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La Lune — 3.1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.6786#0047

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8

L'ECLIPSE DU 6 MARS, - par A Humbert.

Vous savez? c'était un vrai four.
Quoi donc ? ],i pièce de l'arrière ?
Non, je parle de l'éclipsé.

— Y a rien comme le verre pour voir les éclipses.....

Moi, d'abord... quand je regarde longtemps... dans le
mien... je vois tout trouble après.

— Sauf vol' respect, caporal, quoi donc que c'est
qu'une écl is.se?

— Voilà la chose : quand l'es au milieu de la rue et
que t'as envie de changer de chemise, tu te caches
derrière un arbre, pas vrai? Kh ben, le soleil , il fait

lose idfcrV

la même chose 1



_—_

rrière la lune.
.....i

avec lesquels il fait le bézigue le soir.

Brindinelle était absorbé par la lecture du Sicile; il méditait la
dernière liste des souscripteurs pour la statue de Voltaire.

— Ah 1 voilà mon nom, s'écria t-il tout à coup : Brindinelle,
50 centimes.

— Comment, fit Sintravers, vous avez souscrit pour cet ami
des tyrans, cet ennemi du peuple?

— Allons donc, riposta Brindinelle, Voltaire le révolutionnaire !

— L'hypocrite 1

— L'homme de génie.

— Voyons, Mitouchet, toi qui n'es pas bête, tu vas décider.

— Mais, je ne sais pas au juste.

— On sait toujours, tout le monde connaît Voltaire, que diable !
—- Pas moi.

— Voyons, as-tu-souscrit ?

— Non !

— Ah, vous voyez !...

— Ça ne prouve ri'en ; il souscrira.

— Il ne souscrira pas.

— Mitouchet, si vous no donnez pas vus dix sous, nous som-
mes brouillés.

— Si je vois votre nom dans le journal des marchands de vin,
bonsoir.

* *

Vous concevez, ajouta Mitouchet après le récit de sa rencontre,
à ce stupide mîtier d'arbitre sans le vouloir, j'avais perdu mes
derniers amis de bézigue. Que voulez-vous Que je fasse mainte-
nant à Paris? Adieu !

Le jour fixé pour son installation, il se rendit chez le vi... dame.
Celui-ci achevait de déjeuner. L'accueil qu'il fit à D... fut plein
d'expansion sympathique.

— Enfin, vous voilà! Je vous attendais avec une impatience !...
Pourquoi diable n'êtes-vous pas arrivé cinq minutes plus tôt ?
Je vous aurais mis à table avec moi... Il y a là de la copie que je
vous prierai de revoir... Mais ce travail ne presse pas. Nous allons
descendre chez mes chevaux, heinl Je veux vous présenter à
mes équipages...

ILu.o.

GAZETTE A LA MAIN

Vendredi, a eu lieu — en la forme accoutumée — l'exécution
du jeune monsieur Lemaire.

Malgré une température à faire éclore des ours blancs, il y
avait là une chambrée aussi nombreuse — sinon aussi choisie —
que celle qui, la veille, assistait, aux Français, au cours d'astrono-
mie politico-dramatique de.M- Ponsard.

J'ai demandé quelques détails sur l'événement à l'un de ces
dilettanti qui possèdent leur pavé sur la place de la Roquette, les
jours de guillotine, comme les amateurs de musique fashionable
ont, à l'orchestre des Italiens, leur fauteuil ou leur stalle les soirs
où chante la Patti...

Celui-ci avait fait queue trois nuits — pour occuper une avant-
scène.

— Le condamné, m'a-t-il répondu, a montré, au commence-
ment, beaucoup de convenance, de dignité et de tome; puis, à la
lin...

— A la fin?...

— Ah 1 dame, il a fait comme les autres : il a perdu la tète.

En ce temps-là, voici tantôt cinq ans — le vi... dame X... do
eut l'inlention de prendre un secrétaire. Pour remplir ce
Poste impartant, il lui fallait un jeune homme lettré et poli, di-
8ertet discret, de bonnes façons et de bonne orthographe.

L'n brave garçon de mes amis se présenta et fut agréé.

*

A l'écurie, le gentilhomme s'en fut décrocher une bride, à ses
armes, et une couverture à son chiffre. Puis, interpellant son
nouveau secrétaire :

— Vous voyez bien la jument grise ?

— Parfaitement ; une bête superbe !

— Vous me flattez. Elle est souffrante : le docteur lui a or-
donné un exercice modéré et do légères promenades...

— Ah!

— Oui ; c"est pourquoi je vous serai fort obligé de vouloir bien
lui passer cette longe autour du cou et l'habiller de ce paletot...

— Moi ?

