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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0341
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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

arrivent en contact sur une moitié environ de leur longueur. Une seule plaque neurale sépare la
première paire costale. Plaques dorsales toutes couvertes extérieurement de rugosités vermi-
culaires. Chez les jeunes sujets la peau de la face dorsale est marquée de rangées longitudinales,
de petits tubercules.

Tête très petite. La longueur du museau, mesurée sur la tête osseuse, est plus grande que
le diamètre de l'orbite ; l'espace interorbitaire est plus faible que le diamètre des fosses nasales.

Le corps est de couleur olivâtre par-dessus, fortement pointillé de blanc chez les jeunes.
La gorge, les membres et la face externe du plastron sont couverts de taches blanches
arrondies, séparées par un réseau verdâtre plus ou moins sombre, suivant l'âge. Les adultes
ont une couleur plus uniforme; le disque dorsal atteint chez les plus grands individus,
80 centimètres de longueur.

Cette tortue est connue des Arabes, sous le nom de Tyrsè. Elle habite le Nil, le Congo,
le Sénégal et leurs affluents ; on la trouve aussi dans quelques rivières de Syrie. Suivant
Anderson, elle serait encore assez commune dans le Nil de la Basse et de la Haute Egypte1.

On connaît plus de dix espèces de Trionychidées vivant surtout dans les fleuves de l'Inde
et de l'Indo-Chine.

Ces animaux, qui atteignent souvent une grande taille et dont la chair est très estimée,
sont chassés et péchés dans presque tous les endroits où ils sont communs, dans le Gange,
notamment.

En ce qui concerne les carapaces de Trionyœ triunguis trouvées à Assouan et Béni-
Hassan, il est impossible de dire si ce sont des restes do momies très anciennes ou des débris
d'animaux mangés. Ces documents ont bien été recueillis par le service des antiquités égyp-
tiennes, dans des puits à momies ou d'anciens tombeaux, mais on ne remarque, à leur surface,
aucun indice permettant d'affirmer qu'ils proviennent d'animaux momifiés. Deux autres cara-
paces de même espèce, conservées dans les collections du musée du Caire sous les n03 29586
et 29587, sont dans le même cas, elles ne portent aucune trace de matière préservatrice.

On doit remarquer, à ce propos, que l'absence de bitume à la surface des ossements ne peut
autorisera conclure qu'ils ne proviennent pas d'animaux momifiés. Nous avons, en effet, ren-
contré déjà, dans les vases de Tounèh-el-Gebel, près de Rôda, do grande quantités d'os
d'il)is complètement débarrassés de bitume et de toutes substances organiques. La disparition
de ces matières est due, soit à la plus grande ancienneté des ossements, soit à des conditions
différentes de gisement.

Selon plusieurs auteurs, la tortue du Nil n'était pas un animal sacré. On connaît diverses
représentations de tortues parmi les inscriptions égyptiennes, celle notamment qui figure dans
l'inscription explicative d'une scène allégorique du grand temple d'Edfou2. Mais ces figures ne
peuvent être attribuées au Trionyx, elles correspondent plutôt à des tortues terrestres : dans
l'inscription d'Edfou, la tortue a le cou très court et le corps en forme d'ellipse allongée, au
lieu que les Trionychidées ont le cou long et le corp discoïde.

Les tortues sont, en outre, représentées en Egypte par des figurines trouvées dans les
nécropoles préhistoriques d'El-Amrah, Abydos et Toukh; elles ont été taillées dans un schiste

1 Anderson, Zoology ofEgypt, vol. I, p. 33, London, 1898.

,J Rosellini, Monumenti dell'EgiUo e délia Nubia, vol. III, M d. G , fig. 2, pl. XXXIX, Pisa, 1844.
 
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