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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0007

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LA LUNE

S

Accoudées sur le velours, elles figuraient quelque chose
comme le spf en sculpté...
Elles attendaient.
Quoi?

Celles-ci un amant; celles-là un perdreau.

*

D'autres, émergeant du balcon, plongeaient des yeux aigus
dans la houle de têtes qui moutonnait à leurs pieds.
La danse fascina.

— Oh! s'écriait mademoiselle Y..., une des plus jeunes
«t des plus jolies sociétaires de la Comédie française, je
donnerais un rôle de Sandeau, d'Augier ou de Laya pour
Pouvoir passer une nuit à cancaner comme ces filles!

— Y songez-vous, ma chère? Et si l'on vous reconnais-
sait?

— Oh ! je mettrais un pantalon t

le Foyer

Une folie à une canolière :

— Vois-tu, ma biche, ça, c'est le foyer. C'est pas pour
nous : c'est pour les femmes honnêtes qui trompent leur
mari.

J'ignore si l'on- rencontre au foyer de l'Opéra beaucoup
c'e «femmes honnêtes qui trompent leur mari », ce que je
sais bien, par exemple, c'est que l'on y trouve bon nombre
de femme.? qui ne sont pas honnêtes du tout : c'est sans doute
pour cela qu'elles ne trompent que leur amant.

Les hommes sont en tenue de catafalque.

Sur les f'paules des uns, l'habit noir se crisque avec rage ;
il ballotte avec désespoir au dos des autres.

Cet elbeuf récalcitrant a été affermé six francs chez un
fripier du faubourg Montmartre ou du boulevard de Stras-
bourg.

Fouillez dans les poches , vous y trouverez encore un peu
de l'ennui de l'année dernière oublié par le précédent lo-
cataire.

Contributions Indirectes

Panurge possédait trenle-deux manières d'emprunter de
l'argent, — et soixante-quatre de le dépenser.

Ces dômes du bal de l'Opéra sont à la fois plus adroites et
plus économes.

Je félicite M. Strauss d'avoir supprimé l'abus de l'impôt
Qu'elles prélevaient sur le public, pour se rendre—soi-
disant — dans l'endroit où Alceste voudrait que l'on mît le
sonnet d'Oronte.

Mais il est une aulrcpiperie que je tiens à signaler :

Méfiez-vous de l'Ecossaise qui se faulile dans votre logo
ou B'insinue à voire bras, en murmurant d'une voix de
velours :

— Mon petit amij si tu me prêtais un louis pour mon
vestiaire, tu serais bien gentil, — et moi aussi...

Immoralité

Le jour est venu, — un jour gris comme ce Chicard qui
cuve ses quadrilles, là, dans la rue Laffitte, au coin d'une
borne, sans craindre d'humilier le tas d'ordures.

Le balai des camérisles de la salubrité fait la toilette du
boulevard.

On soupe partout.

Vous vous êtes attablé, dans le grand salon de Vachette,
devant le menu du pauvre : une douzaine d'ostendes, deux
lilets mignons et unefleury ordinaire.

Votre descendante de Wallace, de Robert Bruce et du
prince Edouard a sablé les truffes et le moët, le café et les
cigares à bouts dorés, en compagnie de l'un de ses compa-
triotes, — du clan des Mac-Angus, des Mac-Gregor ou des
Mac-Pherson.

Tous deux en sont à leur troisième flacon de cummel.
L'Ecossaise règle en or.

Un monsieur qui, comme vous, a probablement contri-
bué à ofTrir ce souper à l'highlander, manifeste son mécon-
tement.

— Tiens ! s'écrie la fillette, puisqu'il m'a gardé mon châle
pendant que je dansais, est-ce que ce n'est pas mon vestiaire?

Paul Mahalin.

BOTTES ET MANTEAUX

Dieu soit loué (bis) ! et que le sieur Veuillot me pardonne
de pousser une pareille exclamation à propos de bottes.

S'f cette stupide année mil huit cent soixante-six a été fé-
conde en malheurs, nous lui devrons en revanche de pouvoir
nous crotter avec indifférence et nous couvrir décemment.

C'est avec une joie mal contenue que je me plais à ravir
les populations palpitantes par une nouvelle inattendue, le
paletot se meurt, le paletot est mort. Quant à la bottine, elle
se tire les pattes.

