Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musée Royal; Laurent, Henri [Editor]
Le musée royal ou recueil de gravures: d'après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts : dédié au Roi (Tome 1) — Paris: de l'imprimerie de F. Didot, imprimeur du roi, 1816

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.53412#0038
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA VIERGE AU DONATAIRE,
OU VIERGE DE FOLIGNO,
D’APRÈS RAPHAËL.

Le tableau de la Vierge au Donataire, connu aussi sous le nom de
Vierge de Foligno, fut peint pour Sigismond Conti, secrétaire-camérier
du pape Jules II, qui le plaça sur le maître-autel de l’église d’Araceli,
d’où, après sa mort, sa nièce, Anne Conti, le fit transporter, en 1565, à
Foligno, dans le couvent ditr/ev Comtesses, où elle étoit religieuse. Quant
à la date de cette célèbre composition, elle doit se rapporter, selon toute
apparence, aux années i5og ou i5io, époque à laquelle disparoissent
des ouvrages de Raphaël les dernières traces du style ancien qui! a voit
reçu de son maître Le Pérugin. C’étoit le commencement de son séjour
à Rome, où il paroît être arrivé à la fin de i5o8; et, telle étoit alors la
rapidité de son essor vers la perfection, que, dans la première fresque
qu’il peignit au Vatican, celle de la Messe ou du Sacrement, ayant com-
mencé à peindre par la droite, «■ On a remarqué, dit Lanzi, qu’arrivé à
« gauche, il étoit déjà plus grand peintre. »
Le sujet de la Vierge au Donataire a probablement été fourni à Ra-
phaël par le Donataire lui-même ; il tient encore un peu du goût du temps,
et peut-être la composition n’en est-elle pas absolument exempte. La plu-
part des tableaux d’alors représentoient la Vierge entourée de plusieurs
saints. Déjà, dans quelques ouvrages de sa jeunesse, Raphaël s’étoit af-
franchi de la coutume qui faisoit de ces saints debout et couronnés d’au-
réoles dorées un cercle régulier autour de la Vierge. Déjà, dans un sujet
commun, il avoit empreint l’originalité de sa manière, en variant les ex-
pressions et les attitudes. Ici, la Vierge, assise sur des nuages, au milieu
d’une gloire éclatante, tient auprès d’elle son fils qui semble vouloir se
couvrir de son voile : autour de la gloire, une foule de petits anges jouent
et se perdent dans de légères nuées. Au-dessous, dans un riche paysage
sur lequel la gloire se réfléchit en forme d’arc, on voit, sur le devant du
tableau, à genoux et les mains jointes, le Donataire, que S. Jérôme, placé
derrière lui, en habit de cardinal et accompagné de son lion, semble offrir
et recommander à la Vierge ; de l’autre côté, S. François est aussi à genoux,
 
Annotationen