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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0025
INTRODUCTION
v
musaraigne dorée que supporte le petit monument de métal toujours construit avec beaucoup
de goût. Dans certaines circonstances, ces insectivores ne sont pas momifiés isolément, mais
conservés au milieu des masses bitumineuses qui renferment les oiseaux de proie.
Les oiseaux rapaces se trouvent momifiés en quantités innombrables, tantôt séparément,
tantôt par masse de vingt à ((mirante individus de toutes espèces. Ils sont alors entassés les uns
contre les autres, solidemenl colléspar une sauce bitumineuse appliquée à chaud, et disposés en
énormes fuseaux longs d'un mètre et demi environ. Les plumes, quoique tachées par le bitume,
sont ordinairement très bien conservées. La plupart des squelettes de ces animaux, montés avec
le plus grand soin, ont pu être comparés à ceux des espèces congénères de l'époque actuelle. Le
résultai de cette confrontation a été absolument négatif au point de vue d'un changement morpho-
logique dans le système osseux. Ces espèces ressemblent entièrement à celles qui sont encore
vivantes et qui à certaines époques apparaissent en grand nombre dans les plaines et les rochers.
On peut se demander par quels procédés les Égyptiens pouvaient se procurer tant
d'oiseaux rapaces diurnes et nocturnes, dont les différentes espèces, toujours extrêmement
sauvages, se laissent si difficilement approcher. Quelques-uns devaient être tués avec de courts
bâtons courbes, lancés avec force, sorte de boomerang presque semblable à celui des Aus-
traliens ; des blessures profondes ainsi que des fractures en font foi. D'autres étaient pris proba-
blement avec des filets ou des pièges très ingénieux qui ont été souvent figurés dans les tombes.
Les Ibis, momifiés en nombre immense dans presque toute l'Egypte, sont entourés de
fines bandelettes formant des losanges plus ou moins foncés, disposés avec une grande élégance.
Dans d'autres localités, le corps de ces oiseaux, simplement trempé dans une solution concentrée
de natron, entouré de toiles, a été enfermé dans de grandes jarres enterre rougeâtre, grossiè-
rement tournées et fermées par une couche de plâtre très habilement appliquée sur l'ouvert ure.
Dans certaines galeries, à Sakkara, par exemple, ces pots placés les uns sur les autres, et
formant de nombreuses couches superposées, remplissent par milliers de longues galeries.
Quelques-uns de ces vases renferment des oeufs d'Ibis bien conservés.
L'examen attentif d'un très grand nombre de pièces nous a clairement fait voir que l'Ibis
actuel, qui ne se trouve plus que sur le Nil Bleu du côté del'Abyssinie, et sur le Nil Diane dans
la région de Fachoda, a les tarses Lien moins longs que l'Ibis de l'antiquité. On peut, croire que
cette modification anatomique importante est due à des conditions d'existence différentes. Ancien-
nement cet oiseau devait pécher sa nourriture dans des marécages nombreux, ('tendus et pro-
fonds, au milieu des lotus et des papyrus. Depuis que la plupart de ces marais ont disparu,
l'oiseau sacré doit se contenter de chercher, presque à sec, sa pâture dans les vases déposées
sur les rivages du Nil. De celle circonstance provient peut-être le raccourcissement des tarses,
de très longues jambes étanl devenues absolument inutiles.
Les anciens Égyptiens semblent avoir eu la plus grande vénération pour un superbe
poisson delà famille des Percoïdes, le Lates nilolicus qui habite encore en quantités innom-
brables les eaux du Nil dans la Haute-Égypte. Certaines villes, entre autre Esné, vouaient un
culte spécial à cette espèce: non seulement les habitants honoraient le poisson vivant, niais
encore par d'ingénieux procédés de momification, ils s'efforçaient de le préserver de toute
destruction. Et cependant, par une contradiction singulière, cet animal passait dans certaines
localités pour un aliment impur dont l'usage était interdit aux prêtres, probablement parce
que ces animaux étaient accusés d'avoir dévoré certaines parties du corps d'Osiris.
