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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0144
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FAUNE DE L'ANCIENNE ÉGYPTE

jours. A en juger par les fractures des ailes et des pattes qu'on a observées fréquemment, ces
rapaces étaient peut-être pris dans les pièges tendus aux autres oiseaux, puis achevés à coups
de bâton. Quelques-unes des grandes momies renfermaient aussi de très jeunes milans à peine
couverts de quelque duvet ; il est possible que le père et la mère aient été surpris la nuit et
enlevés avec la couvée tout entière. Quoiqu'il en soit, la présence de ces jeunes oiseaux indique
en tout cas que certaines momies, sinon toutes, étaient préparées vers le mois de mars ou d'avril.
Il serait intéressant de savoir si ces oiseaux étaient momifiés à l'occasion de fêtes ou de
cérémonies célébrées autrefois vers cette époque de l'année.

Ces oiseaux de proie symbolisaient, suivant les époques et les provinces, Rà, le soleil, Horus
ou Aroêris, le ciel. Pendant une longue période de l'histoire égyptienne, ils représentaient
également les âmes des morts.

Quelques savants, ayant pensé que les anciens Égyptiens adoraient une seule espèce de
faucon ou d'épervier, ont recherché, d'après les figurations et les textes anciens, quelle pouvait
être cette espèce. .

Pour Wilkinson1, le faucon sacré de Rà, adoré à Héliopolis et dans divers autres lieux,
serait le hobereau, Falco subbuteo, qu'il nomme Falco aroêris.

Heuglin2 donne le nom de Falco horus au Falco concolor de Temminck.

Hierofalco saker, qui est connu des Arabes sous le nom de Sakkr-el-hor3 et utilisé à la
chasse de la gazelle depuis une haute antiquité, a été aussi considéré, à cause de son nom,
comme le faucon sacré d'Horus. Le nom de saker, et non pas sacer, vient du mot sakhr par
lequel les Arabes désignent les faucons en général.

Pour M. le professeur A". Loret, le faucon sacré d'Horus serait le faucon pèlerin, Falco
peregrinus, que les Arabes nomment, suivant Tristram, Tîr-el-hor*'. Ce faucon est facile à
reconnaître, mais nous ne l'avons pas rencontré parmi les momies égyptiennes. « Si mes
recherches dans les textes et dans les bas-reliefs ne m'abusent pas, écrit M. Loret, le faucon
pèlerin était l'oiseau sacré d'Horus, que l'on a toujours pris pour un épervier. Cet oiseau d'Horus
a le dos ou les ailes verts ou bleus, ce qui est la manière des Egyptiens de rendre le gris ardoisé
cendré; la tête, le cou, la poitrine, le ventre, les pattes sont blancs. Le ventre ordinairement
moucheté de courtes rayures rougeâtres. Le dessus de la tête est gris et l'oeil est entouré de
taches noires5. »

Cette description se rapporte mieux à Falco babyloniens ou F. Feldeggi, ou encore
à un jeune Heriofalco saker qu'à Falco peregrinus. Si l'on devait désigner le faucon
d'Horus d'après les textes, il conviendrait donc de le choisir parmi les trois premières espèces,
mais il est inutile d'augmenter d'un nom la série des faucons supposés sacrés. Du reste, ces
espèces sont distinguées les unes des autres, non pas d'après la couleur de leur plumage qui
varie entre les adultes et surtout du jeune à l'adulte, mais plutôt d'après les proportions rela-
tives des tarses et des doigts.

La liste des oiseaux momifiés, dans laquelle on trouve presque tous les rapaces de l'Egypte

1 Wilkinson, Ihe ancienl Egyplians, vol. III, p. 261, London, 1878.

2 Heuglin, in Ibis, 1860, p. 409.

3 Tristram, Ihe Fauna and Flora of Palestine, p. 105.

4 Tristram, loc. cit., p. 104.

5 Lettre manuscrite adressée à M. le professeur Lortet, décembre 1901.
 
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