Un fils, en arrivant devant son père, quelle raison aurait-il
de craindre? » L'Empereur lui demanda encore : « Pour-
quoi venez-vous? » Il répondit : « Ma patrie est dans les
pays d'Occident ; j'ai reçu du souverain Tordre de faire un
slùpa au Tibet. En deux ans j'ai exécuté cet ordre. Là-
bas j'ai vu les désordres delà guerre, le peuple incapable
de soutenir sa vie. Souhaitant que Votre Majesté établisse
la paix, sans compter la longueur de la distance, pour le
bonheur des êtres, je suis venu ici. » Il lui demanda:
« Qu'est-ce que vous savez faire? » 11 répondit: « Je sais
assez bien, et d'inspiration, dessiner, modeler, fondre en
métal. » L'Empereur ordonna de prendre dans le palais
une statue de cuivre pour l'acupuncture et le cautère du
Ming-l'ang, et la lui montrant, il lui dit : « Voici une statue
qui a été présentée à l'occasion de l'ambassade du Ngan-
fou Wang tsi chez les Soung ; elle a souffert du temps, et il
n'y a personne qui puisse la remettre en état. Vous, sau-
riez-vous la remettre à neuf ? » Il répondit : « Votre sujet
n'en a pas la pratique ; cependant, je demande à essayer. »
La deuxième année Tchê-yuan (1265 J.-C.)la statue, toute
neuve, était achevée ; les ouvertures, les pleins, les veines,
les canaux, rien n'y manquait. Les artistes en métal furent
émerveillés de son talent surnaturel ; il n'y en avait aucun
qui ne se sentit honteux et humilié. Dans tous les mo-
nastères des deux capitales, la plupart des statues sont
sorties de sa main : une Roue de la Loi en fer avec les Sept
Joyaux ; quand l'Empereur se déplaçait, on la faisait passer
devant pour ouvrir la route,! — aussi les portraits des
divers Empereurs, qu'il fit sur tissu de soie ; aucune pein-
ture ne pouvait atteindre à celte perfection. La dixième
année Tche-yuan (1274 J.-C.) on lui donna pour la pre-
mière fois l'autorité suprême sur tous les artistes en métal,
avec le sceau d'argent marqué du tigre. La quinzième
année (1279 J.-C.) un décret lui prescrivit de revenir à
de craindre? » L'Empereur lui demanda encore : « Pour-
quoi venez-vous? » Il répondit : « Ma patrie est dans les
pays d'Occident ; j'ai reçu du souverain Tordre de faire un
slùpa au Tibet. En deux ans j'ai exécuté cet ordre. Là-
bas j'ai vu les désordres delà guerre, le peuple incapable
de soutenir sa vie. Souhaitant que Votre Majesté établisse
la paix, sans compter la longueur de la distance, pour le
bonheur des êtres, je suis venu ici. » Il lui demanda:
« Qu'est-ce que vous savez faire? » 11 répondit: « Je sais
assez bien, et d'inspiration, dessiner, modeler, fondre en
métal. » L'Empereur ordonna de prendre dans le palais
une statue de cuivre pour l'acupuncture et le cautère du
Ming-l'ang, et la lui montrant, il lui dit : « Voici une statue
qui a été présentée à l'occasion de l'ambassade du Ngan-
fou Wang tsi chez les Soung ; elle a souffert du temps, et il
n'y a personne qui puisse la remettre en état. Vous, sau-
riez-vous la remettre à neuf ? » Il répondit : « Votre sujet
n'en a pas la pratique ; cependant, je demande à essayer. »
La deuxième année Tchê-yuan (1265 J.-C.)la statue, toute
neuve, était achevée ; les ouvertures, les pleins, les veines,
les canaux, rien n'y manquait. Les artistes en métal furent
émerveillés de son talent surnaturel ; il n'y en avait aucun
qui ne se sentit honteux et humilié. Dans tous les mo-
nastères des deux capitales, la plupart des statues sont
sorties de sa main : une Roue de la Loi en fer avec les Sept
Joyaux ; quand l'Empereur se déplaçait, on la faisait passer
devant pour ouvrir la route,! — aussi les portraits des
divers Empereurs, qu'il fit sur tissu de soie ; aucune pein-
ture ne pouvait atteindre à celte perfection. La dixième
année Tche-yuan (1274 J.-C.) on lui donna pour la pre-
mière fois l'autorité suprême sur tous les artistes en métal,
avec le sceau d'argent marqué du tigre. La quinzième
année (1279 J.-C.) un décret lui prescrivit de revenir à