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https://doi.org/10.11588/diglit.6594#0098
7o DESCRIPTION
L'inondation dure ordinairement depuis lé 20. de juillet
jusqu'au commencement de Novembre , que les terres com-
mencent à se découvrir. A l'égard de l'accroissement, il ne
passe pas communément le 24.. de Septembre. En l'année 1702.
on regarda comme un prodige que le Nil se fût soutenu
jusqu'au z<y. d'O&obre. Il est vrai que je l'avois vû croître au-
trefois jusqu'à la Saint Denis 5 mais on ne le souvenoit pas
qu'il eût jamais conservé sa hauteur jusqu'à une saison li
avancée. Aulïî commençoit-on à craindre qu'on n'eût pas le
loisir de semer. Mais le mois de Novembre dissipa toutes ces
inquiétudes, & l'on eut le tems de confier au limon du Nil
toutes les semences. Quoiqu'il en soit, le 24.. de Septembre ,
jour auquel l'Eglise Copte célèbre la fête de la Croix, les
Prêtres d'une certaine Eglile du vieux Caire , après avoir
célébré la MesTe , se rendent en cérémonie sur les bords du
Nil. Là ils commencent par rendre grâces à Dieu de l'inon-
dation ; après quoi ils jettent une Croix de bois au milieu du
sseuve, comme s'ils vouloient lui marquer le dernier terme
de son accroissement. Les Turcs eux mêmes assilient à cette
cérémonie.
La vue de l'Egypte dans le tems de l'inondation est sans
contredit un spé&acle des plus charmants du monde. C'est
alors que du haut des montagnes on découvre une vastemer,
d'où s'élèvent des villes & des bourgades sans nombre , qui
n'ont de communication entr'elles que par des chaussées élevées
à ce dessein. Les eaux quelquefois sont u* abondantes qu'elles
inondent les chaussées même. Alors la communication se fait
par batteaux, ôc ce n'est pas un médiocre agrément de voir
tout le pays couvert d'un nombre infini de ces maisons flottan-
tes. Telle est la situation de l'Egypte dans les mois de Septembre
& d'Octobre. La Scène change à la fin de Novembre. Alors les
yeux se promènent sur une prairie universelle , qui au mois
.d'Avril fait place aux moissons jaunissantes & aux épies dorés.
Les Auteurs Arabes n'ont pas manqué de relever cette varié-
té , & d'en parler sélon leur génie. Ainsi dans leurs récits la
surface de 1 Egypte est argentée en Septembre & en Octobre;
en Novembre elle prend la couleur des Emeraudes 3 «3c elle
devient toute d'or en Avril, moins encore par sa couleur, cjue
par les richesses qu'çlle prodigue.
L'inondation dure ordinairement depuis lé 20. de juillet
jusqu'au commencement de Novembre , que les terres com-
mencent à se découvrir. A l'égard de l'accroissement, il ne
passe pas communément le 24.. de Septembre. En l'année 1702.
on regarda comme un prodige que le Nil se fût soutenu
jusqu'au z<y. d'O&obre. Il est vrai que je l'avois vû croître au-
trefois jusqu'à la Saint Denis 5 mais on ne le souvenoit pas
qu'il eût jamais conservé sa hauteur jusqu'à une saison li
avancée. Aulïî commençoit-on à craindre qu'on n'eût pas le
loisir de semer. Mais le mois de Novembre dissipa toutes ces
inquiétudes, & l'on eut le tems de confier au limon du Nil
toutes les semences. Quoiqu'il en soit, le 24.. de Septembre ,
jour auquel l'Eglise Copte célèbre la fête de la Croix, les
Prêtres d'une certaine Eglile du vieux Caire , après avoir
célébré la MesTe , se rendent en cérémonie sur les bords du
Nil. Là ils commencent par rendre grâces à Dieu de l'inon-
dation ; après quoi ils jettent une Croix de bois au milieu du
sseuve, comme s'ils vouloient lui marquer le dernier terme
de son accroissement. Les Turcs eux mêmes assilient à cette
cérémonie.
La vue de l'Egypte dans le tems de l'inondation est sans
contredit un spé&acle des plus charmants du monde. C'est
alors que du haut des montagnes on découvre une vastemer,
d'où s'élèvent des villes & des bourgades sans nombre , qui
n'ont de communication entr'elles que par des chaussées élevées
à ce dessein. Les eaux quelquefois sont u* abondantes qu'elles
inondent les chaussées même. Alors la communication se fait
par batteaux, ôc ce n'est pas un médiocre agrément de voir
tout le pays couvert d'un nombre infini de ces maisons flottan-
tes. Telle est la situation de l'Egypte dans les mois de Septembre
& d'Octobre. La Scène change à la fin de Novembre. Alors les
yeux se promènent sur une prairie universelle , qui au mois
.d'Avril fait place aux moissons jaunissantes & aux épies dorés.
Les Auteurs Arabes n'ont pas manqué de relever cette varié-
té , & d'en parler sélon leur génie. Ainsi dans leurs récits la
surface de 1 Egypte est argentée en Septembre & en Octobre;
en Novembre elle prend la couleur des Emeraudes 3 «3c elle
devient toute d'or en Avril, moins encore par sa couleur, cjue
par les richesses qu'çlle prodigue.