LA RENCONTRE DU PROPHÈTE ÉLIE ET D’ABDIAS.
on voit, au coin du tableau, les premières fortifications d’une ville bâtie
au pied d’une énorme masse de rochers; quelques arbres tapissent les
creux des rochers et le fond de la vallée, laissant entrevoir au loin un
pays sec et désert; sur le devant, un grand arbre presque mort et plu-
sieurs autres entièrement desséchés, répandus çà et là, rendent témoi-
gnage de la calamité qui désole Israël. Ce paysage est très-bien composé
et d’un bel effet.
Elzheimer, né en 1Ô74 d’un tailleur de Francfort, passa la plus grande
partie de sa vie à Rome, où il fut très-connu sous le nom d’Adam de
Francfort, ou F Allemand (il TedescoX II étoit venu y chercher les der-
nières leçons de son art, et s’y rendit bientôt fameux comme peintre de
paysage, genre alors peu répandu en Italie; il contribua beaucoup à le
perfectionner. Remarquable parla composition, la couleur et l’esprit qu’il
mettoit dans ses tableaux, il avoit de plus la propriété assez rare de pein-
dre de mémoire et avec une exactitude parfaite, comme on le voit dans
son tableau de la Villa Madame, qu’il a ainsi peint de souvenir. Il exé-
cutoit ordinairement le soir dans son atelier ce qu’il avoit vu le matin
dans la campagne; ce qui rend cette particularité plus singulière, c’est
qu’Elzheimer peignoit très-lentement; le fini de ses tableaux, presque
tous fort petits, leur donnoit un prix considérable, mais cependant en-
core disproportionné au temps qu’ils lui coùtoient. Marié jeune et père
de beaucoup d’enfans, hors d’état de subvenir aux besoins journaliers
d’une si nombreuse famille, Elzheimer perdit enfin courage; surmonté
par la misère, obligé de passer ses journées caché dans les ruines des
environs de Rome pour éviter les poursuites de ses créanciers, il finit
par tomber entre leurs mains, et mourut en prison en 1620. Depuis sa
mort, la rareté de ses tableaux en a infiniment augmenté la valeur;
la plupart représentent des sujets nocturnes.
Elzheimer avoit établi à Rome une école d’où est sorti David Teniers.
on voit, au coin du tableau, les premières fortifications d’une ville bâtie
au pied d’une énorme masse de rochers; quelques arbres tapissent les
creux des rochers et le fond de la vallée, laissant entrevoir au loin un
pays sec et désert; sur le devant, un grand arbre presque mort et plu-
sieurs autres entièrement desséchés, répandus çà et là, rendent témoi-
gnage de la calamité qui désole Israël. Ce paysage est très-bien composé
et d’un bel effet.
Elzheimer, né en 1Ô74 d’un tailleur de Francfort, passa la plus grande
partie de sa vie à Rome, où il fut très-connu sous le nom d’Adam de
Francfort, ou F Allemand (il TedescoX II étoit venu y chercher les der-
nières leçons de son art, et s’y rendit bientôt fameux comme peintre de
paysage, genre alors peu répandu en Italie; il contribua beaucoup à le
perfectionner. Remarquable parla composition, la couleur et l’esprit qu’il
mettoit dans ses tableaux, il avoit de plus la propriété assez rare de pein-
dre de mémoire et avec une exactitude parfaite, comme on le voit dans
son tableau de la Villa Madame, qu’il a ainsi peint de souvenir. Il exé-
cutoit ordinairement le soir dans son atelier ce qu’il avoit vu le matin
dans la campagne; ce qui rend cette particularité plus singulière, c’est
qu’Elzheimer peignoit très-lentement; le fini de ses tableaux, presque
tous fort petits, leur donnoit un prix considérable, mais cependant en-
core disproportionné au temps qu’ils lui coùtoient. Marié jeune et père
de beaucoup d’enfans, hors d’état de subvenir aux besoins journaliers
d’une si nombreuse famille, Elzheimer perdit enfin courage; surmonté
par la misère, obligé de passer ses journées caché dans les ruines des
environs de Rome pour éviter les poursuites de ses créanciers, il finit
par tomber entre leurs mains, et mourut en prison en 1620. Depuis sa
mort, la rareté de ses tableaux en a infiniment augmenté la valeur;
la plupart représentent des sujets nocturnes.
Elzheimer avoit établi à Rome une école d’où est sorti David Teniers.