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Musée Royal; Laurent, Henri [Hrsg.]
Le musée royal ou recueil de gravures: d'après les plus beaux tableaux, statues et bas-reliefs de la collection royale avec description des sujets, notices littéraires et discours sur les arts : dédié au Roi (tome 2nd) — Paris: de l'imprimerie de F. Didot, 1818

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https://doi.org/10.11588/diglit.53413#0103
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UN PORTRAIT DE FEMME,

PAR PAUL VÉRONÈSE-

Chaque genre a son idéal qui lui est propre, dont le caractère est de
réunir tout ce que l’esprit peut attacher à une idée donnée, tout ce que
la nature peut fournir à l’imagination au delà de ce qu elle présente aux
yeux, et d’atteindre ainsi les limites de là vérité possible, qui, pour cha-
que genre, est la beauté.
Paul Véronèse chercha rarement l’idéal dans la représentation de la
figure humaine , qu’il a le plus souvent imitée de la nature réelle et indi-
viduelle. L’idéal qu’il a fortement conçu est celui de certains ensembles
où la ligure humaine joue son rôle, et se dispose comme il convient à
l’idée de l’artiste, pour produire un effet dont la vérité saisit en meme
temps que sa nouveauté transporte; car c’est ce que les yeux n ont jamais
rencontré, et tout ce que l’imagination demande. Dans ses fresques et
dans les diverses cènes (repas) où il a particulièrement déployé son ma-
gnifique talent, Paul Véronèse a accompli l’idée qu’on pouvoit se former
d’un espace immense et rempli sans entassement, sans confusion, où
l’éloignement ne dérobe rien à la vue, où les objets rapprochés n’écra-
sent rien de ce qui est derrière eux; mais où tout est proportion, vérité,
grandeur et harmonie.
Une conception nette et totalement idéale de l’effet auquel vouloit par-
venir le peintre pouvoit seule le conduire à travers l’exécution de ces
vastes plans, en réduisant à leur valeur réelle des détails qui, vrais dans
chaque objet pris en particulier, cessent de l’étre lorsque l’objet ne doit
plus attirer l’attention que comme partie d’un grand ensemble. Ainsi, au
lieu de s’appliquer, par le travail des détails intérieurs, à donner à ses
figures beaucoup de saillie, Paul Véronèse les aplatit au contraire, pour
ainsi dire, au moyen d’un trait de contour bien déterminé; en sorte
qu’ellesse détachent du fond et n’en ressortent pas, comme il arrive dans
les espaces vastes et de partout éclairés, où la lumière dessine fortement
les contours, laissant les épaisseurs presque insensibles.
Aussi aucune des figures dont Paul Véronèse a rempli ses grands
 
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