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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0769

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îiire quinzième. 'y ai
lieu fort éloigné de l'eau, si que Ces gens mouroient d'extrême soif, Le General Turc ne 1
voulant perdre vne si belle occasion sur l'aduan tage mesine qu'il venoit d'obtenir , il fait
aussi-tostenuironner ce camp de toutes parts le lendemain,qui sut î'vnziesme du mois
de Iuin,il commença à les canonner sans grand effet toutesfois, par la dextérité des aine-
gez(qui en quelques esearniouches,tuèrent grand nombre deTurcs:de sorte que lesBas-
sas voyans qu'ils ne pouuoient forcer le camp duVaiuode , sans y perdre autant ou plus
d'hommes qu'auparauant, enuoyerentsommer le Vaiuode de se rendre à bonne compe-
suion,à quoy il presta fort volontiers l'oreille &c promit de le faire,moyennant que les Bas-
sas & ceux qui auoient commandement en l'arméeTurquesque, luy iurassènt par septfois
de luy tenir trois choses^ l'vne de laisser aller les Kosaques auec leurs cheuaux, armes de
bagage ; l'autre qu'ils le limalient vif entre les mains de Selim - la troisiesme qu on ne fie
aucun tort aux personnes Se biens des Valaques & Moldaues qui estoient en son armée,
Tovt cecy sefaisoit contre l'aduisdes Kosaques, qui disoientresolumentque leVai- deTiSE
uode auec eux &: le reste des troupes,deuoient aller donner de toute leur puissanceau tra- qu« mé-
tiers le bataillon des Turcs, & mourir vaillamment les armes au poing , plustost que de se pure'
fier en ceux qui au (si bien ne leur tiendraient iamais parole. Mais le Vaiuode ayant pitié
de son armée harassée Se si sort trauaillée de soif,aima mieux suiure le party de la douceur.
Les Bastas ayans donc promis &iuré par sept fois de luy obseruer toutes les conditions
qu'il auoitmises enauant,celafutcauseque le Vaiuode les alla incontinent trouuer,ayanc
*lit Adieu aux Kosaques,ausqueIs il fit encore quelques presens ,leur donnant son cime-
terre &; son poignard,&: aux soldats quilesuiuoient, il leur fitpresentde ce qu'il auoit de
reste,&:ainsitoutdesarmé entra au camp des Turcs, où il sepresenta aux Baiîas, accompa-
gné seulement d'vn Polonnoisdà s'estant mis à deuiserauec quelques Turcs, vn BaiTa que
quelques.vns nomment Capuce, prenantoccasion de se dépiter de ce qu'il parloit trop
long-temps, il dégaina son cimeterre, &: courant sas au Vaiuode , il luy fendit la telle,8C
puis luy donna vn coup dans le ventre,le renuersantmortà ses pieds: aum^cost leTanislai-
res le prirent,& luy coupèrent le col, puis attachèrent le corps aux pieds de deux cha-
meaux^la telle ainïi fendue &: caisée, fut mise aussi-tost au bout, d'vne picque, le corps ha*
chépar menus morceaux,dont les principaux prirent chacun vne pièce,frottans leurs ci-
meterres au sang qui fumoit encore, iesquels le sirent boire à leurs cheuaux, pour les ren-
dre plus furieux à laguerre,tant l'homme esfc cruel 6t barbare,quand il est vne fois achar-
né contre son semblable.
Mais la perfidie des Turcs n'en demeura pas îà:câr se doutans bien que les Moldaues ^uiS'C ^
seroient maintenant bien aysez à derTaire puis qu'ils n'auoient plus de Chef, ioint qu'ils
ne se tenoient point sur leurs gardes,aiseurez sur la puomeiïe qu'on leur auoit faite,ils vin-
rent en grande multitude en leur camp, &: les martacrerent cruellement de toutes parts:
înaisles Kosaques voyans que toute esperance leur estoit ostée de pouuoir retourner en
Polongne,&: qu'il n'y auoit aucune asseurance aux promelses de leurs ennemis, ils se ras-
semblerent en gros,&: d'vn cœur généreux donnèrent au trauers de leurs ennemis,la telle
baiiTée,si que las de tuer ils moururent tous les armes au poing,excepté quelques-vns, on
ditiusques au nombre de douze,dont Sujercene estoit le principal,qui échaperent néant-
rnoins5moyennantfort grolse rançon,que quelques grands Seigneurs de Pologne fourni-
rent pour eux.Durant leur captiuité ils furent sollicitezplusieurs sois dese ranger au Ma-
hometisme,mais n'y ayans iamais voulu entendre,ils s'en retournèrent finalement en leur
pays: tant y a que le bon demeura du costé des Turcs, qui disposerent de la Moldauie 2£
Valachie après à leur plaisir, qui furent presque toutes ruinées ,&: les plus apparens mis à tes sutè$
rnort,toutesfois depuis ils remirent le frère d'îuon, comme nous dirons en la vie d'Amu- ^s^Ssco <
rath. Quelquetemps auparauant les Moscouites ayans couru les terres de l'Empereur mtes.
Turc du costé de laTartarie vers les Palus Meotides, où sont les bornes de leur terre: les
Turcs penserent en prendre après leur reuanche,mais ils furent si bien battusqu'ils furenc
contraints de céder aux autres,&: de se retirer à Capha:cela se pasfa vn peu après la bataille
de Lepante.
Or après la eonqueste de la Gouîette, Sinan Baiîa ayant donné l'ordre que nous auons Enît^éêii-;
ditcy-desfus, s'enretonrna auec Vlichiali à Constantinople, où ils entrèrent en fore phaledesw
superbe appareil, ayans fait vne salve à coups d'artillerie, qui dura prés de deux heures, QcchuU t"
comme ils en auoient bien le moyen , veu la quantité de canons qu'ils auoient pris à la,Cunstami3
Coulettc & au fort neuf : car on tient qu'il y en auoit prés de cinq cens pièces, entre les- R0Plei
^uels les François qui estoient pour lors à Constancinople , en reconnurent quelques-yn^
 
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