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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0024
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IV

INTRODUCTION

Les chiens, comme ceux de l'Egypte actuelle et de la plupart des pays d'Europe, nous
présentent des types absolument différents les uns des autres, depuis le chien fauve des bazars
d'Orient, qu'on rencontre partout, jusqu'au singulier lévrier dont la queue en trompette décrit
une circonférence et demie sur elle-même, cet animal est fréquemment représenté en peinture
et en sculpture ; je l'ai retrouvé encore vivant dans les ruelles de Louxor. mais je n'ai malheu-
reusement pas pu m'en emparer.

Les squelettes de boeufs, qui ont été exhumés en très grand nombre des nécropoles
de Sakkara et d'Abousir, et dont j'ai pu aussi retrouver quelques restes dans certains hypogées
de Gournah, appartiennent tous à une même espèce que nous réunissons au Bos africanus qui se
trouve encore aujourd'hui par milliards dans l'Afrique centrale. C'est évidemment cette race qui
fournissait aux prêtres les animaux vénérés dans les temples sous les noms d'Apis et deMnevis.

La gazelle, le bubale, ainsi que le mouflon à manchettes présentent la similitude de
formes la plus complète avec les mômes espèces contemporaines. Des milliers de ces animaux,
enduits de bitume ou trempés dans des solutions saturées denatron, ont été entourés de ban-
delettes pour être entassés dans certaines galeries annexées aux temples. L'examen de la
dentition prouve, avec la dernière évidence, que la plupart de ces animaux, primitivement sau-
vages, vivaient apprivoisés dans les enclos sacrés. Quelques auteurs pensent que la gazelle
était le symbole de l'impureté. Si cela était vrai, je ne vois pas pour quelle raison les
Egyptiens en ont élevé une si grande quantité pour en remplir après leur mort les galeries
souterraines de certains temples.

Les anciens Egyptiens élevaient deux chats, le chat domestique, tout à fait semblable au
nôtre, mais surtout la grande espèce appelée F élis maniculata par les zoologistes, et qui vit
encore à l'état sauvage dans les forêts de Fayoum, sur les rivages de la mer Rouge, ainsi
qu'en Tunisie et en Tripolitaine. Cet animal, de forte taille, très haut sur jambes, présente un
front bombé tout à fait caractéristique. Il était évidemment nourri par milliards dans les villes
et les campagnes, non seulement pour faire la chasse aux rats, mais surtout en l'honneur
de la déesse Bast dont il était la représentation vivante. Les momies, toujours soigneusement
entourées de bandelettes élégamment entre-croisées, remplissent en quantités prodigieuses
d'énormes galeries. Beaucoup de ces souterrains en contiennent des masses si considérables,
à Sakkara, par exemple, que pendant plusieurs années elles furent exploitées pour en faire de
l'engrais. Ces momies renferment des individus de tous les âges; des myriades de foetus sont
aussi attachés en paquets, emmaillotés de bandelettes et placés les uns à côté des autres. De
petits nouveau-nés remplissent quelquefois la cavité abdominale de grandes chattes admirable-
ment sculptées dans un morceau de bois, ou bien reposent dans de minuscules sarcophages, à
couvercles cintrés, très grossièrement travaillés et qui semblent avoir été construits par des
mains d'enfants. Cebeau.Féfe maniculata n'est actuellement domestiqué nulle part en Afrique.

Des musaraignes de différentes espèces et qu'on retrouve vivantes dans le pays sont quel-
quefois momifiées isolément, surtout à Thèbes. Elles sont alors, après avoir été trempées dans
le bitume, entourées de fines bandelettes et dorées avec soin, enfermées dans de petits sarco-
phages creusés dans une pièce de bois de sycomore. La fermeture latérale est obtenue par une
planchette qui glisse dans des rainures. La face supérieure de cette boîte porte toujours une
musaraigne de grandeur naturelle, admirablement sculptée, non rapportée, mais enlevée en
plein bois et dorée avec soin. Quelquefois, ces sarcophages sont en bronze ainsi que la
 
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