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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0077
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€6 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

pitale est saillante, le trou occipital taillé on losange allongé; les condyles larges et peu sail-
lants. Le front est fuyant, traversé horizontalement par un large sillon supra-sourcilier. Les
arcades sourcilières et la bosse frontale médiane sont accusées. Orbites irrégulières dans leur
forme. Maxillaires supérieurs très creux au-dessous du trou sous-orbitaire qui, lui-même, est
très large. Maxillaire inférieur dénudé en arrière, ayant perdu toutes les alvéoles des molaires.
Dents supérieures et inférieures en mauvais état, chassées en partie de leurs alvéoles par l'al-
longement des racines. Toutes les sutures crâniennes sont entièrement soudées. Les os de ce
crâne sont très légers et friables.

La bouche est remplie d'un énorme tampon de linge solidement fixé entre les dents, le
palais et le sphénoïde, et s'étend jusqu'au trou occipital. Ce bouchon, formé d'une toile assez
fine, tombe en poussière dès qu'on le touche. Il parait avoir été trempé dans du natron anti-
septique, mais il ne présente aucune trace de bitume.

Quelle singulière idée d'ensevelir cette momie, dans un endroit aussi sauvage, au voisi-
nage des tombes de singes, et si éloigné de toutes les autres nécropoles humaines !

CONCLUSIONS

L'examen attentif que nous venons de faire, des crânes trouvés par nous à Rôda, ainsi
que ceux de Coptes ramassés dans le vieux cimetière d'Assouan, nous permet de tirer quelques
conclusions intéressantes, surtout si on compare ces ossements à ceux trouvés dans d'autres
stations préhistoriques par M. de Morgan et par quelques-uns de ses assistants, et aussi
aux crânes des momies thébaines, assez nombreux, que possède le Muséum de Lyon.

Au premier coup d'œil, sans tenir compte des mensurations, on peut affirmer que les crânes
de Rôda sont de dimensions et de formes très voisines de ceux trouvés à Négadah etàKawamib
étudiés parle Dr Fouquet1. D'une manière générale, et en exceptant la pièce n° 5 de la série
de Rôda, les crânes anciens d'Assouan, qui sont probablement ceux de Coptes, sont notable-
ment plus dolichocéphales que les crânes égyptiens de la période thébaine. Par contre, les
mômes crânes de Rôda et d'Assouan ont une hauteur basilo-bregmatique bien plus forte, com-
parativement au diamètre transverse maximum, que les crânes égyptiens de cette même période
thébaine. A un faible diamètre transversal, correspond le plus souvent une grande hauteur
basilo-bregmatique, et inversement. Ces variations, dans un sens ou dans un autre, amènent
toujours un système de compensations.

En résumé, dans les séries de crânes égyptiens que nous avons pu étudier au Musée du
Caire et dans celui de Lyon, les crânes larges, et ce sont ceux des Thébains de différentes loca-
lités, et certainement aussi de différentes époques, sont généralement plats ou platycéphales ; les
crânes étroits, qui sont ceux de Rôda et du cimetière d'Assouan, sont le plus fréquemment
hauts ou hypsicéphales, avec un sommet en forme de double toit incliné, tendant à une
légère scaphocéphalie.

1 Les crânes des Coptes d'Assouan, n05 3, 4, 5, 6, rappellent surtout les séries étudiées par le Dr Fouquet, e
provenant de Négadah et de Kawamil ; in de Morgan, Origines de VEgypte, p. 294 à 314.
 
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