DE L'EGYPTE. 37
LETTRE SECONDE
DU FLEUVE DU NIL,.
*Pi? /otz origine 3 de Jon cours , Je s embouchures ,
^.y caujes st) des fuites de Jon aceroiffement,
Ous n'auriez, Monsieur, qu'une idée fort impar-
faite de l'Egypte , si je vous laissois ignorer ce
qui regarde ce sseuve fameux, qui la rend elle-
même si renommée & si célèbre En vain ce
pays charmant vante-t'il la fertilité de ses terres,
ôc la bonté de son climat, l'excellence de son air & de ses
eaux 3 Envain se glorifie-fil du nombre & de larichesfede ses
habitans , de la puissance de ses anciens Rois , de la gran-
deur de ces monumens qu'on regarde encore dé nos jours
comme des miracles de l'art, & qui seront pour toute la
posterité des témoignages éternels du pouvoir immense de
ces Monarques fameux, qui les élevèrent ; En vain se ssatte
t'il d'avoir été jadis la demeure des Dieux , & de pouvoir
être encore aujourd'hui regardé comme un sécond Paradis
terrestre. Otez le Nil à l'Egypte > vous lui oterez en même
tems tous ces avantages. Sans lui cette région si peuplée
seroit plus déserte , comme vous pouvez le comprendre par ce
que je vous ai déjà insinué, que les plaines sabloneuses de
la Libye. C'est aux eaux fertiles de ce sseuve que 1 Egypte
doit toutes ses richessës & toute sa fécondité. C'est le Nil qui
la nourrit , & qui l'entretient , qui pare ses campagnes de
plantes & de verdure , qui peuple ses Villes & ses Provinces
d'habitans nombreux h ou plutôt c'est ce sseuve admirable, qui
a augmenté le nombre & l'étendue de ses provinces, & dont
le limon fécond a produit en quelque sorte tant de Villes
LETTRE SECONDE
DU FLEUVE DU NIL,.
*Pi? /otz origine 3 de Jon cours , Je s embouchures ,
^.y caujes st) des fuites de Jon aceroiffement,
Ous n'auriez, Monsieur, qu'une idée fort impar-
faite de l'Egypte , si je vous laissois ignorer ce
qui regarde ce sseuve fameux, qui la rend elle-
même si renommée & si célèbre En vain ce
pays charmant vante-t'il la fertilité de ses terres,
ôc la bonté de son climat, l'excellence de son air & de ses
eaux 3 Envain se glorifie-fil du nombre & de larichesfede ses
habitans , de la puissance de ses anciens Rois , de la gran-
deur de ces monumens qu'on regarde encore dé nos jours
comme des miracles de l'art, & qui seront pour toute la
posterité des témoignages éternels du pouvoir immense de
ces Monarques fameux, qui les élevèrent ; En vain se ssatte
t'il d'avoir été jadis la demeure des Dieux , & de pouvoir
être encore aujourd'hui regardé comme un sécond Paradis
terrestre. Otez le Nil à l'Egypte > vous lui oterez en même
tems tous ces avantages. Sans lui cette région si peuplée
seroit plus déserte , comme vous pouvez le comprendre par ce
que je vous ai déjà insinué, que les plaines sabloneuses de
la Libye. C'est aux eaux fertiles de ce sseuve que 1 Egypte
doit toutes ses richessës & toute sa fécondité. C'est le Nil qui
la nourrit , & qui l'entretient , qui pare ses campagnes de
plantes & de verdure , qui peuple ses Villes & ses Provinces
d'habitans nombreux h ou plutôt c'est ce sseuve admirable, qui
a augmenté le nombre & l'étendue de ses provinces, & dont
le limon fécond a produit en quelque sorte tant de Villes