Oui, messieurs et chers lecteurs, tout homme qui se res-
pecte doit porter aujourd'hui des bottes molles, si le ciel in-
clément a délayé sur les trottoirs, chaussées et grands che-
mins cette matière immonde que les hommes ont appelée de
la boue, dans leur impuissance à lui donner un nom plus
ignominieux.

On permettra les souliers et les bottines dans les salons ou
en plein été, mais on ne devra serrer la main qu'avec répu-
gnance à tout individu chaussé l'hiver selon l'ancienne mode.

Quant au paletot, il " pour successeur et légataire univer-
sel le manteau, l'honorable et vieux manteau.

Etions-nous assez ridicules avec les sacs dans lesquels nous
nous glissions chaque matin, sans songer aux dures paroles
de Boileau pour Scapin, qui doit être le premier inventeur
du vêtement détrôné !

A moins cependant que ce ne soit le comte d'Orsay, qui,
si l'on en croit la tradition, fut surpris un jour à la chasse
par la pluie. Vexé d'être mouillé comme un simple canard,
il avisa un marin qui se promenait sous- les cataractes du
ciel, vêtu de son suroit, et narguant la tempête.

*— Hé! l'homme, voulez-vous vendre votre paletot?

— Ça dépend !

— Dix guinées.

— C'est dit.

Et comme d'Orsay revenait porteur du fameux suroit, tout
le monde s'exclama, se pâma, admira et imita... servum
pecus.

Je garde pour une autre fois les sévères paroles que
m'inspire la conduite du comte d'Orsay., car j'ai hâte de me
réjouir.

Le remède est venu de l'abus du mal.

A force de construire des paletots de toutes les formes,
de toutes les longueurs, de toutes les nuances, on en est
arrivé, grâce à l'initiative de quelque gandin en délire et à
•la complaisance d'un tailleur en renom, à mettre sur son dos
cette terrible petite veste que le bon sens a surnommée un
Je-rien - ferai-plus-faire.

D'où le salut.

Il s'est trouvé alors un homme qui a observé tous nos
jolis petits crevés avec leur p;in!alon collant et leur veston-
court.

Il a été saisi d'un dégoût insurmontable à l'aspect de ces

mauvais troncs perchés sur d'infâmes baguettes que les
propriétaires semblaient heureux d'exhiber.

— Cachez-moi vite tout cela dans l'intérêt des femmes
enceintes ! s'est-il écrié.

Et comme cet observateur judicieux était en outre un des
rois de la mode, il s'est hâté de porter un manteau afin que
les horribles petits bonshommes qui font métier de n'avoir
pas une idée à eux, cachassent, en l'imitant, leur structure
découragean te.

Et le manteau, avec ses longs plis et sa grâce, a reparu.
Il se marie on ne peut mieux avec les bottes.

Mais il nous amènera d'autres bienfaits. Car je suppose,
nobles, bourgeois, manants et mécréants de ma bonne ville
de Paris, que le retour au pouvoir de ce vêtement merveil-
leux décidera de la chute du chapeau noir qui deviendra ab-
solument ridicule.

On parle déjà de la toque d'astrakan.

Je sais bien que le chapeau noir, à cette époque d'indus-
trie et de locomobiles, est presque un emblème, et qu'il
semble que de chaque chapeau va jaillir un jet de vapeur ;
mais il a assez vécu pour le bonheur des archéologues et
des collectionneurs futurs.

Nous avons les bottes et le manteau. Retournons au feu-
tre, mes enfants. C'est la grâce que je vous souhaite.

Ors.

PRIME DE LA LUNE

Toute personne qui prendra un abonnement d'im
an à la Lune, recevra gratuitement, en prime, tous les
numéros parus depuis le 15 septembre jusqu'au 31 dé-
cembre 1866.

Envoyer directement le montant de l'abonnement
en mandat ou timbres-poste, à M. Daniel Lévy, direc-
teur du journal, 5, cité Bergère, à Paris.

GAZETTE A LA MAIN

Il y a — dans Tennysson — une ballade d'une adorable mé-
lancolie, qui est intitulée les Funérailles de l'année.

Philoxène Boyer l'a traduite —, et j'en veux détacher quelques
strophes :

*

* *

« La neige do. l'hiver est tombée épaisse et haute.,.

