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La Lune — 2.1866

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https://doi.org/10.11588/diglit.6785#0056

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LA LUNE

C'est clans une soupente de ce buen-retiro que notre cocodès pas-
sera son été, — occupé a humer, par une fenêtre à tabatière, les
saveurs impétueuses et nourrissantes qui se dégagent des tan-
neries d'alentour...

Puis, à la lin de l'automne, il reparaîtra sur le perron de Tor-
toni, criant d'une voix tonitruunte :

— Mes enfants, j'arrive du Rhin. — Quel guignon! — Je m'é-
tais obstiné à jouer sur la noire... Oui, mais la noire n'a pas roula
imiter Mme Benoiton...

— Comment'.'

— Elle n'est pas sottie! C'est vingt mille francs que je perds !
Qui est-ce qui me prête cinq louis pour me rattraper ce soir chez
la Cagnotte?

Les journaux nous ont appris que la maison centrale de lliom
vient d'être ensanglantée par un nouveau crime.

Un détenu, émule de Garnicr, le cynique assassin condamné la
semaine dernière, a assommé à coups de marteau un des collègues.

Le directeur a réuni les prisonniers.

— 11 faut, leur a-t-il dit, que cette épidémie du meurtre cesse
à tout prix...

— 11 y a un moyen bien simple pour cela, a répondu un réci-
diviste. On l'a employé avec succès partout où une maladie
contagieuse a menacé de sévir dans une agglomération d'indi-
vidus...

— Et quel est ce moyen ?

— Licenciez-nous, parbleu !

j'ai parlé de madame Cagnotte...

L'autorité a proscrit de chez elle le lansquenet et le baccarat...
En revanche, l'écarté se déchaîne avec une rage dans ce cercle...
vicieux!...

L'autre nuit, le major K... avait passé quatorze fois de suite!...
M... était là, — observant et fumant son cigare.
L'amphitryonnc s'adresse à lui avec toutes les invites du sou-
rire :

— Asseyez-vous donc là et tenez tète au major. Je suis sûre
que vous triompherez de celte redoutable veine...

— Merci! riposte M..., vous appelez cela une veine ! Vous ôtes
bien bonne! C'est un véritable fleuve d'atouts! Et je soupçonne
fort l'embouchure de ce fleuve d'être la même que celle de la
Seine et de se trouver dans la Manche.

Zllda

Il s'agit, dans ce prétendu conte des Mille et une Nuits, d'une
jeune veuve qui mystifie trois barbons,— un vizir, un cadi et un
médecin,—au protit d'un quatrième larron, lequel cache successi-
vement sous les haillons d'un derviche et le caftan d'un pirate, le
rang, l'amour et la bonne mine d'IIaroun-al-Raschid, — com-
mandeur des croyants et calife de Bagdad.

Sî la Schéhérazade de Galland s'était avisée de narrer au sultan
Schariar cette historiette anodine, je ne doute pas un seul instant
que ce prince, friand do récits autrement pimentés, ne lui ait fait
couper le cou au petit lever de l'aurore.

M. de Flottow, Allemand dans l'Ame en peine, Italien dans
tlartha, Allemand et Italien dans Stradella, a essayé do devenir
Français dans Zihla...

Mais la musique française ne peut être faite que d'esprit...

11 est si lacilt chez nous de causer sans rien dire, que ce n'est
qu'avec un talent supérieur que l'on échappe à la banalité, et
qu'il faut être Aubcr, — sinon l'on risque diablement de rester
Olfenbach.

Le lendemain de la première représentation de Zilda, j'ai cou-
doyé Mme II... près du marché Saint-Honoré.

Ce bas-bleu — percé — rapportait un demi-boisseau de charbon
dans un chapeau de crêpe que j'avais aperçu la veille sur sa tète
à l'Opéra-Comique.

J'en ai exprimé ma surprise à son mari.

