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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0144
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134 ANDRÉ MAYNARD.

sidérer comme telle? Je vous jure qu’il me serait
impossible d’aimer les miens plus que je ne vous
aime toutes deux : vous êtes ma famille, vous
m’appartenez comme je vous appartiens, et vous
ne me défendrez pas, à l’avenir, de considérer votre
maison un peu comme la mienne?
Mm0 Hémon le regarda un instant, et la nuance
d’impatience augmenta. Puis son bon sourire lui
revint, et, regardant dans les yeux ce grand garçon
qui ne voulait pas comprendre, elle lui dit :
— Non, mon cher André, il ne te sera pas pos-
sible de regarder notre maison comme la tienne.
Tu y viendras de temps en temps — souvent même,
si tu le désires — ce qui, après un certain temps,
pourrait bien ne plus être. Mais, je te le répète,
Denise n’est pas ta sœur ; elle est encore assez jeune
et assez jolie pour que ceux qui ne la regardent pas
dune façon aussi... fraternelle... que toi jasent
de ce blessé, choyé et dorloté chez deux femmes,
et qui, guéri, revient pour y être de nouveau choyé
et dorloté...
André rougit comme une jeune fille. Quelque
chose lui monta du cœur aux lèvres, mais ne les
dépassa point.
Après un moment de silence un peu embarras-
sant, Mme Hémon reprit :
— Mais moi, au moins, j’ai bien le droit de te
traiter un peu en maman, et c’est ainsi que j’ai dé-
cidé ce que tu dois faire. J'ai déjà écrit à ton père .
 
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