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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0707

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Selim IL Liure quinziesme,


ianSclymàniouyJfe d'vne éternellepaix> & d'vne contimtellegloire, & que s Empire dugrand Empe, èur ïj^«
.Sultan Selimpmjjeprcsperet-par-plu/leurs & longues années .Ce qui se publia in continent après t ar piodama-
tout l'Empire; ses Suietsayans plustosl sceu Testablisscment de leur nouueau Prince , que tions * son
la mort de Ton deuancier. Puis sortant de Ton Serrail, il se montra par la ville en grande arnucc'
pompe à tout le peuple : delà il s'en alla à la sepulturede lob , vn lieu qui est joignant les
murailles de la.ville, auquel les Seigneurs Othomans ontaccoustumé de faire leurs sacri-
fices,en immolant des moutons & autres animaux,lesquels puis après sont distribuez aux
pauures,ena&ions degraces à la Diuinité. On ceignit après à Selim lamesme espéeque
fc portoitOthoman premier Empereur Turc: celuy qui faisoit la cérémonie en la luy met-
tant au coslé,luy dit ces paroles: Dieu te donne la bonté' d'Otkoman$\ grand honneur ils portent
encore à la bonté de ce Prince.
Ces cérémonies acheuéesil partit de Constantinople le 16. iour de Septembre, aiiec
vne telle diligence,qu'il arriuaà Belgradelors qu'il y esfcoit le moins attendu : &: delà s'e-
siant désia aduancé de deux iournées,il receut des lettres de Mahomet, par Iesquelles il
luy mandoit,qu'il n'esloit point necellaire qu'il se donnait dauatage de fatigue sur le che-
min, l'armée ellant fort paisiblc:mais supplioit seulement sa Maiellé de sejourner àBeîgra- \\ attend la
de.Le iour que ce corps deuoit entrer dans Belgrade,Selim s'estoit mis sur la telle vn tur- corPs <*c
ban fort petit,vestu d'vn Caphtan de drap noir, puis monta à cheual, & alla au deuant du Beijiadef
corps de son pere iusqu'à la porte de la ville. Ce corps estoit accompagné d'enseignes dé-
ployées, de trompettes & de cris de ioye des soldats, comme d'vn triomphant : car toute Q ^
l'armée ignoroit encore cette mort^bien qu'il y euss: septsemaines 3 mais quand la couuer- totud/àr-
ture du coche fut leuée., que Selim ayant mis pied à terre,eut pleuré sur le corps, &: que mée-
tous les Balsas & principaux furent deseendus de cheual,de chacun pris de'petirs turbans
en signe de tristeiTe , la pointe des enseignes fut ausii-toit renuersée contre bas, vn grand
lilence sefaisant par toute cette armée l'espace dVn bon quart-d'heure. Apres en apporta
vn gros turban fort blanc &: enrichy de pierreries,qu'on mit sur la telle de Selim , qui fut
reuestu par mesme moyen desuperbes habits, puis monté sur vn cheual precieùfement Tourné
enharnaché : ce que rirent tous les autres Seigneurs de sa Cour : &aussi tosl comme si les j>ieû«*oAett
soldats fulTent sortis de quelque profonde extase, ils releuerent leurs enseignes & firent Ioyc"
de grandes acclamations de ioye à l'honneur de leur nouueau Empereur,tant l'homme esfc
Snconstant &dissïmulé tout ensemble, de feindre vne grande ioye & vnegrande tristeiTe
en vn mesme temps, & passer ainsi d'vne extrémité en vne autre presque en vn moment.
Selim cependant fit les largefYes accoustuméesaux IanisTaires ausquels on dit qu'il donna Seîîm c*i-
à chacun deux mille aspres , & ordonna auiTi- tost que le corps deson pere fust conduit à ^pes ^5
Consiantinople par tous les Ianistaires qui estoientiors au camp, ausquels il donna pour pere a es-
conducteurs leur Aga,nommé Ferhat,&: Achmet Basfe,qui auoit espousé vne sienne nie- stan£moPIe«
cc,portans auec eux l'enseigne Impériale : plusieurs encore des plus notables d'entre eux
accompagnèrent cecercueil,pour l'affection qu'ils auoient portée à leur Empereur de son
viuant, ayans encore la mémoire toute fraische de ses vertus.
Cette trille compagnie arriua ainsi à Conllantinople le vingt-deuxielme iour dè
Nouembre, au deuant de laquelle vinrent le Muphcy , lesTahsmans , &: tous les autres PompessW
Docteurs &: Religieux de cette Loy , portans chacun des cierges à la main , au moins les ncblcs<
Demis, (car lesTurcs vsent de luminaires en leurs pompes funèbres ) mesmcs ils mettent
des chandelles aux pieds & à la telle du deffuncl:,mais elles sont de suif. En ces funérailles
on meine en main les cheuaux tous couuerrs de velours noir traînant à terre, puis leurs
selles renuersées - ausquels ils font manger de l'Aisagoth afin qu'ils larmoyent, & leur en
mettent dans les naseaux:marchentauiTi en leur rang les Osficiers,&: leCasncrgirbass^ou
Jvlaistre-d'hostel: les armes du Prince se portent par le Malundarbheditb mandura, les eltcn-
darts & la grande bannière Impériale se trainent contre terre:ceux de la garde du Prince, Ccremo_
tant SolachiqueIanisTaires,marchans en leur rang, deuant le corps marche le JA4uufiraga ^oh*
qui tient vne lance au poing, au bout de laquelle est le turban du trespassé , Se vne queue T™ec'sKles
de cheual attachée auprès. Quant à la bière , la forme n'en estgueres éloignée de celle
d'vn chariot d'armes, que l'on couure de quelque riche linge, mettant sur le bout de de-
uant son accoullrement dételle. Que si c'elloitquelque garçon ou fille, non seulement
del' Empereur, mais encore du commun peuple,on charge le cercueil de roses, fleurs &C
autres telles odeurs,pour tesmoigner leur innocence &: virginité:lesTalismans cependant
qui marchent deuant, chantent, IMacbillala Mebemet \ n/lillabatunganbirberem berac : c'est
à dire, D i£v eft D ie v , & ri y a pomt d'autre D ie v, Mahomet consetllerde D1 e v , feul & <vray
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