— Oh ! m'a-t-il répondu, cela ne peut nuire au chapeau : ma
femme a le teint si brun, que le poussier no se voit pas sur sa
figure, — surtout quand il y a quelques jours qu'elle ne s'est dé-
barbouillée.

* *

C'est cette Mme H... qui disait :

— Il ne faut pas se laver les dents, ça les déchausse.

— A ce compte-là, repartit quelqu'un, il no faudrait pas se la-
ver les pieds non plus : ça les déchausse bien davantage.

La tout' de ÏVesle à Moiitéltmot't

Les grègues d'Ismaël Falstaff ont failli se dérober entièrement
sous lui, l'autre soir, au Théâtre-Lyrique, dans les Joyeuses Com-
mères de Windsor.
Une joyeuse commère de province a dit à ce sujet :
— La scène de la culotte m'a beaucoup amusée ; mais elle ne
plaira pas dans les départements.

Oh ! les départements !...

On donnait la Tour de Nesle à Montélimart. La salle craquait de
foule. La recette était encaissée. Les artistes, qui partaient le
lendemain, résolurent de cascader.

Une vieille paire de bottes à revers avait été trouvée dans le
magasin d'accessoires.

L'acteur qui jouait Biiridari fit son entrée en la tenant sous le
bras et la déposa au milieu du théâtre...

Philippe d'Aulnay l'emporta à sa sortie...

Marguerite do Bourgogne la rapporta à l'acte suivant...

Gaultier la remporta à son tour...

Elle revint avec Orsini, — avec Louis X, — avec Savoisy...
Elle s'en retourna avec Enguerrand de Marigny, — avec Lan-
dry, — avec le sire de Pierrcfonds...
D'acte en acte, — de tableau en tableau, — de scène en scène!...
Le public jetait sa langue aux chiens !

Il applaudit pourtant à tout casser et rappela les artistes — qui
reparurent avec la paire de bottes.

Pendant six mois, Montélimart interrogea Montélimart :

— Pourquoi cette paire de bottes?

Plusieurs années ^e passèrent; puis arriva une nouvelle troupe
qui afficha la Tour de Ncsle.
Dès le commencement, les spectateurs murmurèrent..,
Ils sifflèrent ensuite...
Ce fut un tumulte épouvantable !

Le lendemain, le maire manda le directeur au sein du conseil
municipal :

— Monsieur, lui dit-il sévèrement, vous avez trompé le public.
Le désordre d'hier doit vous être imputé. On ne mutile pas un
chef-d'œuvre... Où était la paire de bottes?

Mlle Mafie Deschamps, — une pianiste fort répandue dans le
monde des eaux — et des journaux — qui apprécie comme il
convient son talent gentillet, son nez à la chien et ses cheveux mor-
dorés,Mlle Marie Deschamps,dis-je, a inauguré samaisonromaine de
la rue de Calais par un petit Lucullus intime qui a été au fameux
BcUthasar de la rue Montaigne ce que cette mignonne virtuose est
elle-même à Thalberg, à Liszt et à Chopin.

Je ne la blâme pas de cet appel discret et innocent à la publi-
cité...

Je la plains sincèrement, par exemple, de n'avoir su inspirer à
ses admirateurs que des éloges dans le genre, de ceux-ci :

« Son ORGANISATION d'artiste est DES MIEUX ORGANISÉES. »

Une organisation organisée !!!

Voilà les Centaures de Chadcuil démontés !

Mlle Pauline, — du Chàtelet, — disait :

— Je suis brouillée à mort avec Tacova. Figurez-vous qu'il
vient me voir un matin qu'il y avait du linge blanc à ma cou-
chette : « Mazette ! qu'il s'écrie, quelle sensualité ! »

— Eh bien ?

— Eh bien, est-ce que j'ai l'air d'une sangsue ?

On venait de présenter un banquier célèbre au prince Demidoff.

— Vous avez là, monsieur, une jolie épingle de cravate, fit le
boyard pour ne pas laisser tomber la conversation.

— En effet, répondit le financier en faisant la roue, elle est
d'une pierre assez rare.