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musaraigne dorée que supporte le petit monument de métal toujours construit avec beaucoup
de goût. Dans certaines circonstances, ces insectivores ne sont pas momifiés isolément, mais
conservés au milieu des masses bitumineuses qui renferment les oiseaux de proie.
Les oiseaux rapaces se trouvent momifiés en quantités innombrables, tantôt séparément,
tantôt par masse de vingt à ((mirante individus de toutes espèces. Ils sont alors entassés les uns
contre les autres, solidemenl colléspar une sauce bitumineuse appliquée à chaud, et disposés en
énormes fuseaux longs d'un mètre et demi environ. Les plumes, quoique tachées par le bitume,
sont ordinairement très bien conservées. La plupart des squelettes de ces animaux, montés avec
le plus grand soin, ont pu être comparés à ceux des espèces congénères de l'époque actuelle. Le
résultai de cette confrontation a été absolument négatif au point de vue d'un changement morpho-
logique dans le système osseux. Ces espèces ressemblent entièrement à celles qui sont encore
vivantes et qui à certaines époques apparaissent en grand nombre dans les plaines et les rochers.
On peut se demander par quels procédés les Égyptiens pouvaient se procurer tant
d'oiseaux rapaces diurnes et nocturnes, dont les différentes espèces, toujours extrêmement
sauvages, se laissent si difficilement approcher. Quelques-uns devaient être tués avec de courts
bâtons courbes, lancés avec force, sorte de boomerang presque semblable à celui des Aus-
traliens ; des blessures profondes ainsi que des fractures en font foi. D'autres étaient pris proba-
blement avec des filets ou des pièges très ingénieux qui ont été souvent figurés dans les tombes.
Les Ibis, momifiés en nombre immense dans presque toute l'Egypte, sont entourés de
fines bandelettes formant des losanges plus ou moins foncés, disposés avec une grande élégance.
Dans d'autres localités, le corps de ces oiseaux, simplement trempé dans une solution concentrée
de natron, entouré de toiles, a été enfermé dans de grandes jarres enterre rougeâtre, grossiè-
rement tournées et fermées par une couche de plâtre très habilement appliquée sur l'ouvert ure.
Dans certaines galeries, à Sakkara, par exemple, ces pots placés les uns sur les autres, et
formant de nombreuses couches superposées, remplissent par milliers de longues galeries.
Quelques-uns de ces vases renferment des oeufs d'Ibis bien conservés.
L'examen attentif d'un très grand nombre de pièces nous a clairement fait voir que l'Ibis
actuel, qui ne se trouve plus que sur le Nil Bleu du côté del'Abyssinie, et sur le Nil Diane dans
la région de Fachoda, a les tarses Lien moins longs que l'Ibis de l'antiquité. On peut, croire que
cette modification anatomique importante est due à des conditions d'existence différentes. Ancien-
nement cet oiseau devait pécher sa nourriture dans des marécages nombreux, ('tendus et pro-
fonds, au milieu des lotus et des papyrus. Depuis que la plupart de ces marais ont disparu,
l'oiseau sacré doit se contenter de chercher, presque à sec, sa pâture dans les vases déposées
sur les rivages du Nil. De celle circonstance provient peut-être le raccourcissement des tarses,
de très longues jambes étanl devenues absolument inutiles.
Les anciens Égyptiens semblent avoir eu la plus grande vénération pour un superbe
poisson delà famille des Percoïdes, le Lates nilolicus qui habite encore en quantités innom-
brables les eaux du Nil dans la Haute-Égypte. Certaines villes, entre autre Esné, vouaient un
culte spécial à cette espèce: non seulement les habitants honoraient le poisson vivant, niais
encore par d'ingénieux procédés de momification, ils s'efforçaient de le préserver de toute
destruction. Et cependant, par une contradiction singulière, cet animal passait dans certaines
localités pour un aliment impur dont l'usage était interdit aux prêtres, probablement parce
que ces animaux étaient accusés d'avoir dévoré certaines parties du corps d'Osiris.