A L'ETUDE DES VASES PEINTS. xxv
l'âge de la série des as étrusques que les PP. Marchi et Tessieri ont publiés
classe III, planches x et xi de leur JE s grave, et que ces savants religieux
ont attribués à Cortone. Sur ces as et sur toutes leurs divisions on retrouve
la roue primitive du tétradrachme et de la médaille d'Athènes publiée par
Cousinéry. Comme il existe d'autres as étrusques dont le type est une roue à
rayons d'une industrie plus avancée et d'un genre plus élégant, nous voyons
sans surprise que les auteurs de XjEs grave ont considéré les monnaies qui por-
tent la roue la plus grossière comme appartenant à une époque reculée; mais
n'auront-ils pas cédé cette fois à l'illusion que causent si facilement les ouvrages
dans lesquels les Étrusques ont reproduit les types de l'ancien style? On nous
pardonnera encore celte digression, qui peut avoir son importance pour le dé-
brouillement d'une des questions les plus difficiles que soulève l'étude des vases
de Vulci (r).
CHAPITRE II (V de VIntroduction générale).
DE L'IMPORTATION DES VASES PEINTS ET DES FABRIQUES LOCALES.
Les considérations qui précèdent ont eu pour objet de mettre en évidence deux i. invrai-
faits contradictoires au premier aspect, et qui pourtant se produisent parallèle- ^importation
ment dans l'histoire de l'hellénisme à l'époque de son plus fécond développe- en srand tles
vases peints.
ment. D'une part, un état de guerre permanent, fondé sur des antipathies héré-
ditaires, opposait d'invincibles obstacles à l'établissement d'un commerce étendu
et régulier; de l'autre, l'attrait de la civilisation grecque était tel que l'action
s'en faisait sentir presque simultanément à des distances considérables, en dépit
des difficultés inhérentes à un état de choses dans lequel la guerre était la règle
et la paix l'exception. Ce cadre étant une fois solidement établi, il nous semble
(i) Nous avions terminé cette partie de notre repose notre travail : quant à la dissidence qui
travail, quand nous avons eu connaissance de la paraît exister entre M. Lepsius et nous , nous ne
dissertation par laquelle M. Richard Lepsius a craignons pas de nous en rapportera son propre
voulu établir l'origine exclusivement étrusque jugement; après avoir pris connaissance de
du système de VsEs grave {Uber die Kerbre.itung notre travail, il s'apercevra sans doute que,
der Italischen Miinzsystems von Etrurien aus ; dans sa propre argumentation, il a trop restreint
Leipzig, 1842). Malgré l'autorité du nom de le champ de ses remarques, et attaché une im-
M. Lepsius, nous devons déclarer qu'après avoir portance exagérée à des points de détail qui
lu sa dissertation, nous ne croyons avoir à rao- peuvent, sans inconvénient, s'expliquer de plu-
difier aucune des propositions sur lesquelles sieurs manières différentes.
T. H. d
l'âge de la série des as étrusques que les PP. Marchi et Tessieri ont publiés
classe III, planches x et xi de leur JE s grave, et que ces savants religieux
ont attribués à Cortone. Sur ces as et sur toutes leurs divisions on retrouve
la roue primitive du tétradrachme et de la médaille d'Athènes publiée par
Cousinéry. Comme il existe d'autres as étrusques dont le type est une roue à
rayons d'une industrie plus avancée et d'un genre plus élégant, nous voyons
sans surprise que les auteurs de XjEs grave ont considéré les monnaies qui por-
tent la roue la plus grossière comme appartenant à une époque reculée; mais
n'auront-ils pas cédé cette fois à l'illusion que causent si facilement les ouvrages
dans lesquels les Étrusques ont reproduit les types de l'ancien style? On nous
pardonnera encore celte digression, qui peut avoir son importance pour le dé-
brouillement d'une des questions les plus difficiles que soulève l'étude des vases
de Vulci (r).
CHAPITRE II (V de VIntroduction générale).
DE L'IMPORTATION DES VASES PEINTS ET DES FABRIQUES LOCALES.
Les considérations qui précèdent ont eu pour objet de mettre en évidence deux i. invrai-
faits contradictoires au premier aspect, et qui pourtant se produisent parallèle- ^importation
ment dans l'histoire de l'hellénisme à l'époque de son plus fécond développe- en srand tles
vases peints.
ment. D'une part, un état de guerre permanent, fondé sur des antipathies héré-
ditaires, opposait d'invincibles obstacles à l'établissement d'un commerce étendu
et régulier; de l'autre, l'attrait de la civilisation grecque était tel que l'action
s'en faisait sentir presque simultanément à des distances considérables, en dépit
des difficultés inhérentes à un état de choses dans lequel la guerre était la règle
et la paix l'exception. Ce cadre étant une fois solidement établi, il nous semble
(i) Nous avions terminé cette partie de notre repose notre travail : quant à la dissidence qui
travail, quand nous avons eu connaissance de la paraît exister entre M. Lepsius et nous , nous ne
dissertation par laquelle M. Richard Lepsius a craignons pas de nous en rapportera son propre
voulu établir l'origine exclusivement étrusque jugement; après avoir pris connaissance de
du système de VsEs grave {Uber die Kerbre.itung notre travail, il s'apercevra sans doute que,
der Italischen Miinzsystems von Etrurien aus ; dans sa propre argumentation, il a trop restreint
Leipzig, 1842). Malgré l'autorité du nom de le champ de ses remarques, et attaché une im-
M. Lepsius, nous devons déclarer qu'après avoir portance exagérée à des points de détail qui
lu sa dissertation, nous ne croyons avoir à rao- peuvent, sans inconvénient, s'expliquer de plu-
difier aucune des propositions sur lesquelles sieurs manières différentes.
T. H. d