MONUMENS DU TREIZIEME SIECLE. I 81
éclaire ce lieu est encore une imitation du temps ;
magie par laquelle on maintenait perpétuellement
dans un état de faiblesse des êtres que la supers-
tition avait frappés d'effroi. Car j'ai observé que
plus on remonte vers les siècles qui se rapprochent
du nôtre, plus la lumière s'agrandit dans les monu-
mens publics, comme si la vue du soleil ne pouvait
convenir qu'à l'homme instruit.
Pour présenter aux amateurs des arts et de leur
histoire la vue d'un siècle aussi éloigné, j'ai cherché
à me rendre compte de tous ces détails qui peignent
avec les couleurs les plus vraies : recherches que
je me suis proposées dans toutes les salles que j'ai
créées , et que je me propose de continuer dans
celles qui me restent à produire.
Les tombeaux que Louis IX fit ériger à ses pré-
décesseurs ne sont que des cénotaphes ; car il est
certain qu'antérieurement à ce prince on plaçait
les corps des rois dans une grande pierre creusée ,
recouverte par une autre pierre simpleT; et lorsqu'il
1 « Les tombeaux des rois de la première race, de-
puis Clovis, ne consistaient que dans une grande pierre
profondément creusée, et couverte d'une autre en forme
de voûte. On ne voyait sur ces pierres ni figure, ni
épitaphe. C'était en dedans qu'on gravait quelque ins-
cription, et qu'on prodiguait la magnificence. ,
« Il paraît que l'on ne commença à mettre des épita-
phes sur les tombeaux de nos rois, que sous la seconde
éclaire ce lieu est encore une imitation du temps ;
magie par laquelle on maintenait perpétuellement
dans un état de faiblesse des êtres que la supers-
tition avait frappés d'effroi. Car j'ai observé que
plus on remonte vers les siècles qui se rapprochent
du nôtre, plus la lumière s'agrandit dans les monu-
mens publics, comme si la vue du soleil ne pouvait
convenir qu'à l'homme instruit.
Pour présenter aux amateurs des arts et de leur
histoire la vue d'un siècle aussi éloigné, j'ai cherché
à me rendre compte de tous ces détails qui peignent
avec les couleurs les plus vraies : recherches que
je me suis proposées dans toutes les salles que j'ai
créées , et que je me propose de continuer dans
celles qui me restent à produire.
Les tombeaux que Louis IX fit ériger à ses pré-
décesseurs ne sont que des cénotaphes ; car il est
certain qu'antérieurement à ce prince on plaçait
les corps des rois dans une grande pierre creusée ,
recouverte par une autre pierre simpleT; et lorsqu'il
1 « Les tombeaux des rois de la première race, de-
puis Clovis, ne consistaient que dans une grande pierre
profondément creusée, et couverte d'une autre en forme
de voûte. On ne voyait sur ces pierres ni figure, ni
épitaphe. C'était en dedans qu'on gravait quelque ins-
cription, et qu'on prodiguait la magnificence. ,
« Il paraît que l'on ne commença à mettre des épita-
phes sur les tombeaux de nos rois, que sous la seconde