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La Lune — 2.1866

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https://doi.org/10.11588/diglit.6785#0112

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4

LA LUNE

LES BOURGEOIS A LA CAMPAGNE, par L. PETIT

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Le gamin me court après.

— Mon bon monsieur, voudriez-vous me changer la pièce pour
que nous nous la partagions? JVoms ne sommes pas de la mémt en.*-
treprisc.

*

• *

Nous visitons les phares.

Un matelot galant offre à ma compagne de voyage un télescope
pour regarder au large.

— 11 porte à huit lieues, lui dit-il. Braquez-le de ce côlf; le
temps est clair; vous pourrez facilement distinguer la pluge de
Cabourg-Dives...

— Parbleu! fait la petite en dirigeant l'instrument vers le
point indiqué, j'aperçois d'Ennery qui se baigne...

— A quoi le reconnais-tu?

— Tiens! au ruban rouge de sa croix donc!

Xrouvllle

C'est le Longchamps des côtes normandes. Madame de M..,
disait à Arsène Houssaye.

— ,1e vais me déshabiller pour aller au bal.
A Trouville, une femme pourrait dire :

— Je vais m'habïller pour entrer au bain.

*

* *

La plage de ce bourg de plaisance voit le meeting de toutes les
excentricités, de tous les dévergondages, de toutes les insolences
de la toilette.

Nos raffinées de grâce semblent, en vérité, s'y être taillé des ju-
pons dans l'arc-en-ciel et des vareuses dans les couchers de so-
leil de Marilhat!

On s'y baigne pourtant — peu ou prou.

L'autre jour, un de mes amis, après avoir aperçu sur le sable

une canne à la Montpensier, deux bottes à la Souwaroff, un ton-
nelet à passequilles de bergère du Lignon, une basquine pas-
sementée de maja grenadine et un highlander-toquet à aigrette de
nacre, s'en fut sous l'eau à la recherche de la propriétaire de ce
costume cosmopolite et éclectique.

Il la rencontra à une brasse environ au-dessous du niveau de
la lame...

Le jeune homme avança la main...

— Monsieur! s'écria la naïade effarouchée.

— Pardon, madarhe, je croyais pouvoir prendre pied...

— Pied, soit, monsieur; mais rien que cela, entendez-vous !

I>e I*et<mr

Le ciel était gris comme un Polonais — ou comme une toile
de M. Ingres.

Le vent soufflait à décorner Georges Dandin.

Une pluie fine, drue, intense, implacable, atténuait et rétré-
cissait l'horizon.

Sous ce ciel, sous ce vent, sous cette pluie, une mer d'un vert
sombre, a peine éclairée çà et là par quelques zigzags d'écume,
chargeait avec une rage folle la côte dentelée de blanc de Trou-
ville et les noires falaises de la Hève.

A ma droite, les vagues se précipitaient sur les galets de Sainte-
Adresse, pareilles à, un troupeau de cavales éperdues, — grim-
pant les unes sur les autres, se cabrant, se bousculant, se ren-
versant, avec des sifflements, avec des hennissements, avec des
rugissements inconnus h ceux-là même qui ont assisté à la pre-
mière représentation de Tannhamer.

A ma gauche, la marée montait bravement à l'assaut des,for-
tifications du port.

Les lames se faisaient la courte-échelle...

A chaque instant, elles arrivaient, bondissantes, bouillonnan-
tes, mugissantes, jusque sur les canons de bronze immobiles au,
haut des talus...

Mais les grandes lignes des bastions demeuraient impassibles.
Et lîeau, vaincue par le granit, retombait en poussière ou s'é-
vaporait en fumée.

*
* *

Le vapeur François l" cabriolait dans la tempête comme une
simple Rigolborhe...

Et quelques dames avaient déjà partagé leur déjeuner avec les
petits poissons...

Oh ?7 y a rfe te gêne, il n'y a pas de plaisir.

if

* *

Deux gentlcfmon étaient seuls en première classe.

Tout à coup, l'un des deux, après quelques grimaces inquié'
tantes, tire son mouchoir de poche, l'ôtend au milieu du wagon,
et, sur ce tapis improvisé, se livre sans vergogne à ce qu'Arle-
quin appelle, dans une farce de Gautier :

Un travail fort pressé sur les vases étrusques...

Ce « travail « accompli, notre homme noue proprement, tran-
quillement, méthodiquement le mouchoir par ses quatre bouts
et le lance dans la campagne.

Ensuite il exhibe un porte-cigares, et, interpellant son com-
pagnon qui l'a regardé faire, ahuri :

— L'odeur d'un londrès ne gênerait point monsieur ?

Emile Blondet.

Le Directeur-Gérant : Daniel Lévy.

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9, rus d'aboukjr.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Les bourgeois a la campagne, par L. Petit
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Petit, Léonce Justin Alexandre
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Bürger <Motiv>
Gartenbau
Karikatur
Campagne, Dordogne
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 27, S. 27_4
 
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