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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0255
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226 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

figurons ici. Chez un marchand de Luxor, nous avons vu, quelques heures avant de quitter la
Haute-Egypte, une autre momie accroupie, portant encore fixée sur la ceinture une énorme
pointe de lance triangulaire, taillée aussi dans une feuille de schiste vert.

Au pied de la grande montagne dominant Gébélein, se trouve aussi une autre nécropole
qui a été bouleversée d'une façon déplorable, mais dans laquelle nous pensons qu'on pourrait
encore faire de belles découvertes, en l'explorant avec méthode d'une extrémité à l'autre.

MOMIE ACCROUPIE Gébélein.

(Fig. 159.)

Cette momie accroupie ressemble tout à fait à celles que nous avons déjà décrites et pho-
tographiées, provenant de la même nécropole de Gébélein1. Elle repose sur le côté gauche ; la
tête parait assez volumineuse, mais comme elle est entièrement enveloppée de linges, de peaux
de gazelles ou de chèvres, il n'est pas possible de déterminer facilement à quel sexe elle appar-
tient. Le corps est entouré au niveau des lombes et des fesses d'une natte en joncs, fine-
ment travaillée, recouverte elle-même de peaux très souples, appliquées probablement à l'état
humide.

Les genoux sont ramenés au niveau du thorax, et les talons se trouvent ainsi placé sa la
hauteur des fesses. Les bras, en partie désarticulés, paraissent avoir été croisés sur la poitrine,
mais les mains manquent. Sur la région abdominale, un gros paquet de peaux repliées sur
elles-mêmes, forme un tampon volumineux qui renferme un radius, parfaitement nettoyé, de
mouton ou de chèvre. Les peaux, formant ce coussin, ont été certainement travaillées, car
elles présentent de fines coutures exécutées avec beaucoup de soins, ainsi que des pièces
rajustées indiquant qu'elles devaient faire partie d'un vêtement. 11 semble d'abord impossible,
avec cette tête enveloppée, et les clavicules à peu près invisibles, de déterminer avec certitude
le sexe de ce sujet. Les pieds sont cependant très petits, tout à fait féminins; tandis que les
os longs, forts et robustes, ainsi que les os malaires fortement développés, appartiendraient
plutôt au squelette d'un homme. Les épiphyses articulaires, friables et altérées profondément,
indiquent un sujet encore jeune.

A propos de cette pièce intéressante, nous pensons que les expressions :• momie couchée
en position fœtale, devraient être rejetées du langage anthropologique. Rien ne prouve, en
effet, que les anciens Egyptiens se soient amusés à faire l'autopsie de femmes enceintes afin
d'examiner de quelle façon le foetus humain plaçait ses membres antérieurs et postérieurs dans
la cavité utérine.

Il me semble bien plus naturel d'admettre que le mort, avant que ses membres ne se
fussent immobilisés par suite de la rigidité cadavérique, était placé les genoux sous le menton,
les mains croisées sur la poitrine, les talons sous la région fessière, absolument dans la même
situation que tous les Egyptiens, hommes ou femmes, prennent pour se reposer, lorsqu'ils
s'assoient sur leurs talons, le dos appuyé à une muraille. Une fois immobilisé, par suite de
la rigidité du système musculaire, le corps du défunt, ayant conservé cette position assise, était
couché sur le côté gauche, sur le sol sablonneux de la tombe. Cette explication parait d'autant

' Faune momifiée, série III, p. -44-45, fig. 38 et 39.
 
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