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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0084
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CRANES DE L'ANCIEN" CIMETIÈRE COPTE D'ASSOUAN

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disparu sous des masses énormes de limon, ou bien l'obélisque d'Héliopolis, dont la base repose
dans un trou de plusieurs mètres de profondeur. En basse Egypte, où l'inondation se fait
sentir partout et longtemps avec une intensité extrême, tout a été enseveli sous les couches de
vase, et malheureusement aussi, tous les ossements des animaux et des hommes sont détruits
par l'humidité du sol, ainsi que nous avons pu le constater pendant les dernières fouilles
exécutées à Héliopolis.

La population copte d'Assouan paraît avoir conservé jusqu'à nos jours des caractères bien
distinctifs, parce que plus que tout autre, surtout par des motifs religieux, elle paraît avoir été
mise à l'abri des mélanges, sans cesse renouvelés, dans le grand emporium que devait être la
ville de Thèbes aux cent portes, et toute la région circonvoisine, où venaient se fixer quantité
d'industriels de tous pays, de tisserands et embaumeurs de différentes catégories, sans compter
les voyageurs venant des régions du monde ancien les plus éloignées, attirés par les splen-
deurs des temples et des cérémonies religieuses.

Mais les habitants de Rôda, pas plus que ceux qui ont peuplé le cimetière copte d'Assouan,
n'ont subi pareille influence, car Syène était une ville frontière, un poste stratégique surtout,
qui n'attirait probablement que fort peu les étrangers. Les habitants de cette modeste bourgade
ne semblent pas avoir subi une imprégnation sérieuse de la part de la race nubienne qui, du reste,
n'a joué qu'un très petit rôle dans l'antiquité, car anciennement, comme aujourd'hui, la Nubie
était réduite à une étroite bande cultivable sur les deux rives du Nil, qui coule au milieu de
vastes déserts ; cette contrée n'a jamais pu nourrir une population importante.

Les nègres n'ont laissé que très peu de traces sur les habitants d'Assouan ; dans l'antiquité
ils étaient importés en petit nombre, et peut-être même, n'en arrivait-il point dans Syène
à l'époque où vivaient les hommes de Rôda. De même, les Bicharin, qui paraissent être les
descendants des Blemmies d'Hérodote, ne viennent que fort peu nombreux dans les environs
d'Assouan. Il parait qu'ils ne contractent jamais de mariage avec les gens du pays ; aussi
est-il probable que cette absence d'unions entre les deux races était la même dans l'anti-
quité. Du reste, la conformation do leur crâne est absolument différente de celle des Coptes
de nos jours et des anciens habitants de Rôda.

Nous croyons donc, jusqu'à plus ample informé, que les populations qui vécurent dans la
région de Gébélein, Khozam et Rôda, de môme que les Coptes anciens du pays de Syène,
représentent le type égyptien, le plus ancien, le plus pur, des époques préhistoriques et histo-
riques, tel qu'il était avant l'invasion d'une multitude mélangée de races diverses, remontant
le Nil depuis la basse Egypte, entraînée vers ces régions du soleil par les armes, la religion
°u le commerce.

Fig. 51. — Tète d'antilope en os. Khozam.

Faune mom., x

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