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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0781
Amurath III. Liure seiziesme. 757
quel atteiu'cl'anoir entendu dire au mesmcsieur deNoaillcs. Or comme ie*dy, nonob- ^75*
stant ce peu de reconnoistance pour vne si notable courtoisie,il ne laiiïa pas de s'employer
3a séconde fois : de sorte que les Polonnois n'oserent encore pasTcr outr"é:mais finalement
après vn long deîay,la Diette futassignéeàCracouie, où il y eut proclamation faite parvn
heraut,par laquelle il déclara que le grandParlement des Estats tenus nagueres en la ville PoSgae
de Sterzise, tout le Sénat &:Estat de la NoblelTe par vn commun accord, reuoquoit tout contre te
le droit de fidélité &: obeïssance qui luy auoit esté promise , declarans qu'ils ne le vou- Ro)'HairX.
loient plus pour Roy, puis qu'il ne retonrnoit point au Royaume, dans le temps qui luy
auoit esté assigné, &: ainsicertifioità tous que le Roy Henry de France, n'estoit plus Roy
ou Seigneur du Royaume de Polongne : mais qu'il estoit décheu du Royaume, & qu'il y
âuoitentreregne»
Cela fait ils asiemblerent les Estats, pour procéder à nouuelîc élection, en laquelle 11 •
ils se trouuerent fort partagés en opinions : caries vus, & la plus grande partie des Séna-
teurs de Polongne & de Lithuanie, vouloient Maximilian Empereur : mais SborosK Pa^
latin de Cracouie,GorKa deSandomirie &le Comte de Tancy estoient plus portez à en
élire vnPiaste : c'est à dire vn qui fust du sang Polonnois : toutesfois l'émulation qu'ils aWnions
auoient les vns contre les autres, estant cause qu'ils ne se peurent accorder à en nommer èn Pologne
vn, ils choisirent la voye moyenne,& ne pouuans oublier les mérites & les obligations j^j^116"
que le Royaume auoit à la famille des Iagellons, ils constitucrent Anne fille du dernier Roy.
Roy defFuncl Sigismond Auguste, en cette dignité , qui estoit pour lors âgée de quinze
ans, & luy destinerent pour mary Estienne Battory Prince de Transtiluanie, lequel par le
mcsme décret ils déclarèrent le Roy, à quoy l'authorité de l'Empereur Amurath seruit
beaucoup. f , . , . Lettre d'A-
ç a r comme il eust esté aduerty de l'essôâtiën qu'ils auoient faite de l'Empereur Maxi murath aux
miïian, il enuoyavn Chiaoux en leur Amssemblée auecques lettres, par lesquelles il leur j^115 de
rnandoit, qu'ayant entendu qu'ils estoient assemblez pour l'essection d'vn Roy, pour le 4 *? L'
départ de Henry de l'illustre sang de France son amy, qui à ce qu'on luy auoit donné à
entendre,s'estoit retiré pour la mauuaiseestime qu'il faiîoit d'eux & leur deTobeïssance,
&; qu en cette Diette où ils estoient alors , i!s auoient resolu d'élire ou l'Lmpereur Ma-
ximilian ou le Duc de Moscouie, hommes inconstans de grandement hays de luy,partant
qu'ils le donnassent de garde d'estre trompez, &; que cela ne fut cause de rompre les pa-
rtions &: les alliances qu'ils auoient ensemble ,que ceux-cy ne pourroient pas longue-
ment entretenir: qu'ils eustent doneques soin de leur République, & empeschalsent
qu'il ne leur arriuast pis , qu'il sçauoit qu'il y en auoit plusieurs d'entre eux , gens no-
bles & sages, qui pouuoient mieux commander que ceux-là : mais s'ils ne pouuoient
tomber d'accord d'élire quelqu'vn de leur nation, qu'ils auoient tout proche d'eux
Estienne Battory Prince de Transsiluanie: que s'ils en vsoient ainsi , ils s'asseurassent
que cela seroit cause de conseruer la paix 8c la tranquillité en leur Royaume , autre-
ment qu'il seroit contraint de s'en venger par les armes, leur iurant D i ev &: son grand
Prophète, qu'il feroit entrer vne si puissante armée dans la Polongne, qu'elle seroit suiïi-
sante de rauager tout leur pays, & de réduire en seruitude, eux, leurs femmes Se leurs en-
fans : toutesfois qu'il auoit telle créance en leur foy &: consiante amitié en son endroit,
qu'ils ne voudroient pas nen entreprendre contre son seruice. Cecy estoit eserit de
Constantinople, le dernier iour de Septembre Fan de l'Egire neuf cens o&ante ÔC,
trois.
Ces lettres &r quelques autres considerations 'particulières les firent entendre à ce'tts
élection, &àîa vérité à peine eusssent-ils seeu faire meilleur choix: car encore que Bat-
tory ne fust pas en nobleste de race,pour estre comparé auxValois & aux Iagellons,il auoic
neantmoinsenluy toutes les parties d'vn grand Roy, pour gouuerner, tant en temps de
paix qu'en temps de guerre, commedefaitilafortsagementgouuerné ce grand Royau-
me, où il a tousiours esté aimé & redouté de ses sujets. Les Polonnois doneques, qui
auoient éleu Maximilian , craignans que cette diuision fust cause d'vn plus grand mal
au pays, de laquelle les Turcs se voulussent seruir comme d'vn prétexte pour y faire
des courses , prirent leur exeuse sur la longueur ÔC le retardement de Maximilian, au-
quel ils enuoyerent des AmbaiTadeurs, pour luy faire des remonstrànces particulières,
par lesquelles ils luy faisoient entendre que veritablemet quelques-vns dés leurs auoient
choisi saMajesté pour leur Roy,& que là desslis l'Euesque de Gnesne luy auoit mandé
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