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178 MYTHOLOGIE.

ordinaire du mot pwiç, intelligence, et sur le caractère de Minerve ,
considérée comme déesse de la pensée, sortie de la tête de Jupiter ,
siège elle-même de la pensée divine. De là l'intention allégorique
de ces interprétations, dont la source est certainement ancienne,
puisqu'on en trouve la trace évidente dans la Théogonie d'Hésiode (1);
Nous n'avons pas néanmoins besoin d'entrer dans cet ordre d'expli-
cations, qui ne paraît avoir influé d'aucune manière sur les composi-
tions anciennes qui ont pour objet de représenter la naissance de Minerve.
Dans notre conviction, d'ailleurs, le sens moral et allégorique de ce
mythe important n'est que secondaire et postérieur. Métis est un des
nombreux dérivés du primitif Mer (2), auquel appartient Meter, laquelle
nous reporte aussitôt et à Cybèle et à Cérès. Jupiter poursuit Métis,
comme il poursuit la Mère des Dieux (3) et Cérès (4). La tète, ainsi
qu'on a tâché de le démontrer dans une autre circonstance (5), a
été un symbole de l'unité cosmique, avant d'être considérée comme
le siège de l'intelligence. Alhéné, enfin, sous la forme primitive et
orientale, Tanath (6), n'est autre que Jupiter ou Tan, avec le signe
du féminin.

fut le premier qui prétendit que Minerve
était sortie avec ses armes de la têle de
Jupiter. Cf. sur la naissance de Minerve,
l.ueian., Dialog. Deorum, VIII.

(1) Métis était celle qui des dieux et des
mortels en savait le plus long : nXEÏoTa 8emv
sùî'uïav ISl Ovdriov àvBpwirav. {Theogon., 887). Ju-
piter l'absorba dans son soin , afin que la
déesse lui enseignât le bien et le mal : ti-, H

ci œpâoraatTO Oeà àfaOo'v te xaxov te '900). Ce der-
nier vers , considéré comme suspect par
Heyne et Wolf, est néanmoins cité dans
Galien, de Hippocrat., et Plat., Dogm., t. I,
p. 273, ed. Basl. Voyez, sur les explications
allégoriques de la naissance de Minerve,
Phurnut., de Nat. Deorum, XIX et XX;
Kustath. ad Homer., Fliad., A , p. 83 et 84 ;

Creuzer, Meletem., I, p. 45, et.ad Cic. de
Nat. Deorum, 1, 15, p. 71.

(2) Cf. Lenormant, Nouv. Ann. de ilnst.
arcli., I, p. 225 et suiv.

(3) Arnob., Adv. génies, V, 5.

(4) Clem. Alex., Prolrept. . p. 13, ed.
Potier.

(5) Nouvelle Gai. myth., p. 40 et suiv.

(6) Gesenius, Mon. phœn., p. 115 sqq.
>ious n'adoptons pleinement du travail de
M. Gesenius que la leçon y\2T\ ou T^2T\ » el
lassimilation de Tanath ou Tanith à la 7 a-
naïtis des auteurs grecs. Quant au resle
des développements de cet habile inter-
prète, nous nous réservons d'en démontrer
ailleurs l'incertitude, et surtout nous reje-
tons le rapprochement déjà proposé par
 
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