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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0332
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MOMIES DE SERPENTS 303

Dans certaines tombes de la nécropole ptolémaïque de Kôm-Ombo, nous avons trouvé de
véritables paquets de serpents, enlacés les uns aux autres, très détériorés, montrant seulement
des squelettes incomplets, portant encore de grands fragments de peau, plus ou moins déchirés.
Mais, malgré nos recherches les plus minutieuses, nous n'avons pu trouver aucune tête, ce qui
rend les déterminations exactes absolument impossibles, la forme et la grandeur des écailles
n'offrant pas de caractères suffisants. Tous ces débris appartiennent très probablement à de
petites espèces, probablement à des Colubridées de moyenne taille ; aucun de ces ossements ne
nous a paru appartenir au véritable Naja (Naja haje), cependant très commun, parait-il,
dans la localité, mais surtout dans les îles cultivées voisines, ainsi que dans la plaine
fertile qui fait face à Kôm-Ombo. C'est là que se trouvent, sur de grandes étendues, les
cultures de cannes à sucre, de doura et de maïs qui. servent surtout de retraites et de territoire
de chasse à cette dangereuse espèce. .

Des serpents de tailles plus ou moins considérables et quelquefois gigantesques, peints de
couleurs éclatantes mais le plus souvent invraisemblables, ont été, très souvent figurés sur les
parois des tombes royales de Bibàn-el-Mouloûk. Ni à Kôm-Ombo, ni ailleurs nous n'avons
pu trouver une seule momie du Naja qui a servi cependant à créer l'ornement si gracieux de
l'Uraeiis.

Le Naja est extrêmement fréquent en Haute-Egypte, surtout dans les cultures de cannes
à sucre où il trouve toujours une humidité qui lui convient. Là, il se nourrit de petits mammi-
fères et ne se montre pas avant le mois de mai, car en hiver et au premier printemps, il se
terre profondément dans le sol crevassé. Pendant nos nombreuses courses au milieu des cultu-
res, nous n'en avons jamais rencontré, si ce n'est une seule fois, dans un jardin de la banlieue
du Caire, sur l'un des côtés de la promenade de Choubra, où un très grand Naja s'est élancé
sur nous, sortant d'un trou creusé dans la muraille d'une Noria à moitié éboulée. Cet animal
redoutable a été heureusement assommé d'un coup de pioche que portait le jardinier qui nous
accompagnait. C'est donc une espèce qui ne pique point seulement pour se défendre, mais qui
peut aussi attaquer vivement un homme inoffensif. Dans de pareilles conditions, on ne com-
prend pas que cet affreux reptile n'occasionne pas une mortalité plus considérable en Egypte.
Dès la plus haute antiquité, il parait que les serpents ont été souvent consacrés à la déesse
Atoum, divinité de On-Héliopolis, conçue comme dieu du soleil couchant; ils étaient consacrés
aussi au Dieu Har-Khent-Khetaï, dieu d'Atribis, bourgade située près de Renha, ainsi qu'à la
déesse Outo, vénérée dans la ville de Bouto située dans le Delta d'où sa protection s'étendait
sur toute la Basse-Egypte.
 
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