ANDRÉ MAYNARD.
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Tu suivras la lettre de près ; le climat du Midi achè-
vera ta guérison, et tu reviendras, avec les premiers
beaux jours, un homme bien portant et un vaillant
artiste...
— Je ferai tout ce que vous me direz de faire,
ma tante. Mais je doute que là-bas je sois le bien-
venu. Ma famille véritable, c’est vous et ma cousine
Denise.
Ce fut tout à fait sans enthousiasme qu’André prit
la direction de Nîmes pour la première fois de-
puis sa seizième année. André, qui, au fond de son
cœur, gardait le souvenir de son enfance, où son
père l’avait, après tout, aimé comme on aime tou-
jours son enfant, n’avait jamais complètement cessé
d’écrire. Au moment du grand prix il y avait même
eu une tentative de rapprochement, si bien que, de
Rome, André avait envoyé quelques menus cadeaux
aux enfants qu’il ne connaissait pas. Si les petits ca-
deaux entretiennent l’amitié, ils adoucissent l’ini-
mitié aussi parfois; et Mme Maynard commençait à
se reprocher son antipathie pour un beau-fils dont
on parlait dans les journaux et qui pouvait, à un mo-
ment donné, gagner de l’argent, même à ce sot mé-
tier de peintre. Aussi, ce fut elle-même qui répondit
à la lettre de Mme Hémon ; elle invitait André à venir
achever sa convalescence dans la maison de son
père.
A la gare, il y avait foule le jour où, après tant
d’années, André Maynard rentra dans sa ville na-
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Tu suivras la lettre de près ; le climat du Midi achè-
vera ta guérison, et tu reviendras, avec les premiers
beaux jours, un homme bien portant et un vaillant
artiste...
— Je ferai tout ce que vous me direz de faire,
ma tante. Mais je doute que là-bas je sois le bien-
venu. Ma famille véritable, c’est vous et ma cousine
Denise.
Ce fut tout à fait sans enthousiasme qu’André prit
la direction de Nîmes pour la première fois de-
puis sa seizième année. André, qui, au fond de son
cœur, gardait le souvenir de son enfance, où son
père l’avait, après tout, aimé comme on aime tou-
jours son enfant, n’avait jamais complètement cessé
d’écrire. Au moment du grand prix il y avait même
eu une tentative de rapprochement, si bien que, de
Rome, André avait envoyé quelques menus cadeaux
aux enfants qu’il ne connaissait pas. Si les petits ca-
deaux entretiennent l’amitié, ils adoucissent l’ini-
mitié aussi parfois; et Mme Maynard commençait à
se reprocher son antipathie pour un beau-fils dont
on parlait dans les journaux et qui pouvait, à un mo-
ment donné, gagner de l’argent, même à ce sot mé-
tier de peintre. Aussi, ce fut elle-même qui répondit
à la lettre de Mme Hémon ; elle invitait André à venir
achever sa convalescence dans la maison de son
père.
A la gare, il y avait foule le jour où, après tant
d’années, André Maynard rentra dans sa ville na-