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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0199
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ANDRÉ MAYNARD. 189
Lorsqu’elle arrivait, au soir, très lasse, ayant tra-
vaillé sans relâche, elle se mettait, pour sa mère,
en frais de conversation; tout ce qu’elle avait re-
tenu des on-dit, des lectures hâtives faites entre
deux leçons, elle le servait à sa mère, coquettement
arrangé, assaisonné de belle humeur et d’entrain.
Et avec cela elle était ambitieuse, la vaillante
fille, et d’une hardiesse qui parfois alarmait sa
mère. Courir le cachet est horiblement fatigant
et bien peu rémunérateur. Or, lorsqu’on a une
maman délicate et frêle à soigner, on a besoin de
gagner beaucoup d’argent; de pins, il est dur de
passer toute une journée sans pouvoir l’embrasser,
la gronder, la surveiller.
Aussi Denise avait-elle abandonné le petit appar-
tement du cinquième et pris un logement tout au-
tre, bien situé, aux pièces vastes et commodes, au
loyer fort lourd aussi. Là, elle avait installé des
cours de jeunes enfants. C’était le moment où les
cours commençaient à être à la mode. Les siens
réussirentpresquetoutde suite, et, avant une année,
elle put abandonner toutes les leçons particulières
qui la forçaient à courir dans les quartiers éloi-
gnés. Tout son travail se trouvait chez elle, et
entre deux classes elle se réservait de causer un
peu avec sa mère, de la faire rire d'un mot drôle
d’enfant, de la faire vivre de sa propre vie enfin.
La première fois qu’André fit une visite à ses
cousines, il se trouva dépaysé et mal à l’aise. Les

il.
 
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