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Lecoq, Louis-Marie
Le Paysagiste: Nouveau Traité D'Architecture De Parcs Et Jardins (École Moderne) ; [Ouvrage orné de 32 planches et de plus de 100 plans de Jardins gravés sur acier] — Paris, 1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.17600#0149
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PLANCHE XXIX. •

Nous donnons dans cette Planclie un modèle de village de colonisation, applicable à nos possessions du nord de
l'Afrique. Nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile de donner brièvement l'exposition des moyens qui, selon nous,
seraient le plus susceptibles de produire en Algérie les immenses résultats que la France est en droit d'attendre d'une colonie
aussi vaste et placée dans une position exceptionnelle sous le double rapport de la distance et du climat.
Lorsqu'en 1848 on savorisait l'émigration des colons srançais, nous avions déjà sait le travail dont nous allons
reproduire les bases. Déjà nous avions blâmé les moyens qu'on mettait à exécution; nous nous étions déjà élevé contre
cet envoi d'hommes, au milieu desquels on n'aurait pas trouvé un seul cultivateur, et nous avancions avec raison,
l'expérience l'a susfisamment prouvé, que le plus grand nombre de ces colons trouverait un tombeau là où ils allaient
chercher la vie.
Jusqu'à présent , l'Algérie, qui devait être le grenier de la France, loin de nous sournir des vivres, nous enlève chaque
année des millions. Cette merveilleuse conquête, qui aurait dû nous être si utile au point de vue de l'agriculture, perd
chaque jour de son prestige, la France n'ayant su en saire qu'une admirable pépinière de soldats. Mais si, à cet égard,
nous avons à nous louer des résultats obtenus, nous devons déplorer que l'agriculture ait si peu prospéré, et cela avec
d'autant plus de raison, qu'il serait sacile de résoudre ce problème, dont la solution, cherchée depuis trente ans, ne parait
pas aussi dissicile à trouver qu'on pourrait le croire, en voyant avec quelle persistance elle semble fuir devant les tentatives •
incessantes de nos hommes d'État,
La France a sait sausse route : elle a voulu obtenir d'immenses résultats sans bourse déliée; malheureusement,
aujourd'hui sa colonie lui coûte beaucoup plus que si elle avait, dès le premier moment, su faire un sacrisice dont elle
serait largement payée, et tout son or a été prodigué sans qu'elle en ail tiré les intérêts qu'elle se croyait en droit
d'en attendre.
Nous allons indiquer quel moyen, selon nous, on pourrait employer pour changer de sace l'état actuel de l'Algérie,
sans que les dépenses soient onéreuses pour la France.
. L'Algérie peut nous donner en abondance les produits de première nécessité : voici de quelle saçon on devrait opérer.
On fera désricher le sol sur une sursace assez considérable pour loger trois cents familles par exemple. Sur cette surface,
on construira trois cents maisons analogues à celles indiquées sur noire plan, et qui ne seront habitées .qu'un an après leur
construction. Chaque individu aura droit à une concession de terre de 5 hectares : si nous supposons le nombre des
individus égal en moyenne à quatre par samille, nous aurons, pour les trois cents samilles qui composent notre village,
line concession de 6,000 hectares, qui seront désrichés pendant l'année qui précédera l'arrivée des colons par un corps de
troupes qui pourra opérer ce travail dans deux mois et se retirer ensuite sur un autre point, afin de ne pas être exposé à
l'absorption des miasmes si nuisibles et quelquesois mortels, qui émanent des terres vierges mises en demeure d'exercer
leur admirable sécondité. —Quand le sol se sera dépouillé de ses miasmes, • quand le temps aura assaini les maisons
construites sur ce sol, c'est-à-dire douze mois après l'achèvement de ces difsérents travaux, les colons pourront venir habiter
leur village et entrer en jouissance du terrain qui leur aura été concédé. -Ils devront pourtant se rendre sur les lieux deux
mois environ avant l'époque de l'ensemencement, asin de préparer les terres de façon à ce qu'elles soient dans l'état le plus
propre à la réussite de ce genre de travail.
Chaque samille recevra de l'État, en sait d'animaux domestiques, deux chevaux ou mulets avec les harnais, trois
 
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