g8 L'OBÉLISQUE
Ces difficultés vaincues, le reste n'est plus qu'une affaire de patience et de
temps.
L'opération sera longue, pénible ; d'autant plus longue et plus pénible crue nous
faisons glisser le monolithe sur une faible charpente, posée sur un sol qui tasse iné-
galement ; qu'à chaque mouvement de progression, il sera nécessaire de disposer les
épontilles directrices; que de sept en sept mètres, nous serons forcés de rapporter
le tablier de l'arrière à l'avant et de raffermir le terrain ; qu'enfin il faudra déplacer
plusieurs fois les cabestans et les points d'appui des caliornes. Toutefois nos
premiers essais nous donnent à peu près la certitude de conduire l'obélisque
jusqu'au navire; nous allons donc nous occuper des travaux préparatoires
qu'exige son introduction dans la cale du Luxor.
Le bâtiment avait été échoué dans l'alignement des deux obélisques, il présentait
sa proue du côté du monolithe qu'on voulait embarquer (voir p. 5y et planche V )-
Le dessus des carlingues LLL qui devaient le supporter, formait le plongement du
plan supérieur de la cale de glissement. Cela posé, au premier abord rien n'était plus
facile que de se créer dans l'avant du navire une ouverture de grandeur suffisante,
pour le passage de l'obélisque ; mais la reconstruction de cette charpente aurait
exigé beaucoup de main-d'œuvre et une grande quantité de bois tors dont nous
manquions complètement ; on n'avait pu retirer de la plate-forme d'appui que
douze allonges abîmées par des trous de chevilles. Ces matériaux et les débris
des tabliers, c'est-à-dire huit solives de 0,18 d'équarrissage sur 7 mètres de
longueur, composaient toutes nos ressources en bois de construction. Le personnel
en charpentier se réduisait à cinq hommes valides. Avec ces éléments, il fallait
terminer avant la crue une opération aussi heureusement commencée.
Au lieu de démolir l'avant du navire, on le détacha de la masse par un trait
de scie, donné à peu près par le travers du mât de misaine ; cette tranche, con-
servée en son entier, fut soulevée au moyen de deux bigues mâtées en croix de
Saint-André, et placée à gauche du chemin.
Pendant qu'on s'occupait de ces travaux, l'obélisque continuait à marcher.
Après avoir parcouru une distance d'environ 400 mètres, il présentait son pyra-
midion à la section faite dans le bâtiment. C'est alors qu'on réunit le tablier de
l'avant avec les deux carlingues L,L, de manière à former avec les longrines de
la cale un plan continu. On procéda ensuite à l'installation des apparaux qui
devaient haler l'obélisque à bord du Luxor.
Ces difficultés vaincues, le reste n'est plus qu'une affaire de patience et de
temps.
L'opération sera longue, pénible ; d'autant plus longue et plus pénible crue nous
faisons glisser le monolithe sur une faible charpente, posée sur un sol qui tasse iné-
galement ; qu'à chaque mouvement de progression, il sera nécessaire de disposer les
épontilles directrices; que de sept en sept mètres, nous serons forcés de rapporter
le tablier de l'arrière à l'avant et de raffermir le terrain ; qu'enfin il faudra déplacer
plusieurs fois les cabestans et les points d'appui des caliornes. Toutefois nos
premiers essais nous donnent à peu près la certitude de conduire l'obélisque
jusqu'au navire; nous allons donc nous occuper des travaux préparatoires
qu'exige son introduction dans la cale du Luxor.
Le bâtiment avait été échoué dans l'alignement des deux obélisques, il présentait
sa proue du côté du monolithe qu'on voulait embarquer (voir p. 5y et planche V )-
Le dessus des carlingues LLL qui devaient le supporter, formait le plongement du
plan supérieur de la cale de glissement. Cela posé, au premier abord rien n'était plus
facile que de se créer dans l'avant du navire une ouverture de grandeur suffisante,
pour le passage de l'obélisque ; mais la reconstruction de cette charpente aurait
exigé beaucoup de main-d'œuvre et une grande quantité de bois tors dont nous
manquions complètement ; on n'avait pu retirer de la plate-forme d'appui que
douze allonges abîmées par des trous de chevilles. Ces matériaux et les débris
des tabliers, c'est-à-dire huit solives de 0,18 d'équarrissage sur 7 mètres de
longueur, composaient toutes nos ressources en bois de construction. Le personnel
en charpentier se réduisait à cinq hommes valides. Avec ces éléments, il fallait
terminer avant la crue une opération aussi heureusement commencée.
Au lieu de démolir l'avant du navire, on le détacha de la masse par un trait
de scie, donné à peu près par le travers du mât de misaine ; cette tranche, con-
servée en son entier, fut soulevée au moyen de deux bigues mâtées en croix de
Saint-André, et placée à gauche du chemin.
Pendant qu'on s'occupait de ces travaux, l'obélisque continuait à marcher.
Après avoir parcouru une distance d'environ 400 mètres, il présentait son pyra-
midion à la section faite dans le bâtiment. C'est alors qu'on réunit le tablier de
l'avant avec les deux carlingues L,L, de manière à former avec les longrines de
la cale un plan continu. On procéda ensuite à l'installation des apparaux qui
devaient haler l'obélisque à bord du Luxor.