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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0147
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ANDRÉ MAYNARD.

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qui dominait la taille des autres, et la voix un peu
tremblante il lui dit :
— Père, tu ne me reconnais donc pas?
Le père alors ouvrit ses bras; puis les deux
hommes se regardèrent longuement.
— C’est que le collégien n’est pas très reconnais-
sable dans l’homme. Quelle barbe! On voit bien
que tu as pris une profession irrégulière. C’est égal,
cher fils, nous avons eu tort de nous brouiller; tu
aurais dû me revenir, -—■ tu aurais dû deviner que
j’avais besoin de toi...
— Tout cela est fini maintenant, père, nous al-
lons devenir de fameux amis, tu verras!
— Oui, oui, répondit le notaire d’un air un peu
inquiet. Mais vois-tu, André, ne sois pas trop expan-
sif devant... devant ma femme, hein? C’est si drôle
les femmes ! La jalousie leur est si naturelle, qu’elles
seraient jalouses de leur propre ombre ; ce qui après
tout est flatteur, n’est-ce pas? — Flatteur, mais in-
commode parfois.
— Sois tranquille, père. Tout ce que je demande,
c’est que nous restions bons amis. Nous avons
perdu tant d’années, et nous avons tant de choses
à nous dire !
Puis subitement, les quelques petites phrases
d’arrivée finies, André trouva moins de choses à
dire qu’il n’aurait cru en trouver. M. Maynard fai-
sait remarquer à son fils les quelques rares chan-
gements qui s’étaient opérés dans les rues qu’ils

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