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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0217
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POISSONS

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La couleur du poisson est uniformément brune ou olivâtre, argentée en dessous. Les
jeunes sont quelquefois marbrés de brun.

Ce poisson se trouve dans le Haut-Nil, le lac du Fayoum, le Bahr Yousouf, le Niger et
le Sénégal. Il atteint souvent des dimensions énormes. J'en ai mesuré un qui avait été péché
sous nos yeux dans les rapides de la première cataracte, au-dessus d'Assouan et dont la lon-
gueur dépassait lm85. Il est souvent et très bien représenté dans les peintures ou les sculptures
de l'ancienne Egypte. On peut le reconnaître facilement dans les bandes de poissons qui rem-
plissent les filets des bateliers qui pèchent au milieu des lotus et des papyrus. Il était défendu
de le manger à Esnè, mais il est certain que, partout ailleurs, les Egyptiens devaient faire une
grande consommation de ce magnifique poisson dont la chair ferme, très nutritive, excellente,
Se rapproche sensiblement de celle du thon.

Sonini1, le premier, a reconnu que le poisson Lates est le môme que celui appelé ancienne-
ment Latos par les Grecs et qui était considéré comme un animal sacré dans le nome de Lato-
polis où l'on s'abstenait scrupuleusement d'en manger. Cet animal est actuellement appelé

varolo par les Européens qui habitent le pays, et kescJtr par les Fellahs. Ce mot keschr ou
hesckeri signifie écaille de poisson. A-t-on donné ce nom à l'animal parce qu'il est couvert
d'un grand nombre d'écaillés? Ou bien, y a-t-il quelque rapport entre ce nom et les sphères
^eniplies d'écaillés momifiées dont nous avons parlé plus haut et qui sont ensevelies sous le
sable de la nécropole d'Esnè au milieu des momies de Lates? Il est vraiment extraordinaire
'I"''- pendant l'expédition d'Egypte de Bonaparte, les naturalistes attachés à l'armée n'aient pas
eu eonnaissance delà momification de cette espèce, si nombreuse dans certaines nécropoles.

LesZafe.v sont excessivement voraces et, dans certaines parties du Nil, dépeuplent entière-
ment les eaux des autres espèces. Dans la Basse-Égypte, on ne pèche que des Lates de petite
taille que l'on appelle hemmor.

Les anciens Égyptiens, comme ceux de nos jours, prennent le Laies avec de grandes seines
manoeuvrées par plusieurs embarcations. Quelquefois on le capturait avec une ligne armée d'un
hameçon ou avec des fouennes pourvues de deux harpons. Le Lates de l'ancienne Égypte est
absolument le même que celui qui vit actuellement dans les eaux du Nil. Il se présente aucune

1 Sonini. Voyage dans la Haute et la Basse Égypte, Paris, an VII, vol. II, p. 292.
 
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