« Vous, pourtant, allez à l'égliso et sonnez les cloches; mar-
chez à petit bruit, parlez bas; car la vieille année est a cette
heura agonisanto... — Vieille année, vous ne pouvez pas mou-
rir! Vous êtes venue à nous si empressée; avec nous vous avez
vécu si constante; vieille année, vous no devez pas mourir!

« Elle gît inerte, impuissante à se mouvoir; elle ne verra pas
se lever la prochaine aurore, et pour elle il n'y a pas une autre
existence par delà celle qui s'achève...

« Elle m'a donné un ami — et un amour aussi, un véritable
amour...

« La nouvel an va peut-être me les ôter tous les deux...
« Vieille année, vous ne pouvez pas partir!

*

* *

n Comme sa respiration est difficile! — Sur la neige, j'entends
précisément le coq qui chante ; les ombres voltigent deci delà ;
te grillon crie; la lampe baisse; encore un instarù, il est minuit!
— Une poignée de main avant la mort, vieille année !

« Sa ligure s'amincit et s'effile ! Hélas ! notre amie est partie.
Fermons ses paupières, tirons le drap sur son menton, écart ms-
nous du cadavre, et laissons entrer dans la chambre le visiteur
qui, tout seul encore, nous attend debout à la porte. — Il y a un
nouveau pied sur notre plancher, mon amie, un nouveau visage
à notre porte. »

* *

Je me rappelais cette page harmonieuse et attendrie
soir — en sortant des Pirates de la savane.....

lundi

Une! deux! trois! Vous y êtes? Y sommes-nous? Gare là
dessous ! Voilà que ça se gâte.

Uu moment que Timoléon voit tout, entend tout et sait tout,
céla suffit : il fait signe au Pâtissier, et crac!...

Ils empoignent Vanda, la belle ange à Rocambole.
Pif ! ils l'emmènent à la campagne.
Pal'! ils la jettent dans un trou.

Pouf! la belle ange tombe (com-
me l'autre belle ange; les belles
anges se suivent et se ressem-
blent).

Et v'ian ! ça y est. Et ils s'esbi-
gnent, la rage dans le cœur, alté-
rés de vengeance...
Ils s'esbignent, — et la belle ange ne s'esbigne. pas. Elle le
voudrait, elle ne le peut pas, mort de ma vie !

Elle ne le peut pas ; elle est dans le trou !...
Enfer et damnation !...

Tout à coup, tout d'un coup (tenez-vous bien!),
voilà que la belle ange entend un petit bruit :
Couic ! couic ! couic !
Et puis des petits cris :
CouicJ couic ! couic I
Et puis des petits grattements :
Couic ! couic ! couic !

Et tout d'un coup, tout à coup, tout de suite aprè
la belle ange sent de petites odeurs,
Et de petites pattes,
Et de petites queues,
Et de petits museaux,
Et toujours les petits cris
Couic ! couic ! couic !

Et tout d'un coup, tout à coup voi
mange le nez !...
Quel est donc ce mystère?
La clef de ce mystère?

s, toilà que

à qu'on lui

Horrible! horrible !

Ce sont des petits cris, des petites pattes, des petits museaux
et des petits museaux de rats.

Des rats, mort de ma vie ! ce sont des rats — comme s'il en
pleuvait.

Voyez comme ils montent ! voyez
comme ils descendent !...

Et c'est un rat qui mange le nez
de la belle ange.
Voyez comme il monte ! !

And, Gill,

(Tm suite au prochain numéro.)

Chez I^éehollo. Traité des névralgies opiniâtres, guéries pur h
UlévroBliie-Lëclielle, 35, rue Lamartine. [Notice franco.)

«rond omoui d'nrme», donné par Pons neven, 231, rue Saint-
Honoré, salle Valcntino, le dimarffcbe 20 janvier 18G7, à 1 h. l''2 liés-
précise, avec le concours de MM. Slaat, Galechair, Robert aîné, Mhnia-
gue, Peilerin, Gras fils, Ilamel, Jacob et Mérignac lils.

Prix d'entrée ; 5 francs.
Image description

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La dernière mort de Rocambole par Gill
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gill, André
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Rocambole, Fiktive Gestalt
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 44, S. 44a_3

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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