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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0324
XVIII
R E P TILES
MOMIES DE CROCODILES
La momie animale la plus répandue à Kôm-Ombo, est celle du crocodile dédié au
dieu Sobek, auquel la moitié du temple était consacrée. Ces Sauriens se trouvent dans presque
toutes les tombes en nombre immense, depuis le jeune individu, encore renfermé dans son œuf
ou venant d'en sortir, jusqu'au géant, long de 4 m. 50, dont l'énorme gueule devait facilement
engloutir les femmes et les jeunes filles, lorsqu'elles allaient puiser l'eau du fleuve sans
prendre de grandes précautions. Les petits crocodiles, longs de 30 centimètres à peine, entas-
sés par milliers, pouvaient être sortis de l'œuf depuis quelques jours seulement, quoiqu'ils mon-
trent déjà de belles rangées de dents fines et acérées. Ils devaient, à cette époque reculée, se
trouver par milliards dans les eaux du grand fleuve. Ils étaient certainement pris au filet, puis
fixés entre deux brindilles de roseaux afin de les empêcher de se recroqueviller sur eux-mêmes,
ce qui permettait de les tremper ainsi facilement dans le bitume bouillant (fig. 201)).
Depuis ces petits sauriens naissants (fig. 210), jusqu'aux géants de 4 à 5 mètres de long, on
en trouve de toutes les dimensions, toujours enduits d'une épaisse couche de bitume qui devait
être appliqué à chaud. Les moins gros sont souvent entourés, en outre, de bandelettes dispo-
sées avec une véritable élégance (fig. 211). Les os séparés, les crânes de jeunes individus sont
toujours recouverts d'une coucbe de bitume si épaisse qu'ils deviennent lourds comme du
fer. Plusieurs têtes isolées, que nous avons trouvées dans ces tombes, présentent le museau
très nettement tranché d'un coup de hache, mutilation exécutée probablement sur l'animal
vivant, avant le badigeonnage au bitume, amputation volontaire sur laquelle l'attention
n'avait jamais été appelée et qui était destinée probablement à empêcher l'animal de mordre
après sa capture.
Enfin, quelques gros individus portent, collés sur le dos ou sur les flancs, un grand
nombre de crocodiles nouveau-nés, maintenus solidement sur les écailles par d'épaisses
R E P TILES
MOMIES DE CROCODILES
La momie animale la plus répandue à Kôm-Ombo, est celle du crocodile dédié au
dieu Sobek, auquel la moitié du temple était consacrée. Ces Sauriens se trouvent dans presque
toutes les tombes en nombre immense, depuis le jeune individu, encore renfermé dans son œuf
ou venant d'en sortir, jusqu'au géant, long de 4 m. 50, dont l'énorme gueule devait facilement
engloutir les femmes et les jeunes filles, lorsqu'elles allaient puiser l'eau du fleuve sans
prendre de grandes précautions. Les petits crocodiles, longs de 30 centimètres à peine, entas-
sés par milliers, pouvaient être sortis de l'œuf depuis quelques jours seulement, quoiqu'ils mon-
trent déjà de belles rangées de dents fines et acérées. Ils devaient, à cette époque reculée, se
trouver par milliards dans les eaux du grand fleuve. Ils étaient certainement pris au filet, puis
fixés entre deux brindilles de roseaux afin de les empêcher de se recroqueviller sur eux-mêmes,
ce qui permettait de les tremper ainsi facilement dans le bitume bouillant (fig. 201)).
Depuis ces petits sauriens naissants (fig. 210), jusqu'aux géants de 4 à 5 mètres de long, on
en trouve de toutes les dimensions, toujours enduits d'une épaisse couche de bitume qui devait
être appliqué à chaud. Les moins gros sont souvent entourés, en outre, de bandelettes dispo-
sées avec une véritable élégance (fig. 211). Les os séparés, les crânes de jeunes individus sont
toujours recouverts d'une coucbe de bitume si épaisse qu'ils deviennent lourds comme du
fer. Plusieurs têtes isolées, que nous avons trouvées dans ces tombes, présentent le museau
très nettement tranché d'un coup de hache, mutilation exécutée probablement sur l'animal
vivant, avant le badigeonnage au bitume, amputation volontaire sur laquelle l'attention
n'avait jamais été appelée et qui était destinée probablement à empêcher l'animal de mordre
après sa capture.
Enfin, quelques gros individus portent, collés sur le dos ou sur les flancs, un grand
nombre de crocodiles nouveau-nés, maintenus solidement sur les écailles par d'épaisses