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https://doi.org/10.11588/diglit.72034#0050
i6 A N T I Q_U I T E'S ROMAINES
de quelque piece de fculpture, parcequil y a deffus des cavites, ou il eft probable qu'il y avoit
quelque figure. Dans 1 appartement, Planche VI. N° 41, on trouva un poids de pierre, Planche
XXXIII. fig. 5. II pefe treize livres et demie. Quelques annees avant la decouverte du batiment,
on decouvrit dans les Parcs l'auge circulaire de pierre, Blanche XXXIII. fig. 6., au dela du mur
occidental du batiment qui eft dans cet endroit. Elle a trois pieds de diametre.
Les couteaux reprefentes dans la Blanche XXIII. fig. 8, et la Blanche XXXV. fig. 1 et 2 (35). la
dague, fig. 8, et la fig. 4, qui femble etre une pointe de dard (36), font de fer tres rouille. On
les trouva dans les decombres du batiment dans les Bares. La fig. 7. eft auffi de fer, et fut trouvee
dans le meme endroit. 11 paroit que c'etoit une bouterolle de fourreau d'epee. Le pommeau du
bout eft encore un peu dore. La petite hache votive, qu'on voit fur la meme Planche, fig. 3. eft
de cuivre. Les eperons, fig. 5 et 6, font de fer (37). On en trouva un dans l'appartement, Planche
VI. N° 28, et l'autre dans le N° 34. Tous ces objets font reprefentes dans leur propre grandeur.
Pl. XXXIV. Le clef, Planche XXXIV. fig. 1. eft de fer. La fig. 2. paroit etre d'argile durcie. Les fig. 3 et 4
R^i^^c. font fous differens points de vue deux reprefentations du meme fujet (38), qui eft d'un charbon
mineral, appelle canal coal, proprement tourne. Les fibula, fig. 5, 6, 7, 8, et 9, font de cuivre,
ainfi que les epingles, fig. 10, 11, 12, 13, et 14. Celles qu'on voit fig. 15, 16, et 17, font
d'os. On trouva tous ces objets dans les Parcs, la plupart a la profondeur de trois ou quatre
pieds au deffous de la furface du terrein. Ces figures font toutes de la meme grandeur que les
originaux.
Conjeaure far le II femble que les differens appartemens que nous venons de decrire, font les reftes d'une maifon
Romaine, ou plutot peut etre d'une villa (39). Quelque puiffe etre leur etendue, il ne paroit point
qu'ils ayent fait partie d'une ville ou d'un groupe de maifons.
Les maifons de campagne des Romains n'avoient fouvent que le rez de chauffee, et, fi elles appar-
tenoient a des perfonnes de diftindion (40), elles avoient beaucoup d'etendue (41), et etoient en-
richies des plus magnifiques, et des plus fplendides decorations de toute efpece (42) ; quoiqu'a 1'ex-
terieur elles n'euffent rien que de tres fimple. Elles confiftoient en differentes grandes falles, en
(35) Le couteau fig. 1. reffemble beaucoup, quant ala forme
et a la grandeur a un couteau du meme metal, qu'on trouva proche
un autel dedie a Mars, aupres du Palais Borghefe a Rome, et qui
eft reprefente dans les Antiquites de Caylus, vol. iii. pl. Iv. fig. 5.
L'auteur fuppofe que c'etoit un couteau, dont on fe fervoit dans
les facrifices, et effedivement il reffemble a peu pres a ceux que
nous voyons fur les monnoies Romaines, et fur d'autres antiques.
Caylus remarque dans un autre endroit que la raifon pour laquelle
on trouve des inftrumens Romains en fer plus fouvent en France
qu'en ltalie, c'eft que ce metal y etoit plus commun. On peut
dire auffi que c'eft pour cette raifon qu'on en trouve fouvent en
Angleterre.
(36) On peut voir la figure d'une arme de la meme efpece, et
mieux confervee dans les Antiquites de Caylus, vol. ii. pl. xciii.
fig° 5- > et une autre dans les Antiq. de Montfaucon, vol. iv. part. i.
pl. XXV. fig. I.
(37) IIya un eperon Romain de cuivre, a peu pres de la meme
forme que ceux-ci, mais plus petit, dans la collection de Che-
valier William Hamilton, au Mufeum Brittanique; et il y en a
un autre du meme metal et de la meme efpece, mais plus grand,
de reprefente dans 1'ouvrage de l'Abbe de Tercen, cite p. 10. Le
comte de Caylus a la figure d'un eperon Romain pointu, mais
d'une forme differente, dans le troizieme volume de fes Antiqui-
tes, pl. Ixix. Les Romains fe fervoient ordinairement d'eperons
de fer, quoiqu'on en ait peu trouve de ce metal. Cela paroit cer-
tain par leurs ecrivains : Virgile dit,
“ Quadrupedemque citum ferratd calce fatigat."
^neid, xi. v. 714.
Silius Italicus employe la meme expreffion, viii. 696. On peut
obferver que fuivant d'anciens monumens on a fait ufages d'eperons
de la meme forme dans ce pays-ci, jufqu'au regne d'Edouard Trois.
