Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Lenormant, Charles; Witte, Jean Joseph Antoine Marie de
Élite des monuments céramographiques: matériaux pour l'histoire des religions et des moeurs de l'antiquité (Band 1) — Paris, 1844

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.11719#0261
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
MINERVE. 179

La moindre attention donnée aux récits d'Hésiode et d'Àpollodore
confirme les observations que nous venons de présenter. Jupiter
absorbant Métis, le principe féminin, devient lui-même Andro-
gyne :

Zeù; âpcY)v yeveTO, Zeùç <xtj<.êpoTOç É'TcXeTO vu[/.<pvi (1),

disent les Orphiques dans une intention évidemment semblable.
11 est à la fois Métis et le premier Eros, le générateur universel :

K.ai MîjTlç . ttogSto; yevÉTwp , x.cà Epw; mAuT6p7TY)ç (2).

Cette ardeur de Jupiter à avaler l'objet même de son amour, le rap-
proche de son père Cronus, qui dévore tous ses enfants. La mytholo-
gie nous offre aussi un héros Erysichthon, dont le nom attique doit
exciter notre attention, et dont la faim est tellement insatiable, qu'il
vend jusqu'à sa fille pour l'assouvir (3). Ici la crudité de la fable pri-
mitive est adoucie. Mais quand nous trouvons de quel don merveil-
leux la fille d'Erysichthon fut gratifiée par Neptune, son amant, celui

Akerblail entre Tanalh et la Nelth égyp-
tienne (la Neïlh, avec le signe préfixe du
féminin). Il nous parait plus naturel de
considérer Tanalh comme le féminin de
Tan, de même que Baalalh est le féminin
de Baal. Par ce moyen, nous restituons à
la source phénicienne le Tàv KpeTafs'vYi; des
médailles de Polyrhenium de Crète. C'est
sous ce point de vue que nous avons pu dire
supra, p. 17) , d'accord avec M. Schwenck .
que le nom de Jupiter (Tcîv, A<xv, z«v) et ce-
lui de Minerve (ÀOuivn, Iravîa, TavaiTi;) appar-
tiennent à une origine commune. Cf. la
Nouvelle Galerie myth., p. 33, note 12. L'é-
quivalent phénicien de Tan se trouve dans
le personnage divin de Bel-Ilan, sur le-
quel il faut lire les développements donnés

par M. Movers, Die Phœnizier, I, S. 256,
folg.

(1) Orph., Fragm., VI, 11, ed. Hermann.

(2) Idem, ibid., 19. Nous rapportons
jtpwToç ^EVETwp à Ëpw; ; la construction n'est
pas impossible, et la notion qui fait con-
sidérer iVoscomme le premier générateur
est vulgaire. Toutefois , M. Hermann (ad
h. I. ) cite des exemples dans lesquels Mé-
tis est accompagnée d'adjectifs masculins,
avec une inlention évidente de faire de ce
personnage un être hermaphrodite : le
problème est difficile à résoudre, et l'es-
pace nous manque pour en faire l'examen.

(3) Tzelz. ad Lycophr., Cassandr., 1393 ;
Ovid., Metam., Vlll, 840 sqq.
 
Annotationen