— Je le sais bien, riposta le gentilhomme, j'en ai une chemi-
née dans mon salon de Pétcrsbourg.

Mme de Girardin demandait à un académicien :

— Voyons, vous qui avez charge de dictionnaire, expliquez-
moi un peu ce que vous entendez par cette locution : Une maison
borgne.

— Madame, c'est une maison que l'on regarde d'un mauvais
œil,

— Mais alors, immortel que vous êtes ! c'est celui qui la re-
garde, cette maison, qui est borgne,

Plusieurs papiers publics — Colombine, entre autres, assure-t-
on, et le Gamin de Paris — ont, cette semaine, remercié leur
metteur en pages.

On me raconte à ce propos, qu'un bohème ayant vendu pour
cinquante francs de littérature à l'une de ces feuilles :

— Réclamez votre argent, mon cher, lui conseilla un de ses
amis, le canard ra boire un bouillon...

— Laissez donc! s'écria le bohème, j'ai déjà dépensé vingt-cinq
louis de crédit à compte sur ces cinquante francs-\k. Si l'on me les
payait maintenant, ça m'endetterait!

Un écrivain, dont l'épouse légitime a donné plus d'un coup de
sabre dans le contrat, a débuté au théâtre avec un acte excessive-
ment spirituel.

On en constatait le succès devant Théodore Barrière.

— Pardicu ! fit celui-ci, si la pièce est pleine de traits, c'est
que sa femme lui en a fait quelques-uns.

Le télégramme de Cendrlllon

Mardi, 1 lientc 20 du malin.

Succès de décors, de ballet...
Je prends un bock : la pièce altère.
Je voudrais être le Voltaire
De ces dames du Chàtelet.

Emue Blondet.

Le Hanneton, journal, satirique illustre'. 20 centimes le numéro. _

Abonnements : Paris, un an, 10 fr. ; pour les départements, 12 fr.

I>o la vente au comptant et de se» avantage», brochure
recommandée aux gens économes. Chez Savigny, tailleur, 47, rue Neuve-
dcs-Petits-Champs ; rendue franco, 20 centimes.

I>o la guérison des douleurs articulaires par la solo
dolorlfuge Lcclielle, notices, rue Lamartine, 35.

Le Directeur-Gérant : Daniel Lévy.

parie, — imprimerie internationale de o. towne,
9, rue d'adoukir.

11 est vrai que ce duel me procura
mes entrées dans les coulisses, où j'eus
l'heur de contracter quelques liaisons
dangereuses.

Guéri des amollis faciles, je courus
à de plus nohles conquêtes et le
monde m'ouvrit ses salons.

J'eus quelques succès comme
Conducteur de cotillon.

Quant à ma voix do té-
nor léger — Irès-léyer —
clic produisit un effet
immense.

Mme de Grussouillac en
coup.

ressentit le coiitic-

(£n fin au prochain numéro.)
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Ma première jeunesse (suite) par Gédéon
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift: "Il est vrai que ce duel me procura mes entrées dans les coulisses, où j'eus l'heur de contracter quelques liaisons dangereuses." ".................." "Guéri des amours faciles, je courus à de plus nobles conquêtes et le monde m'ouvrit ses salons." "J'eus quelques succès comme conducteur de cotillon." "Quant à ma voix de ténor léger - trés léger - elle produisit un effet immense." "Mme de Grassouillac en ressentit le contrecoup." Signatur: "G." Sonstige Angaben: "(La suite au prochain numéro.)
Kommentar
Siehe auch: http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/lune1866/0060 Inhalt intensiv

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gédéon
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Putto
Zeitung <Motiv>
Herausgeber <Motiv>
Erwachsenwerden
Frankreich
Gehhilfe
Literarische Gestalt
Ball <Tanzfest>
Junger Mann <Motiv>
Karikatur
Oper
Frau <Motiv>
Goncourt, Edmond de
Goncourt, Jules de
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 14, S. 14_4
 
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