Sepulchr. Mon. de Gough, vol. i. Introd, cxlvi. et Archaeologia,
vol. viii. p. 112.
(38) On en a trouve plufieurs femblables de differens materiaux
dans des tumuli. Nenia Brit, de Douglas, p. 87.
(39) La maifon de'ville et la maifon de campagne (domus et
villa) contenoient les memes appartemens; la difference ne con-
fiftoit que dans leur diftribution. Dans la maifon de ville, Vatrium
etoit place aupres de la porte d'entree. Dans la maifon de cam-
pagne, c'etoit le perifolium, et enfuite Natrium environne d'un porti-
que pave. Vitruv. lib. vh c. viii.
(40) II y avoit plufieurs des grands appartemens, qui ne fe trou-
voient point dans les maifons des particuliers, qui n'avoient pas
befoin de veftibula, ou d'atria, de periftlia, ou de cav^dia, ou
tout le monde avoit droit d'entrer fans invitation, tandis que les
triclinia, les cubicula, &c. ne fervoient qu'a 1'ufage du maitre de
la maifon. Vitruv. lib. vi. c. viii.
(41) “ Domos atque villas cognoveris in urbium modum ex-
cc aedificatas." Salluftius in Catalinam. " Infinita effe villarum
« fpatia." Tacit, lib. iii. Annal.
(42) Statius, en decrivant la maifon de campagne de Manlius
Vopifcus, nous fournit le paffage fuivant, dans lequel, parmi les
autres decorations fplendides de ce batiment, il fait particuliere-
ment mention des paves en mofai'que:
<'Quid primum, mediumve canam? quo fine quiefcam?
“ Auratafne trabes .? an Mauros undique poftes ?
“ An pidurata lucentia marmora vena
" Mirer? an emiffas per cunda cubilia lymphas?
" Hue oculis, hue mente trahor-
“ Vidi artes, veterumque manus, variifque metalla
“ Viva modis, labor eft auri memorare figuras,
cc Aut ebur, aut dignas digitis contingere gemmas.
“ Quicquid eft argento primum, vel in £re Myronis
cc Lufit, et enormes manus eft experta Coloffos.
“ Dum vagor afpedu, vifufque per omnia duco
" Calcabam, nee opinus opes. Nam fplendor ab alto
" Defluus, et nitidum referentes aera teftae
“ Monftravere folum, varias ubi pitta per artes
" Gaudet humus, fuberantque novis Afarota figuris.
“ Expavere gradus. Quid nunc ingentia mirer ?
“ Aut quid partitis diftantia teCta trichoris?"
Sylvarum, !ib. i.
portiques
de quelque piece de fculpture, parcequil y a deffus des cavites, ou il eft probable qu'il y avoit
quelque figure. Dans 1 appartement, Planche VI. N° 41, on trouva un poids de pierre, Planche
XXXIII. fig. 5. II pefe treize livres et demie. Quelques annees avant la decouverte du batiment,
on decouvrit dans les Parcs l'auge circulaire de pierre, Blanche XXXIII. fig. 6., au dela du mur
occidental du batiment qui eft dans cet endroit. Elle a trois pieds de diametre.
Les couteaux reprefentes dans la Blanche XXIII. fig. 8, et la Blanche XXXV. fig. 1 et 2 (35). la
dague, fig. 8, et la fig. 4, qui femble etre une pointe de dard (36), font de fer tres rouille. On
les trouva dans les decombres du batiment dans les Bares. La fig. 7. eft auffi de fer, et fut trouvee
dans le meme endroit. 11 paroit que c'etoit une bouterolle de fourreau d'epee. Le pommeau du
bout eft encore un peu dore. La petite hache votive, qu'on voit fur la meme Planche, fig. 3. eft
de cuivre. Les eperons, fig. 5 et 6, font de fer (37). On en trouva un dans l'appartement, Planche
VI. N° 28, et l'autre dans le N° 34. Tous ces objets font reprefentes dans leur propre grandeur.
Pl. XXXIV. Le clef, Planche XXXIV. fig. 1. eft de fer. La fig. 2. paroit etre d'argile durcie. Les fig. 3 et 4
R^i^^c. font fous differens points de vue deux reprefentations du meme fujet (38), qui eft d'un charbon
mineral, appelle canal coal, proprement tourne. Les fibula, fig. 5, 6, 7, 8, et 9, font de cuivre,
ainfi que les epingles, fig. 10, 11, 12, 13, et 14. Celles qu'on voit fig. 15, 16, et 17, font
d'os. On trouva tous ces objets dans les Parcs, la plupart a la profondeur de trois ou quatre
pieds au deffous de la furface du terrein. Ces figures font toutes de la meme grandeur que les
originaux.
Conjeaure far le II femble que les differens appartemens que nous venons de decrire, font les reftes d'une maifon
Romaine, ou plutot peut etre d'une villa (39). Quelque puiffe etre leur etendue, il ne paroit point
qu'ils ayent fait partie d'une ville ou d'un groupe de maifons.
