UN PORTRAIT DE FEMME.
tableaux, quoique presque toutes représentent des personnages connus,
ne sauroit-elle être prise pour un portrait, car il n’a donné à aucune cette
importance individuelle que doit avoir une figure destinée à attirer seule
l’attention, et qu’on retrouve dans le tableau dont nous donnons ici la
description; véritable portrait, et conçu dans une manière toute diffé-
rente. Des formes plus prononcées, des linéamens intérieurs plus mar-
qués, des teintes plus travaillées, pourvoient aussi donner lieu de croire
que ce tableau appartient à la première époque du talent de Paul, lorsque
encore occupé à étudier la nature, son pinceau, moins hardi et moins
léger, s’attachoit à la reproduire dans tous ses détails. La belle conser-
vation du tableau sembleroit venir à l’appui de cette opinion; l’air de
Vérone a mieux conservé que celui de Venise les ouvrages de Paul, et
c’est à Vérone qu’il fit les premiers. La famille Bevilacqua, qui le proté-
gea dans les premiers temps d’une carrière d’abord assez peu heureuse,
en possédoit un grand nombre, parmi lesquels dévoient être des portraits
de famille, dont celui-ci pouvoit faire partie. Une femme riche, autant
que peuvent le faire juger les ornemens d’or qui parent son cou et ses
bras, la finesse de sa coiffure, et l’étoffe de soie de sa robe noire coupée
par des manches de satin blanc, donne la main à un enfant vêtu de noir
comme elle, avec unecollerette et des manchettes blanches soigneusement
plissées. Ces deux figures sont vues plus qu’à mi-corps ; au coin du tableau,
un grand lévrier dont on n’aperçoit qu’une partie de la tête, approche
amicalement son museau de l’enfant, qui se recule d’un air mêlé de
crainte et d’envie de jouer avec le chien; il ne le repousse point, mais
lève le bras pour le tenir en respect d’un coup de son gant qu’il a dans
la main. Ce mouvement est charmant de naturel; et les trois figures,
car il faut compter celle du chien, sont pleines de vie.
Proportions.
Hauteur, Imè,re gcentim- _ ^pieds ^poue. ^lig.
Largeur, o 90 = 1 9 9
tableaux, quoique presque toutes représentent des personnages connus,
ne sauroit-elle être prise pour un portrait, car il n’a donné à aucune cette
importance individuelle que doit avoir une figure destinée à attirer seule
l’attention, et qu’on retrouve dans le tableau dont nous donnons ici la
description; véritable portrait, et conçu dans une manière toute diffé-
rente. Des formes plus prononcées, des linéamens intérieurs plus mar-
qués, des teintes plus travaillées, pourvoient aussi donner lieu de croire
que ce tableau appartient à la première époque du talent de Paul, lorsque
encore occupé à étudier la nature, son pinceau, moins hardi et moins
léger, s’attachoit à la reproduire dans tous ses détails. La belle conser-
vation du tableau sembleroit venir à l’appui de cette opinion; l’air de
Vérone a mieux conservé que celui de Venise les ouvrages de Paul, et
c’est à Vérone qu’il fit les premiers. La famille Bevilacqua, qui le proté-
gea dans les premiers temps d’une carrière d’abord assez peu heureuse,
en possédoit un grand nombre, parmi lesquels dévoient être des portraits
de famille, dont celui-ci pouvoit faire partie. Une femme riche, autant
que peuvent le faire juger les ornemens d’or qui parent son cou et ses
bras, la finesse de sa coiffure, et l’étoffe de soie de sa robe noire coupée
par des manches de satin blanc, donne la main à un enfant vêtu de noir
comme elle, avec unecollerette et des manchettes blanches soigneusement
plissées. Ces deux figures sont vues plus qu’à mi-corps ; au coin du tableau,
un grand lévrier dont on n’aperçoit qu’une partie de la tête, approche
amicalement son museau de l’enfant, qui se recule d’un air mêlé de
crainte et d’envie de jouer avec le chien; il ne le repousse point, mais
lève le bras pour le tenir en respect d’un coup de son gant qu’il a dans
la main. Ce mouvement est charmant de naturel; et les trois figures,
car il faut compter celle du chien, sont pleines de vie.
Proportions.
Hauteur, Imè,re gcentim- _ ^pieds ^poue. ^lig.
Largeur, o 90 = 1 9 9