INTRODUCTION. 41
Les peintres et les statuaires furent très-occupés
sous Louis XIV , qui avait le plus grand désir de
perfectionner les talens; mais les artistes, entraînes
par Lebrun dans un style nouveau qu'il introduisit
dans ses académies, abandonnèrent totalement la
simplicité de la nature et le goût de l'antique. Ce
système nouveau prit avec fureur, et ce fut pour
les arts de'pendans du dessin l'époque de leur dé-
cadence. Lesueur, le faible Lesueur eut le courage
d'y résister seul, et mourut à trente-huit ans, vic-
time, dit-on, du despote Lebrun.1
Sous Louis XV, Vanloo et Boucher furent les
apôtres d'un goût si dépravé, que l'art et l'ensei-
gnement tombèrent dans une entière dégradation.
Quatremère^de-Quincy, homme de lettres et
sculpteur habile, fait pour sentir les beautés de
l'art et pour apprécier les chefs-d'œuvres de l'an-
tiquité, s'exprimait ainsi, en 1791, sur les causes
de la décadence des arts en France :
« Ceux qui connaissent l'histoire morale de
l'académie, savent que cet esprit de distinction n'a
fait depuis que s'y fortifier. Il y eut toujours une
sorte de guerre ouverte entre l'académie et ia com-
munauté des peintres, (l'académie de Saint-Luc,
1 "Watelet parlant de Lebrun : « Sa conduite orgueil-
leuse et despotique avec les artistes fut expiée par les
mortifications qu'il éprouva sur la fin de sa vie, et que
lui causa Mignard, qui lui était inférieur. »
Les peintres et les statuaires furent très-occupés
sous Louis XIV , qui avait le plus grand désir de
perfectionner les talens; mais les artistes, entraînes
par Lebrun dans un style nouveau qu'il introduisit
dans ses académies, abandonnèrent totalement la
simplicité de la nature et le goût de l'antique. Ce
système nouveau prit avec fureur, et ce fut pour
les arts de'pendans du dessin l'époque de leur dé-
cadence. Lesueur, le faible Lesueur eut le courage
d'y résister seul, et mourut à trente-huit ans, vic-
time, dit-on, du despote Lebrun.1
Sous Louis XV, Vanloo et Boucher furent les
apôtres d'un goût si dépravé, que l'art et l'ensei-
gnement tombèrent dans une entière dégradation.
Quatremère^de-Quincy, homme de lettres et
sculpteur habile, fait pour sentir les beautés de
l'art et pour apprécier les chefs-d'œuvres de l'an-
tiquité, s'exprimait ainsi, en 1791, sur les causes
de la décadence des arts en France :
« Ceux qui connaissent l'histoire morale de
l'académie, savent que cet esprit de distinction n'a
fait depuis que s'y fortifier. Il y eut toujours une
sorte de guerre ouverte entre l'académie et ia com-
munauté des peintres, (l'académie de Saint-Luc,
1 "Watelet parlant de Lebrun : « Sa conduite orgueil-
leuse et despotique avec les artistes fut expiée par les
mortifications qu'il éprouva sur la fin de sa vie, et que
lui causa Mignard, qui lui était inférieur. »