Les maifons de campagne des Romains n'avoient fouvent que le rez de chauffee, et, fi elles appar-
tenoient a des perfonnes de diftindion (40), elles avoient beaucoup d'etendue (41), et etoient en-
richies des plus magnifiques, et des plus fplendides decorations de toute efpece (42) ; quoiqu'a 1'ex-
terieur elles n'euffent rien que de tres fimple. Elles confiftoient en differentes grandes falles, en
(35) Le couteau fig. 1. reffemble beaucoup, quant ala forme
et a la grandeur a un couteau du meme metal, qu'on trouva proche
un autel dedie a Mars, aupres du Palais Borghefe a Rome, et qui
eft reprefente dans les Antiquites de Caylus, vol. iii. pl. Iv. fig. 5.
L'auteur fuppofe que c'etoit un couteau, dont on fe fervoit dans
les facrifices, et effedivement il reffemble a peu pres a ceux que
nous voyons fur les monnoies Romaines, et fur d'autres antiques.
Caylus remarque dans un autre endroit que la raifon pour laquelle
on trouve des inftrumens Romains en fer plus fouvent en France
qu'en ltalie, c'eft que ce metal y etoit plus commun. On peut
dire auffi que c'eft pour cette raifon qu'on en trouve fouvent en
Angleterre.
(36) On peut voir la figure d'une arme de la meme efpece, et
mieux confervee dans les Antiquites de Caylus, vol. ii. pl. xciii.
fig° 5- > et une autre dans les Antiq. de Montfaucon, vol. iv. part. i.
pl. XXV. fig. I.
(37) IIya un eperon Romain de cuivre, a peu pres de la meme
forme que ceux-ci, mais plus petit, dans la collection de Che-
valier William Hamilton, au Mufeum Brittanique; et il y en a
un autre du meme metal et de la meme efpece, mais plus grand,
de reprefente dans 1'ouvrage de l'Abbe de Tercen, cite p. 10. Le
comte de Caylus a la figure d'un eperon Romain pointu, mais
d'une forme differente, dans le troizieme volume de fes Antiqui-
tes, pl. Ixix. Les Romains fe fervoient ordinairement d'eperons
de fer, quoiqu'on en ait peu trouve de ce metal. Cela paroit cer-
tain par leurs ecrivains : Virgile dit,
“ Quadrupedemque citum ferratd calce fatigat."
^neid, xi. v. 714.
Silius Italicus employe la meme expreffion, viii. 696. On peut
obferver que fuivant d'anciens monumens on a fait ufages d'eperons
de la meme forme dans ce pays-ci, jufqu'au regne d'Edouard Trois.
Sepulchr. Mon. de Gough, vol. i. Introd, cxlvi. et Archaeologia,
vol. viii. p. 112.
(38) On en a trouve plufieurs femblables de differens materiaux
dans des tumuli. Nenia Brit, de Douglas, p. 87.
(39) La maifon de'ville et la maifon de campagne (domus et
villa) contenoient les memes appartemens; la difference ne con-
fiftoit que dans leur diftribution. Dans la maifon de ville, Vatrium
etoit place aupres de la porte d'entree. Dans la maifon de cam-
pagne, c'etoit le perifolium, et enfuite Natrium environne d'un porti-
que pave. Vitruv. lib. vh c. viii.
(40) II y avoit plufieurs des grands appartemens, qui ne fe trou-
voient point dans les maifons des particuliers, qui n'avoient pas
befoin de veftibula, ou d'atria, de periftlia, ou de cav^dia, ou
tout le monde avoit droit d'entrer fans invitation, tandis que les
triclinia, les cubicula, &c. ne fervoient qu'a 1'ufage du maitre de
la maifon. Vitruv. lib. vi. c. viii.
(41) “ Domos atque villas cognoveris in urbium modum ex-
cc aedificatas." Salluftius in Catalinam. " Infinita effe villarum
« fpatia." Tacit, lib. iii. Annal.
(42) Statius, en decrivant la maifon de campagne de Manlius
Vopifcus, nous fournit le paffage fuivant, dans lequel, parmi les
autres decorations fplendides de ce batiment, il fait particuliere-
ment mention des paves en mofai'que:
<'Quid primum, mediumve canam? quo fine quiefcam?
“ Auratafne trabes .? an Mauros undique poftes ?
“ An pidurata lucentia marmora vena
" Mirer? an emiffas per cunda cubilia lymphas?
" Hue oculis, hue mente trahor-
“ Vidi artes, veterumque manus, variifque metalla
“ Viva modis, labor eft auri memorare figuras,
cc Aut ebur, aut dignas digitis contingere gemmas.
“ Quicquid eft argento primum, vel in £re Myronis
cc Lufit, et enormes manus eft experta Coloffos.
“ Dum vagor afpedu, vifufque per omnia duco
" Calcabam, nee opinus opes. Nam fplendor ab alto
" Defluus, et nitidum referentes aera teftae
“ Monftravere folum, varias ubi pitta per artes
" Gaudet humus, fuberantque novis Afarota figuris.
“ Expavere gradus. Quid nunc ingentia mirer ?
“ Aut quid partitis diftantia teCta trichoris?"
Sylvarum, !ib. i.
portiques