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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0031
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CHIENS ET CHACALS

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découvert les procédés artificiels qui assurent à volonté l'incorruptibilité de la larve humaine,
sans laquelle la persistance de l'Ame n'esl qu'une agonie prolongée inutilement. Cette divinité
avait purgé le cadavre des viscères dont la corruption est la plus rapide, l'avait saturé de sels
et d'aromates, protégé d'abord dans une peau de bête1, puis par une couche épaisse d'étoffes,
et son art transmis aux embaumeurs, changea en momies tout ce qui avait eu vie et qu'on
désirait conserver. »

Le chacal comme le chien était l'emblème de la vigilance. Elzéar Blaze a expliqué la
raison de la prédilection des Égyptiens pour le chien. Les habitants de la vallée du Nil voyant
apparaître une étoile à l'horizon, à l'époque précise où commençait le débordement du fleuve,
lui donnèrent le nom de Sirius, qui signifie Yaboyeur, parce qu'elle paraissait se montrer avec
l'intention d'avertir le cultivateur de l'inondation.

Les deux chacals momifiés se rapportent à Canis aureus, l'espèce commune du nord de
l'Afrique. En ce qui concerne les chiens, nous avons reconnu trois formes assez distinctes
entre elles ; elles appartiennent toutes trois cependant à la race des chiens parias de
de M. Studer 2 qui comprend fous les chiens des régions méridionales : l'Afrique, l'Australie,
les des de la Sonde, le sud de l'Asie et la.Turquie, c'est-à-dire le Dingo, le chien de Tengger,
les chiens errants, les lévriers et les dogues du Thibet.

Les chiens parias typiques sont des animaux de grosseur moyenne, à poil court, d'une
conformation assez dégagée, bien que 1res robuste. La tête est allongée, volumineuse relat ive-
ment à la grandeur du corps. Les oreilles sont droites et pointues ou à demi tombantes.
Parmi les chiens de l'Egypte ancienne nous avons distingué, d'après les caractères du squelette
et du crâne, les trois formes suivantes.

1" L'une de taille moyenne, à grosse tète, est voisine du chien paria typique. C'est le
chien errant proprement dit de PÉgypte. Son crâne est caractérisé par un angle orbitaire
très faible qui rapproche cette forme des chacals et des loups.

2° La seconde diffère de la précédente par une taille un peu plus élevée et surtout par un
angle orbitaire plus grand. L'ensemble de son squelette rappelle le chien errant de Constan-
tinople. Nous la désignerons par le nom de chien égyptien.

3° La troisième l'orme est un lévrier de forte taille, haut sur pattes, à crâne allongé. Le
squelette esl remarquable par le grand développement des fémurs. Ce chien correspond au
lévrier de l'ancienne Égypte dont l'image est reproduite sur plusieurs monuments. Il a encore
des représentants dans l'Égypte actuelle. L'un de nous en a vu, pendant un de ses récents
voyages, quelques spécimens Ira versant les mes de Louqsor.

Ces trois variétés ne sonl pas pures. De nombreux mélanges ont dû se produire entre
elles. On remarque en effel dans les deux premières, qui sont représentées chacune par plu-
sieurs individus, quelques spécimens dont les caractères morphologiques semblent participer
à ceux de l'une ou des deux autres.

Nous examinerons successivement ces trois formes. L'élude portera presque tout
entière sur le crâne et le squelette que nous comparerons à divers crânes de Canidés et notam-

1 Lefebure, Sur l'ensevelissement dans une peau de bête et les rites qui en dérivent (Eludes sur Abydos, Pro -
ceedings, p. 433-435, t. XV, 1892-1893).

* Studer, Die prashistorischen Hunde in ihrer Beziehung zu den gegenwiirtig lebenden Rassen (Abliandl. der
Schweiz. pa'uonl. Ges., p. 25, 1901).
 
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