argument DE V ARÏOSTE.
Heine fameuse Ènchmtereffé, fut aujfi Voluptueuse que
Circé, non moins Barbare & plus inconfiante. E/le
métamorphofa tous fes amants fous disserentes formes, afin
de les empêcher de publier fes insidélités, dont la connoifiance
eut garanti les coeurs des pièges qu’elle leur tendait. Le
chevalier Roger amant de la guerrière Bradamante, après
avoir été délivré par elle de la douce prifon ou 1e tenait
V Enchanteur athlant fon ami, fut de nouveau enlevé à cette
tendre guerriere , par les Rufes d’athlant, qui ne pouvait
souffrir que fon protégé brulcit pour Br a damante. Le vieux
Magicien le fit transporter dans L’isk D’alcine asin que
de nouveaux feux lui fisse perdre le fouvenir de fes premiers.
Roger céda fans efforts au'x charmes de la fée, et devint
le plus chéri de tous fes rivaux ; cette pajfion femblait devoir
être éternelle, & V. enchantereffe y mettait tout fon art :
mais la fage fée Meliffe, protesfrice de l-afidele Bradamante
entreprit cle rendre Roger à fa maitreffe.
/
Méliffe fe déguifa fous les traits & B habit de V en-
chanteur athlant, pour le quel le jeune guerrier était plein
de respeêt, & fe sit fuivre hors des Etats d’alcine. Celle
cy avertie de la suite de fon amant employé tout le fecours
de fon art pour ravoir fon vainqueur : mais la prudente
Méliffe le conduisit chez la Jâge fée logisiile, soeur D’alcine,
■ douée d ’ autant de vertus fi alcine avait de vices.
\
Logisiile rendit a Roger son amour pour la 0oire,
pour la vertu , et le fit repaffer en franc e, ou il Epousa
fia chere et fidèle Bradamante.
Per-
A 2,
Heine fameuse Ènchmtereffé, fut aujfi Voluptueuse que
Circé, non moins Barbare & plus inconfiante. E/le
métamorphofa tous fes amants fous disserentes formes, afin
de les empêcher de publier fes insidélités, dont la connoifiance
eut garanti les coeurs des pièges qu’elle leur tendait. Le
chevalier Roger amant de la guerrière Bradamante, après
avoir été délivré par elle de la douce prifon ou 1e tenait
V Enchanteur athlant fon ami, fut de nouveau enlevé à cette
tendre guerriere , par les Rufes d’athlant, qui ne pouvait
souffrir que fon protégé brulcit pour Br a damante. Le vieux
Magicien le fit transporter dans L’isk D’alcine asin que
de nouveaux feux lui fisse perdre le fouvenir de fes premiers.
Roger céda fans efforts au'x charmes de la fée, et devint
le plus chéri de tous fes rivaux ; cette pajfion femblait devoir
être éternelle, & V. enchantereffe y mettait tout fon art :
mais la fage fée Meliffe, protesfrice de l-afidele Bradamante
entreprit cle rendre Roger à fa maitreffe.
/
Méliffe fe déguifa fous les traits & B habit de V en-
chanteur athlant, pour le quel le jeune guerrier était plein
de respeêt, & fe sit fuivre hors des Etats d’alcine. Celle
cy avertie de la suite de fon amant employé tout le fecours
de fon art pour ravoir fon vainqueur : mais la prudente
Méliffe le conduisit chez la Jâge fée logisiile, soeur D’alcine,
■ douée d ’ autant de vertus fi alcine avait de vices.
\
Logisiile rendit a Roger son amour pour la 0oire,
pour la vertu , et le fit repaffer en franc e, ou il Epousa
fia chere et fidèle Bradamante.
Per-
A 2,