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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0023
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12 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

époques reculées, de gros torrents devaient, de temps en temps au moins, se former dans ces
ravins rocheux, car de tous côtés on voit la trace non discutable laissée par des eaux roulant
en masses puissantes.

Cette usure des rochers par l'action des torrents se retrouve partout dans la haute Egypte.
Nulle part elle n'est plus frappante que dans les Wadys taillés à travers les schistes et les
granits, qui serpentent en grand nombre, creusés profondément, dans le plateau désertique qui
domine, à l'est, la longue et large vallée, ancien lit d'un bras du Nil, qui conduit d'Assouan à
Philae et qui, actuellement, est parcouru par le chemin de fer aboutissant à Ghellal.

A une époque qu'on ne saurait préciser rigoureusement, quaternaire peut-être, les eaux
du Nil qui devaient probablement former un fleuve immense dans la région thébaine, ont laissé
déposer sur les flancs des vallées de puissants contreforts ou conglomérats dont l'âge exact
n'a pu être déterminé, malgré les savantes recherches de l'éminent géologue M. Fourtau.
Jusqu'à présent, aucune découverte n'a permis, d'après ce savant, d'affirmer que ces dépôts
puissent être attribués à l'époque pliocène ou bien s'ils ont été remaniés. On n'y a rencontré,
jusqu'à ce jour, aucun fossile permettant de les dater avec une entière certitude. Je rappel-
lerai ici, que c'est dans leur masse même, et aussi à leur base, dans les éboulis, que
M. le pz'ofesseur Schweinfurth, a signalé, le premier, des silex taillés en forme de haches
dites moustiériennes.

Je suis très heureux de reproduire ici l'opinion contraire à celle du savant géologue du
Caire, mais bien motivée, de M. le professeur Schweinfurth qui, pendant plusieurs années,
a exploré cette région avec le plus grand soin.

« Vous avez à ïhèbes,dit le célèbre professeur, dans les vallées des tombes royales, ainsi
que dans celle appelée Ouadiyên (c'est-à-dire les deux vallées), qui n'est que la branche
principale de la Vallée des Rois, les deux époques du quaternaire (ou diluvium), bien
représentées dans les dépôts visibles sur le pied de l'escarpement des terrains éocènes, c'est-à-
dire, le quaternaire inférieur et le quaternaire moyen. Le quaternaire supérieur, le plus
récent, se trouve bien plus développé de l'autre côté du fleuve, en amont de Luxor. Il est carac-
térisé par les coquilles très répandues dans les gisements de la vallée du Nil, YUnio Schwein-
furthi, espèce éteinte, et par YsEtheria Caillaudi, espèce encore vivante qui se trouve
actuellement dans le Bahr el Joùsouph et à Mehallet-el-Kébir, dans le delta.

« L'époque de transition, entre le tertiaire et le quaternaire, appelée aussi époque pluviale,
est caractérisée en Egypte par la présence du Melanopsis segyptiaca. D'autres espèces, mais
éteintes, caractérisent cette époque, dont la distinction est moins facile à faire. De telle sorte
que, pour les terrains quaternaires, développés dans toute la grande vallée du Nil d'une façon
très nette, et partout très égale, on a deux points de repère fournis par les fossiles, l'un fixant
le début, l'autre la fin du quaternaire.

« Les dépôts intermédiaires n'ont pas fourni jusqu'à présent des fossiles — formes éteintes
— qui puissent servir à préciser la divergence ou le synchronisme des différents gisements
quaternaires. Mais, par contre, l'étude approfondie des dépôts appartenant aux trois catégories
que je viens de mentionner pour le quaternaire d'Egypte, telle que M. le Dr Blanckenhorn l'a
poursuivie pendant ces dernières années, nous a offert d'autres moyens de distinction et de
classification, qui sont aussi précieux que les fossiles, pour les déterminations géologiques de ces
couches. Ces moyens sont donnés par les niveaux des terrasses, qui sont partout les mêmes, par
 
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