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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0250
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MAMMIFÈRES

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de la troisième molaire inférieure, est assez fort. Son tubercule principal est situé environ
dans le môme plan que les tubercules externes des deux premiers lobes, au lieu que chez
P. anubis, P. pruinosus et surtout P. cynocephalus, le tubercule du talon est plus rapproché
del' axe médian.

Un crâne de cynocéphale momifié, figuré par Anderson et Winton (loc. cit., pl. [II,
fig. I). offre la même forme et les mêmes proportions que celui trouvé dans le tombeau
de Thotmès III. Il appartient donc aussi très probablement à une femelle de P. hama-
dryas. Nous avons dit que les canines du cynocéphale de Thotmès III, avaient été usées
pour rendre moins dangereuses les morsures de l'animal. Il est intéressant de constater
que la même précaution, mais bien plus radicale encore, a été prise à l'égard du cynocéphale
dont la tête osseuse est représentée par Anderson et Winton. Sur la figure photographique
donnée par ces naturalistes on n'aperçoit, en effet, aucune trace des quatre canines, elles ont
été non [tas seulement émoussées, mais arrachées purement et simplement. Cette opération
a dû se faire longtemps avant la mort de l'animal, si l'on en juge d'après l'obturation
partielle des alvéoles. On ne connaît pas l'origine précise de ce crâne: peut-être provient-il,
comme celui du musée du Caire, du tombeau de quelque grand personnage.

De ce qui précède, on peut conclure que les Egyptiens choisissaient en général, pour la
distraction de leurs rois, des singes de petite taille, des femelles notamment, plus dociles,
moins fortes, et par conséquent moins redoutables que les mâles. Pour plus de sécurité, ces
animaux étaient, en outre, rendus presque inoffensifs, par l'usure ou l'ablation totale de leurs
canines.

PAPIO HAMADRYAS, Linné
(Muséum de Lyon, n05 i, g, 3, 5, 7 et 12)

Les ossements de singes recueillis par l'un de nous à Thèbes, en 1905, dans la nécropole
de Thot, appartiennent exclusivement à des cynocéphales.

On sait que les cynocéphales, ou singes à tête de chien, sont les Papions ou Babouins,
de plusieurs auteurs. Les diverses espèces de babouins sont réunies actuellement sous le nom
générique de Papio.

Ce nom de genre a été proposé par Erxleben 1 qui répartissait les singes de l'ancien
monde, connus à son époque, en trois genres : Siinia, les singes sans queue ; Cercopitliecus, les
singes à longue queue, et Papio, les singes à courte queue. Dans le genre Papio, Erxleben
faisail entrer plusieurs formes assez différentes : P. sphynx (un babouin), P. Maimon el
"'"ruina (lo mandrill), P. nemestrknus (le singe à queue de cochon).

Bien que ces singes paraissent constituer un groupe naturel, comme l'a montré Matschie2,
ds sont classés maintenant dans des genres distincts. Le nom de Papio est employé avec un
N('Us beaucoup plus restreint; il ne s'applique plus à la (bis aux cynocéphales, macaques et
magots, mais seulement aux singes à museau allongé qui vivent dans presque toute l'Afrique
'L en Arabie, dans h; territoire du Yémen.

1 Erxleben, Systema Regni animàlis, Leipzig, 1777, p. 15.

' Matschie, Abhandlung. Senckenb. Nalurf. OeselL, Frankfuit-a M., 25e vol., 1901, p. 251.
 
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