— Vous la conduirez ensuùe faire une ou deux fois le tour des
Champs-Elysfcs, en marchant à s*s côtés, au pas, au petit pas,
au très-petit pas... Prenez garde qu'elle ne transpire... Au retour,
vous veillerez à la débarbouiller, à lui servir à dîner et à arran-
ger son lit... — Aristide, mon groom, vous apprendra comment
on procède. Ces soins devront être vetre première besogne de
chaque jour. Après qaoi, vous remonterez jeter un peu d'ordre
dans mes manuscrits... Puis, quand vo is aurez aidé Aristide à at-
teler le bai-brun, nous nous envolerons tous les deux au bois, dans
ma voiture, comme une paire d'amVS... Ah ! mais je n'ai pas de
préjugés, moi, mon cher, et je ne considère point mon secrétaire
comme un subalterne !

* *

— Et tu as fait cet affreux métier? m'écriai-je en interrompant
le camarade qui me racontait ces détails.

— Huit jours. Par exemple, le neuvième, la position n'était
plus tenable...

— Je le crois bien, pardieu ! Etre le valet de chambre d'un bai-
brun, la camériste d'une jument griss !

— Oh ! ce qui m'abrutissait le plus, ce n'était pas do panser les
chevaux...

— Bah !

— Non : c'était de panser les manuscrits.

Deux Gavroches — le matin du mercredi des cendres — des-
cendent de la Courtille...

Un ménage do faubouriens est en train de s'expliquer — à
coups de poing — dans le ruisseau,..

— Ohé ! Navet, cric un des gamins, pige-moi donc c'mossicu qui
manque d'égards pour son épouse ! faut l'faire finir !...

Navet hausse les épaules :

— L'plus souvent. Est-ce que tu m'prends pour un membre de

la Société protectrice des animaux ?

Emile Fauro, qai a porté après moi les épaulettes de chroni-
queur au Biogènc,— épaulettes de laine, hélas! comme celles
des généraux de vingt ans des armées de 1793, — m'envoie cette

Chanson butrncioline

Do par ma barbe do cresson,
Sur vos roseaux montez, rainettes!
Mettez d'accord vos clarinettesI
La lune point à l'horizon...

Je trouve la lune plus belle,

Depuis que je l'aime, ma foi !

.le suis despote à cause d'elle

Et veux agir comme un grand roi !

Malheur à celle qui s'enrhume!

Kilo tàtera du bâton...

Ma maîtresse, au moindre faux' ton,

Mettrait son grand voile do brame !.

*
* *

La lune a le pâle visage
D'une blonde et chaste beauté.
Elle a 'l'éclat modeste et sage
Qui convient à ma royauté...
Que chacune humblement l'adore,
Sans risquer d'insolents regards,
Sinon, sous les blancs nénuphars
Je l'envoie attendre l'aurore!...

* *

Je veux aussi qn'aux heures chaudes,
Par leurs ébats multipliés,
Les batraciennes mauricandes
Fassent l'eau trouble sons leurs piés,
Pour que la verte demoiselle
Dans d'autres lacs mire ses traits ;
Je ne veux plus Voir ses attraits...
A la lune j<3 sifl« fidèle !...

* *

De par ma barbe de cresson,
Sur vos roseaux montez, rainettes !
Mettez d'accord vos clarinettes !
La lune point à l'horizon...

La Lune, — la nôtre, — remercie Emile Faure de ce coasse-
ment amical.

GALILÉE, de Ponsard, au Théâtre-Français.

Voltaire, qui professait une si singulière admiration pour Ie3
tragédies sans amour, se fût montré satisfait de ce drame...

Que le talent sobre et viril de M. Ponsard se soit facilement
accommodé de cette austérité, je n'y trouve rien à reprendre ; mais
j'estime que la passion tient trop do place dans la vie pour que
le spectateur — le spectateur trançais surtout—puisse s'émou-
voir outre mesure d'une pièce où ce ressort manque...

Celle-ci, — à part les velléités de tendresse de la fille de l'as-
trologue pour un jeune Pisan dont j'ai oublié le nom, — appar-
tient absolument à la lutte de Galilée contre l'Inquisition...

Nulle oasis dans ce désert, où le souffle du poète soulève sous
vos pas, en tourbillons brûlants, le sable des questions scientifi-
ques et religieuses, et vous aveugle en voua chassant aux yeux
la pluie de feu des dogmes, des systèmes et des planètes!...
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
L'Éclipe du 6 mars,- par A. Humbert
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Humbert, Albert
Entstehungsdatum
um 1867
Entstehungsdatum (normiert)
1862 - 1872
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Sonnenfinsternis
Frankreich
Karikatur
Trunkenheit <Motiv>
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 3.1867, Nr. 54, S. 54_3
 
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