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https://doi.org/10.11588/diglit.6594#0405
DE V E G Y P T E., 43 *
LETTRE DIXIÈME.
DE £4 RELIGION DES ECTPTIENS,
tant anciens que modernes, £jr j£ leurs principales
Cérémonies.
U S Q^U 'ICI, Monsieur , je ne vous ai1
guéres rcprésenté l'Egypte, que par ce qu'elle,
a d'msenhble , ou d'inanimé. Vous avez re-
gardé ce riche & charmant pays avec les
mêmes yeux qu'on verroit un beau corps
dont par le moyen des couleurs un habile &
ïaàMWmmi&waà&\ léger pinceau auroit tracé tous les traits avec'
cette juste proportion , que l'art ingénieux a dérobée à la nature.
Votre imagination vous l'a rcprésenté comme une belle statue
muette, dont le ciseau auroit sçu faire un chef-d'œuvre de l'art,
digne d'immortaliser la main de l'ouvrier, qui la forma , sans
pouvoir cependant lui communiquer ce souffle divin & inté-
rieur , qui scul seroit capable de la perfctlionner en lui donnant
l'âme & la vie. Vous avez parcouru en esprit une vaste contrée
quoiqu'assez reserrée, eu égard à sa puissanec ancienne , & mê-
me à l'état siorilTant, où elle sc trouve encore de nos jours ; fa-
Vorisée de tous les dons de la nature, & aulsi célèbre par la bonté
de son climat, par son abondance & sa fertilité, que par les
villes fameuses, qui la rendirent si puilTante autrefois, &: dont
les restes foudroyés par le tems, font encore aujourd'hui une
partie de sa grandeur. Vous avez vu avec admiration l'origine „
& le cours de ce sseuve G vanté , que la Providence scmble avoir
ménagé exprès en faveur de cette région, d'elle-même stérile &
aiide, pour lui communiquer si fécondité. Tant d'ouvrages
surprenans tant de monumens superbes, dont les sicelés à ve-
LETTRE DIXIÈME.
DE £4 RELIGION DES ECTPTIENS,
tant anciens que modernes, £jr j£ leurs principales
Cérémonies.
U S Q^U 'ICI, Monsieur , je ne vous ai1
guéres rcprésenté l'Egypte, que par ce qu'elle,
a d'msenhble , ou d'inanimé. Vous avez re-
gardé ce riche & charmant pays avec les
mêmes yeux qu'on verroit un beau corps
dont par le moyen des couleurs un habile &
ïaàMWmmi&waà&\ léger pinceau auroit tracé tous les traits avec'
cette juste proportion , que l'art ingénieux a dérobée à la nature.
Votre imagination vous l'a rcprésenté comme une belle statue
muette, dont le ciseau auroit sçu faire un chef-d'œuvre de l'art,
digne d'immortaliser la main de l'ouvrier, qui la forma , sans
pouvoir cependant lui communiquer ce souffle divin & inté-
rieur , qui scul seroit capable de la perfctlionner en lui donnant
l'âme & la vie. Vous avez parcouru en esprit une vaste contrée
quoiqu'assez reserrée, eu égard à sa puissanec ancienne , & mê-
me à l'état siorilTant, où elle sc trouve encore de nos jours ; fa-
Vorisée de tous les dons de la nature, & aulsi célèbre par la bonté
de son climat, par son abondance & sa fertilité, que par les
villes fameuses, qui la rendirent si puilTante autrefois, &: dont
les restes foudroyés par le tems, font encore aujourd'hui une
partie de sa grandeur. Vous avez vu avec admiration l'origine „
& le cours de ce sseuve G vanté , que la Providence scmble avoir
ménagé exprès en faveur de cette région, d'elle-même stérile &
aiide, pour lui communiquer si fécondité. Tant d'ouvrages
surprenans tant de monumens superbes, dont les sicelés à ve-