Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0211
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
186 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

probablement de la vallée des Singes, au sud du massif montagneux situé en face de Louqsor.
Dans la plaine avoisinante, près du temple de Medinet-Abou, l'animal vivant ne parait point
rare. Nous nous bâtons cependant de dire, que nous ne l'avons rencontré que très rarement
dans les champs cultivés, probablement à cause de ses habitudes nocturnes. Peut-être aussi
reste-t-il plongé très longtemps et tard au printemps dans le sommeil hivernal.

Ce Hérisson oreillard, ou Erinaceus aurltas, est surtout caractérisé par ses oreilles
longues, presque pointues à leur extrémité, et aussi par ses piquants qui ne sont point entre-
mêlés, dirigés en divers sens, comme ceux du Hérisson d'Europe, mais qui, au contraire, sont
très régulièrement imbriquées d'avant en arrière. Cette disposition des épines peut faire recon-
naître l'animal avec la plus grande facilité. Lorsque cet insectivore se contracte en boule,
toutes les épines deviennent presque verticales, tout en restant parallèles les unes aux autres.
Ces piquants ont une coloration d'un blanc sale, un peu jaunâtre.

L!'Erinaceus auritus se rencontre un peu partout en Egypte, depuis le Delta jusqu'à la
première cataracte. Il est fréquent dans la zone quis'étend entre le désert et les parties culti-
vées, près du Caire, à Abou-Roach, à Gizèh, à Suez, dans les environs d'Alexandrie. On le
trouve aussi, paraît-il, à Astracan, dans le bas Volga, ainsi que dans l'Oural, où il a été
étudié par les naturalistes Gmelin et Pallas. Nous nous sommes demandé, cependant, si cette
forme asiatique est bien la môme que celle que l'on trouve en Egypte, et nous avouons qu'il
nous reste quelque doute à ce sujet, malgré l'autorité d'un certain nombre d'observateurs.
Malheureusement, les spécimens venant d'Asie nous manquent, il nous est donc impossible
d'en faire une étude comparative sérieuse.

En Haute-Egypte, dans les vallées qui sillonnent les montagnes arabiques, sur les bords
de la mer Rouge, à Souakim par exemple, on trouve communément une espèce voisine,
Y Erinaceus œthiopicus Ehrenberg, qui se distingue de celle qui nous occupe par des poils
absolument blancs, couvrant le front, le maxillaire inférieur et la poitrine. Le museau de cette
forme est beaucoup plus pointu que celui de VErinaceus auritus.

Les séries des piquants sont bien représentées sur la jolie faïence représentée ici. De nom-
breux cercles équatoriaux, partant de la tête et des joues, tournant autour de la boule,
reviennent en avant, pour se terminer au niveau des pattes, tandis que, de chaque côté, d'autres
rangées se dirigent en arrière depuis les joues de l'animal jusqu'à la rencontre des zones
circulaires.

Ces petites faïences qu'on trouve en si grand nombre, un peu partout, servaient-elles au
culte? Etaient-elles considérées comme des objets sacrés, placés sur des autels domestiques?
Nous ne le croyons point. Nous pensons, au contraire, qu'on doit les regarder comme de sim-
ples bibelots, amusants et gracieux, destinés au plaisir des yeux, créés par de simples caprices
d'artistes, séduits par la tournure étrange de certaines espèces, ainsi que les Japonais du temps
jadis, avant l'importation du mauvais goût européen, savaient en exécuter dans le même but,
avec tant d'adresse, de talent et de grâce.


 
Annotationen