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Preface de l’editeur.

VII

Quoiqu’il l’eüt reduit ä ces proportions modestes, Lepsius ne se decida jamais ä ecrire ce texte
explicatif, et pour qui l’a connu de pres cela n’a rien d’etonnant. II l’avait con<;u sous une forme ideale
trop elevee et trop ambitieuse. N’oublions pas qu’alors on etait encore fort loin du point que la Science
a atteint aujourd’hui. En fait de traduction on s’essayait seulement ä Interpreter des morceaux d’une
certaine etendue et non plus des lambeaux de phrases. Celui qui ä ce moment aurait entrepris
d’ecrire un texte aux Denkmäler voyait se dresser devant lui une foule de questions, dont quelques-
unes ne sont pas encore resolues maintenant, et devant lesquelles il aurait du s’arreter sous peine de
ne donner que des Solutions hypothetiques ou mal etablies Ces conditions deplaisaient ä l’esprit
methodique et precis de Lepsius. Autant il aimait ä prendre un sujet circonscrit et ä le traiter ä fond,
mettant ä profit toutes les ressources qui pouvaient apporter de la lumiere sur les points obscurs,
autant il se sentait peu enclin ä entreprendre une täche trop vaste, mal delimitee, et oü par la force
des choses il aurait du laisser beaucoup de vague, et beaucoup d’obscurites qu’il ne lui etait pas
possible de dissiper. Il ne sut pas se contenter d’un texte qui necessairement ne pouvait etre qu’une
ebauche, qu’un essai, et qui n’irait pas au fond des questions. Cette entreprise devant laquelle il hesita
au debut devint d’annee en annee plus difficile. A mesure qu’en France, en Angleterre, en Allemagne,
1 'egyptologie prenait son essor, il surgissait un nombre considerable de travaux qu’il eüt fallu faire
entrer en ligne de compte; l’ideal que Lepsius s’etait forme etait de jour en jour moins facile ä realiser;
aussi bientot devint-il toujours plus probable que ce texte ne paraitrait pas; et quand le poids des
ans, aggrave par des epreuves de famille, se fit sentir sur sa robuste Constitution, il fallut y renoncer
tout ä fait. Le io Juillet 1884, Lepsius quittait ce monde sans avoir meine commence la redaction de
ce texte qui semblait devoir etre le grand oeuvre de sa vie; il emportait avec lui tout un tresor de
connaissances et de renseignements qui auraient du figurer dans l’ouvrage et qui n’ont ete publies
nulle part.
Mais il restait de lui ce qui dans ses intentions devait etre la base de ce texte explicatif: son
journal. Peu avant sa mort, Lepsius avait donne ä l’auteur de ces lignes la plus grande marque de
confiance que l’eleve püt recevoir du maitre qui avait dirige avec un interet bienveillant ses debuts
dans la Science egyptologique. Il avait recommande ä ses enfants de me remettre la totalite de ses
notes et manuscrits, sachant que je n’en ferais usage qu’avec les sentiments de respect et de recon-
naissance qu’avaient fait naitre en moi nos relations passees. J’ai donc eu en main le journal de
Lepsius un peu plus d’une annee. En 1886, ä la demande du ministre de l’Instruction publique du
Royaume de Prusse, et d’accord avec la famille du defunt, il a ete decide que le journal serait envoye
ä la Bibliotheque de Berlin, oü il est depose depuis lors comme propriete de l’Etat, l’usage en etant
accorde aux savants qui voudraient le consulter, mais le droit de publication m’en etant reserve pour
le moment, conformement aux dernieres volontes du defunt. A ce journal a ete ajoute plus tard le
carnet de dessins de Max Weidenbach que j’ai remis ä la Bibliotheque dans les memes conditions.
En vertu d’une decision du ministre de l’Instruction publique, prise lors du transfert du journal
ä Berlin, il a ete resolu qu’on procederait le plus vite possible ä la publication integrale de ce document
qui servirait de texte explicatif aux Denkmäler, et qui par sa nature meme, et augmente de planches
supplementaires devait ajouter beaucoup ä l’utilite et ä la valeur du grand ouvrage.
L’execution de ce travail a ete confiee ä M. le Dr. Sethe, assiste de M. l’architecte Borchardt.
Ces deux savants ont eu ä leur disposition divers autres documents qui completent le journal et qui sont
decrits plus bas dans l’Introduction.
Avant de se mettre a l’oeuvre il fallait fixer un point tres-discute aujourd’hui parmi les egypto-
logues, celui de la transcription des hieroglyphes. En raison des progres qui ont ete faits dans le de-
chiffrement, il est arrive que Lepsius au cours de sa carriere, a donne quelquefois des lectures diffe-
rentes du meme signe. La question de la transcription l’avait preoccupe ä plusieurs reprises, en
particulier lorsqu’il ecrivit son memoire sur le „Standard Alphabet“ (1855 —1863), et plus tard au
Congres des Orientalistes de Londres, en 1874. Dans cette derniere occasion, il proposa un Systeme
de transcription qu’il desirait voir adopter generalement, auquel il tenait beaucoup et qu’il a applique
pendant tout le temps qu’il s’est occupe de la redaction de la Zeitschrift. Je n’ai pas cru que nous
fussions en droit de nous ecarter de ce Systeme quand il s’agissait de publier son journal. Connaissant
 
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