charles le quint, qui l'en auoit requis,
n'ayant autour de luy aucuns Chefs dignes de telle entreprise. Et défait, les affaires
furent acheminées de sorte, que la Reyne lassée de tant de trauerses , sur les offres LaReyncsc
qu'on luy fit de donner à son fils la fille de Ferdinand auec cent mille eseus de dot, Tac- dépouille
quit de toutes ses dettes, Se quelque Principauté honorable pour pouuoir entretenir sa muc
qualité , la Reyne se dépouilla publiquement de ses ornemens Royaux, consignant la tanins de
Couronne Royale de Hongrie entre les mains de Castaldo, laquelle estoit en grande esti-Fciduiaud
me parmy les Hongrois, à cause qu'on tient qu'vn Ange l'a apportée du Ciel au Roy La-
dissaus, Roy de Hongrie, Û que le Roy qui n'en iouy t, ne peut estre vray Roy, ny gou ^
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