112 MONUMENS
Michel de l'Hôpital, seigneur de Vignaî *
chancelier de France en i56o, un des plus
grands hommes dont la France s'honore, est
né en i5o4, à Aigueperse en Auvergne, et
mourut à Vignai , près Estampes , le i3 mars
1578. Il étoit fils de Jean de l'Hôpital , pre-
mier médecin du connétable de Bourbon , et
dut son élévation plutôt à son mérite personnel
qu'à la faveur dont il jouissoit auprès de la
duchesse de Bourgogne et des cardinaux de
Lorraine et de Grammont. Après la mort de
François Olivier , qui arriva en i56o , Ca-
therine de Médicis lui donna la charge de
chancelier de France ; il se montra , dans cette
place, autant homme vertueux que magistrat
éclairé. L'Hôpital, à la fois philosophe profond
et grand politique , sut résister au torrent des
passions qui agitoient alors les catholiques ro-
mains et les catholiques protestans ; tenant
dans ses mains la balance et le glaive de la jus-
tice , il s efforçait d'adoucir le mal quil ne
■pouvoitguérir, cherchant d'un côté à raprocher
les esprits par une douce éloquence et par un
sentiment de philantropie qui lui étoit naturel ;
opposant de l'autre le courage et la fermeté
d'un homme intègre. Il étoit craint de la Cour
et respecté des gens de biens. Lorsque la
conspiration d'Amboise éclata , l'avis de l'Hô-
Michel de l'Hôpital, seigneur de Vignaî *
chancelier de France en i56o, un des plus
grands hommes dont la France s'honore, est
né en i5o4, à Aigueperse en Auvergne, et
mourut à Vignai , près Estampes , le i3 mars
1578. Il étoit fils de Jean de l'Hôpital , pre-
mier médecin du connétable de Bourbon , et
dut son élévation plutôt à son mérite personnel
qu'à la faveur dont il jouissoit auprès de la
duchesse de Bourgogne et des cardinaux de
Lorraine et de Grammont. Après la mort de
François Olivier , qui arriva en i56o , Ca-
therine de Médicis lui donna la charge de
chancelier de France ; il se montra , dans cette
place, autant homme vertueux que magistrat
éclairé. L'Hôpital, à la fois philosophe profond
et grand politique , sut résister au torrent des
passions qui agitoient alors les catholiques ro-
mains et les catholiques protestans ; tenant
dans ses mains la balance et le glaive de la jus-
tice , il s efforçait d'adoucir le mal quil ne
■pouvoitguérir, cherchant d'un côté à raprocher
les esprits par une douce éloquence et par un
sentiment de philantropie qui lui étoit naturel ;
opposant de l'autre le courage et la fermeté
d'un homme intègre. Il étoit craint de la Cour
et respecté des gens de biens. Lorsque la
conspiration d'Amboise éclata , l'avis de l'Hô-