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Musée Royal; Laurent, Henri [Editor]
Le musée royal ou recueil de gravures: d'après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts : dédié au Roi (tome 2nd) — Paris: de l'imprimerie de F. Didot, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.53413#0093
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LE MARIAGE DE LA VIERGE,
PAR CARLE VANLOO.

Carle Vanloo, élève et collaborateur de son frère Jean-Baptiste, et
comme lui natif d’Aix en Provence, malgré son nom, qui indique une
origine flamande, est demeuré justement célèbre pour le portrait, où il a
généralement porté un dessin correct, un pinceau large, et beaucoup de
vérité. Cependant ses ouvrages d’histoire furent nombreux tant en France
que dans 1 etranger. Appelé, avec son frère, par les rois de Sardaigne,
pour concourir à l’ornement des maisons royales et des églises de Turin
et des environs, il peignit avec lui un grand nombre de fresques, et orna
à lui seul un cabinet du palais de jolies peintures représentant divers
sujets tirés de la Jérusalem délivrée. Vanloo dessine bien; ses tètes sont
d’une grande vérité; sa couleur est généralement bonne, quoique tirant
quelquefois un peu sur le violet; mais il manquoit à son temps le sentiment
qui agrandit les arts : le défaut de croyances fortes et d’habitudes énergi-
ques, qui, élevant l’imagination , lui font concevoir les choses dans un
grand ensemble, jetoit à cette époque les arts d’imitation dans des détails
puérils, qui remplaçoient trop souvent la vérité par la recherche, ou bien
substituoient à la vérité grande, générale, qui est le patrimoine des
beaux-arts, une imitation mesquine et triviale de la nature. Exempt du
premier de ces défauts, Vanloo n’a pas toujours échappé au second. Le
Mariage de la l7ierge n’est pas pour lui le solennel avant-coureur de
l’événement qui va renouveler le monde tant visible qu’invisible, que va
célébrer le ciel, et qui fera trembler l'enfer. Une jeune fille modeste
épousant un vieux charpentier, voilà tout ce qu’il a vu, tout ce qu’il a
voulu faire voir. Il a donné à la tète du grand-prêtre un beau caractère;
quel que soit le rang de ceux qu’il unit, il remplit toujours des fonctions
augustes, et le peintre ne les a pas méconnues. La figure de la sainte
Vierge, si elle manque de noblesse, plait par cette expression de pudeur
virginale qui peut appartenir à la jeune épousée de village comme à celle
d’un rang plus élevé; mais le saint Joseph est trop purement réduit à
l’extérieur d’un artisan dont les idées ne se sont pas élevées au-dessus de
 
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